BuzzFeed, Vice: Crise existentielle pour les nouveaux médias d'information

Au tournant des années 2010, Vice et BuzzFeed ont incarné, au même titre que The Daily Beast ou le Huffington Post, une nouvelle génération de médias d'information entièrement en ligne qui ambitionnait de bousculer les grands anciens (Photo, AFP).
Au tournant des années 2010, Vice et BuzzFeed ont incarné, au même titre que The Daily Beast ou le Huffington Post, une nouvelle génération de médias d'information entièrement en ligne qui ambitionnait de bousculer les grands anciens (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 05 mai 2023

BuzzFeed, Vice: Crise existentielle pour les nouveaux médias d'information

  • BuzzFeed a annoncé fin avril la clôture du site BuzzFeed News, pendant journalistique de cette figure de la nouvelle économie des médias
  • Quant à Vice, il va supprimer son émission phare, Vice News Tonight, ainsi que plus de 100 postes, et se prépare, selon plusieurs médias américains, à se déclarer en faillite

NEW YORK: Fermeture de BuzzFeed News, possible dépôt de bilan de Vice Media: plusieurs jeunes médias d'information sont coincés entre un marché publicitaire difficile, le tarissement des sources de financement et l'impatience des investisseurs.

BuzzFeed a annoncé fin avril la clôture du site BuzzFeed News, pendant journalistique de cette figure de la nouvelle économie des médias, avec 180 licenciements à la clé.

Quant à Vice, il va supprimer son émission phare, Vice News Tonight, ainsi que plus de 100 postes, et se prépare, selon plusieurs médias américains, à se déclarer en faillite.

Les deux groupes ont des profils différents, mais ont en commun de s'appuyer en grande partie sur la publicité, quasiment intégralement pour BuzzFeed.

Or, avec la dégradation de la conjoncture économique, le marché publicitaire s'est tendu et une part de plus en plus importante, aujourd'hui supérieure à 70%, en est captée par les géants technologiques, Google et Facebook en tête.

"Le modèle gratuit qui consiste à générer beaucoup de trafic et à vendre de la publicité sur cette base n'a pas fonctionné aussi bien qu'espéré", analyse Rick Edmonds, de l'institut de recherche sur le journalisme Poynter.

"C'est la fin du mariage entre les réseaux sociaux et l'information", a dit au New York Times Ben Smith, ancien rédacteur en chef de BuzzFeed News.

Au tournant des années 2010, Vice et BuzzFeed ont incarné, au même titre que The Daily Beast ou le Huffington Post, une nouvelle génération de médias d'information entièrement en ligne qui ambitionnait de bousculer les grands anciens.

"Ils ont attiré des montants énormes du capital-investissement (fonds et grandes fortunes), qui s'est raconté un conte de fées, à savoir que si (ces plateformes) arrivaient à créer autant de trafic, il devait y avoir un moyen de le monétiser", fait valoir Dan Kennedy, professeur à l'université Northeastern.

En 2017, Vice Media a même été valorisé 5,7 milliards de dollars, soit plus que la capitalisation boursière du New York Times à l'époque.

Mais ces investisseurs "s'impatientent quand les progrès sont trop lents", souligne Rick Edmonds.

«Habitués à la gratuité»

En outre, la remontée des taux d'intérêt et le durcissement des conditions de crédit ont incité, depuis un an, le capital-investissement à la prudence, et "ils ont voulu récupérer leur mise", explique Aileen Gallagher, professeure à l'université de Syracuse.

Vice ou BuzzFeed peinaient déjà depuis plusieurs années à attirer de nouveaux capitaux et ont eu recours à l'endettement pour rester à flots, car aucun des deux n'était rentable.

Le principal créancier de Vice, la société d'investissement Fortress Investment Group, pourrait prendre le contrôle en cas de dépôt de bilan, selon le New York Times.

En 2021, BuzzFeed a joué la carte de l'introduction en Bourse, mais l'opération s'est révélé être un fiasco et l'entreprise, un temps valorisée 1,5 milliard de dollars, n'a pu lever que 16 millions.

Dans cet environnement tourmenté, les sites d'information américains gratuits adossés à des groupes de taille significative, comme Vox avec Vox Media, Mashable avec Ziff Davis ou The Daily Beast avec IAC s'en tirent mieux, aidés, pour partie, par des économies d'échelle et un actionnaire avec une vision à plus long terme.

C'est cet effet de taille que recherchait BuzzFeed quand il a racheté, en 2020, le Huffington Post, qui reste dans le giron du groupe et est même rentable, selon le directeur général Jonah Peretti, mais dans une configuration resserrée, sans comparaison avec celle de ses grandes heures.

Les médias gratuits sont les plus exposés dans un contexte économique difficile, qui a incité de nombreux acteurs historiques à licencier, de la radio publique NPR au Washington Post, en passant par la chaîne CNN.

Certains, comme The Daily Beast, ont tenté d'évoluer vers un modèle payant, mais "c'est compliqué lorsque les consommateurs ont été habitués à la gratuité", considère Rick Edmonds.

"Vous devez vraiment être intéressé par quelque chose pour vous abonner", avance Aileen Gallagher. "Et il y a beaucoup de contenu assez moyen sur internet, qui n'a pas beaucoup de valeur. C'est celui-là qui va disparaître."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.