NEW YORK: Pour l'homme d'affaires Warren Buffett, les autorités américaines ont mal géré leur communication autour de la crise bancaire, ce qui explique que la confiance ne soit pas revenue chez les consommateurs américains.
Quatre banques ont été fermées d'office depuis début mars aux Etats-Unis, et trois d'entre elles reprises ensuite par un autre établissement avec l'aide des autorités.
Dans le cas de Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank, l'Agence de garantie des dépôts, la FDIC, a assuré l'ensemble des dépôts placés dans ces deux établissements, au-delà du plafond légal théoriquement fixé à 250.000 dollars par client.
"On voit la FDIC garantir tous les dépôts (...) et il y a toujours des gens qui sont très inquiets", a commenté samedi Warren Buffett lors de l'assemblée générale de son conglomérat, Berkshire Hathaway.
"La communication a été médiocre", selon le milliardaire qui continue de diriger son groupe, à 92 ans.
"Elle a été médiocre chez les politiques, qui y ont parfois intérêt. Elle a été mauvaise chez les agences" gouvernementales en charge de la supervision bancaire, parmi lesquelles figure la FDIC. "Et elle a été aussi médiocre dans les médias."
"On a eu droit à une démonstration avec Silicon Valley Bank" d'une prise de contrôle par les autorités, assortie d'une garantie élargie des dépôts, "mais les gens sont toujours désorientés."
Alors que le rachat en urgence de l'établissement régional First Republic par le géant JPMorgan Chase lundi semblait de nature à calmer l'anxiété autour des banques, la semaine a été mouvementée.
Plusieurs banques de taille moyenne ont été prises pour cibles à Wall Street, en particulier la californienne PacWest, qui a fondu de 68%, avant de reprendre 82% sur la seule séance de vendredi.
Samedi, Berkshire Hathaway a fait état d'un bénéfice monstre de 35,5 milliards de dollars pour le seul premier trimestre, en grande partie attribuable à la bonne tenue des marchés financiers.
Durant les trois premiers mois de 2023, le groupe a vendu pour 13,2 milliards de dollars d'actions, mais n'en a acheté que 2,8 milliards, diminuant ainsi drastiquement son exposition.
Warren Buffett est parvenu à transformer Berkshire Hathaway, PME textile rachetée au milieu des années 60, en un conglomérat gigantesque, aujourd'hui valorisé plus de 700 milliards de dollars.