La classe politique révoltée après la démission du maire de Saint-Brevin

«Les attaques contre Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins, et contre sa famille, sont indignes. À cet élu de la République, à son épouse et ses enfants, je redis ma solidarité et celle de la Nation», a déclaré Emmanuel Macron sur Twitter (Photo, AFP).
«Les attaques contre Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins, et contre sa famille, sont indignes. À cet élu de la République, à son épouse et ses enfants, je redis ma solidarité et celle de la Nation», a déclaré Emmanuel Macron sur Twitter (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

La classe politique révoltée après la démission du maire de Saint-Brevin

  • Le PS a de son côté appelé à une marche symbolique le 24 mai dans la commune de Loire-Atlantique
  • En annonçant sa démission mercredi soir, Yannick Morez avait déploré un «manque de soutien de l'État»

PARIS: La classe politique était révoltée, jeudi, après la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, sous la pression de l'extrême droite, Emmanuel Macron assurant l'élu divers droite de sa "solidarité" après des attaques "indignes".

Le PS a de son côté appelé à une marche symbolique le 24 mai dans la commune de Loire-Atlantique, en soutien à l'édile, déplorant, dans un communiqué, une "banalisation de l’extrême-droite parlementaire".

La démission de Yannick Morez intervient après plusieurs semaines de pressions de l'extrême droite, opposée à un projet de transfert, près d'une école, d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile déjà présent depuis 2016 dans la commune.

Plusieurs manifestations avaient été organisées à l'appel en particulier de la mouvance de Reconquête!, le parti d'Éric Zemmour. En mars, le domicile de l'édile avait fait l'objet d'un incendie criminel.

En annonçant sa démission mercredi soir, Yannick Morez avait déploré un "manque de soutien de l'État".

"Les attaques contre le maire de Saint-Brevin-les-Pins et contre sa famille sont indignes", a fait valoir jeudi le chef de l'État sur Twitter, assurant de sa "solidarité et celle de la nation".

"Ce qui s'est produit est très choquant et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien", a déclaré de son côté la Première ministre, Élisabeth Borne, en déplacement à La Réunion. Son entourage a ensuite précisé qu'elle proposerait de recevoir l'élu démissionnaire à Matignon "la semaine prochaine".

La cheffe du gouvernement a dit sa volonté de "répondre plus efficacement" aux menaces contre les élus, de "renforcer notre action pour intervenir plus tôt, pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner face à des violences dont ils peuvent être victimes".

Dans la foulée, la ministre chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a assuré qu'elle dévoilerait, également la semaine prochaine, "de nouveaux moyens pour prévenir et lutter" contre ce type d'atteintes.

«Terrorisme»

Le fait que cet incendie soit lié au déménagement d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile "montre qu'il y a une montée d'extrémismes dans notre pays", a estimé Élisabeth Borne, qui vaut, selon elle, "des deux côtés" de "l'échiquier politique". Des propos qui ont suscité la colère à gauche, mécontente de se voir renvoyée "dos à dos" avec l'extrême droite.

"Incroyable, dangereux", a réagi la porte-parole du PS Chloé Ridel; "un signe égal entre les exactions racistes de l'extrême-droite et l'opposition de gauche révèle une effroyable confusion sur le plan des valeurs", a renchéri l'eurodéputé écologiste David Cormand.

"Pourquoi craignez-vous de qualifier ces actes pour ce qu'ils sont: du terrorisme d'extrême droite ?", s'est interrogé le patron du PCF, Fabien Roussel, dénonçant "une honte absolue" dans "l'inaction de l'État".

Marine Le Pen, chef de file des députés RN - qui ne se sont pas joints mercredi soir aux applaudissements de l'Assemblée nationale en soutien à Yannick Morez -, a qualifié jeudi d'"inadmissible" les "agressions et intimidations à l'égard des élus". "En République, les désaccords politiques se règlent dans les urnes ou devant les tribunaux. Cette règle ne souffre aucune exception".

Chez Reconquête !, on se refuse à tout commentaire. L'entourage d'Éric Zemmour a indiqué toutefois à l'AFP que le parti avait pris ses distances ces dernières semaines avec la mobilisation, estimant que "ça allait trop loin".

A droite, Éric Ciotti (LR) a apporté son "soutien" à Yannick Morez, jugeant que "les auteurs de cette tentative de meurtre doivent être lourdement condamnés".

Dans un communiqué, l'Association des maires de France a dénoncé "une énième manifestation de la violence à laquelle doivent de plus en plus faire face les élus", appelant l'État à les soutenir par "des actes, et non seulement des paroles".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".