La Russie commémore la victoire sur l'Allemagne nazie dans l'ombre des revers en Ukraine

Des défilés et manifestations prévus dans plusieurs villes et régions russes ont été annulés, notamment dans les régions frontalières de l'Ukraine et en Crimée annexée. (AFP)
Des défilés et manifestations prévus dans plusieurs villes et régions russes ont été annulés, notamment dans les régions frontalières de l'Ukraine et en Crimée annexée. (AFP)
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Publié le Mardi 09 mai 2023

La Russie commémore la victoire sur l'Allemagne nazie dans l'ombre des revers en Ukraine

  • Après 15 mois d'offensive en Ukraine, l'armée russe apparaît affaiblie par les pertes, les revers et les tensions entre l'état-major et les paramilitaires de Wagner
  • Les commémorations se dérouleront aussi sous protection renforcée du fait de la multiplication des attaques en territoire russe attribuées à Kiev par Moscou

MOSCOU: La Russie célèbre mardi la victoire sur l'Allemagne nazie, grand-messe patriotique annuelle avec son défilé militaire, mais qui cette année, du fait d'échecs en série en Ukraine et d'attaques en territoire russe, se déroule sous haute sécurité.

Après 15 mois d'offensive en Ukraine, l'armée russe apparaît affaiblie par les pertes, les revers et les tensions entre l'état-major et les paramilitaires de Wagner. Elle reste enlisée dans son combat pour la prise de la ville de Bakhmout, épicentre des combats de l'est depuis des mois.

Le président Vladimir Poutine, qui est attendu avec un discours devant des milliers de soldats au garde-à-vous sur la place Rouge, est lui isolé, honni des Occidentaux et visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. A ses côtés, six dirigeants issus d'ex-républiques soviétiques.

Ils assisteront à la parade avant de déposer ensemble des fleurs sur la tombe du soldat inconnu.

Les commémorations se dérouleront aussi sous protection renforcée du fait de la multiplication des attaques en territoire russe attribuées à Kiev par Moscou. Elles se produisent alors qu'une vaste contre-offensive ukrainienne semble de plus en plus imminente voire est peut-être déjà en cours.

L'attaque la plus spectaculaire, même si elle a soulevé beaucoup de questions, a été une frappe de deux drones contre le Kremlin la semaine dernière, que Moscou n'a pas hésité à qualifier de tentative d'assassinat contre Vladimir Poutine.

L'Ukraine a démenti tout rôle dans cette opération, laissant entendre qu'il pouvait s'agir d'un mouvement rebelle russe ou d'une provocation du pouvoir.

Il y a eu également des frappes contre des installations énergétiques russes, des sabotages de voies ferrées et de multiples tentatives ou assassinats de personnalités, comme celle qui a blessé samedi l'écrivain nationaliste Zakhar Prilépine.

Des défilés annulés 

Résultat, des défilés et manifestations prévus dans plusieurs villes et régions russes ont été annulés, notamment dans les régions frontalières de l'Ukraine et en Crimée annexée, les autorités avançant un risque "terroriste".

"Quand on a affaire à un Etat sponsor du terrorisme, de fait, il est mieux de prendre des mesures préventives", a justifié le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en référence à l'Ukraine.

"Toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer la sécurité" de la parade, a-t-il ajouté.

A Moscou, la grande parade militaire en présence de M. Poutine aura bien lieu, même si la traditionnelle marche du "Régiment des Immortels" qui rassemble des dizaines de milliers de Russes dans les rues de la capitale a été annulée.

Et le maître du Kremlin a peu de bonnes nouvelles du front. Ses troupes qui combattent depuis l'été pour Bakhmout, une ville à l'importance stratégique contestée et en grande partie détruite, ne l'ont toujours pas conquise face à une résistance ukrainienne acharnée.

Si les forces russes en contrôlent aujourd'hui la majeure partie, cette avancée s'est faite lentement et au prix de lourdes pertes. Et Kiev se prépare depuis des mois à répliquer, forte des cruciales livraisons d'armes occidentales.

Visé par des "missiles de croisière" dans la nuit de lundi à mardi, la capitale ukrainienne a dit avoir abattu une quinzaine de "cibles aériennes ennemies" dans "l'espace aérien autour" de la capitale. "Selon des informations préliminaires, il n'y a pas eu de victimes ni de dégâts importants dus à la chute de débris", a rapporté l'administration militaire locale sur Telegram.

Des sirènes d'alerte ont également été déclenchées dans plusieurs régions ukrainiennes.

L'Ukraine a renoncé cette année à toute commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie le 9 mai, comme c'était la tradition soviétique. Désormais, elle la célèbre le 8 mai avec "le monde libre".

Le 9, l'Ukraine célèbrera la journée de l'Europe, comme le reste de l'UE qu'elle aspire à intégrer.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est d'ailleurs attendue mardi à Kiev pour réaffirmer "le soutien sans faille de l'UE à l'Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lui promis lundi à la Russie la "même" défaite que celle du régime d'Adolf Hitler à l'issue de la Deuxième Guerre mondiale.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.