Les nouvelles technologies, «arme» des indigènes pour protéger l'Amazonie

L'activiste autochtone Txai Surui, pose à la première du film documentaire National Geographic "The Territory", à Sao Paulo, Brésil, le 5 septembre 2022 (Photo, AFP).
L'activiste autochtone Txai Surui, pose à la première du film documentaire National Geographic "The Territory", à Sao Paulo, Brésil, le 5 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

Les nouvelles technologies, «arme» des indigènes pour protéger l'Amazonie

  • Les nouvelles technologies sont les armes de Txai Surui pour lutter contre l'exploitation forestière et minière illégale en Amazonie
  • Cette Brésilienne de 26 ans est l'une des vedettes du Web Summit Rio qui réunit cette semaine les grandes entreprises technologiques

RIO DE JANEIRO: Son grand-père protégeait le territoire des Paiter Surui, dans l'Etat brésilien de Rondônia, avec un arc et des flèches. Aujourd'hui, les nouvelles technologies sont les "armes" de Txai Surui, et de nombreux autres jeunes militants indigènes, pour lutter contre l'exploitation forestière et minière illégale en Amazonie.

Cette Brésilienne de 26 ans est l'une des vedettes du Web Summit Rio, le rendez-vous mondial de l’économie numérique et des nouvelles technologies, qui réunit cette semaine, pour la première fois hors d'Europe, plus de 20.000 entrepreneurs de grandes entreprises technologiques, des start-up et des investisseurs du monde entier.

"Pour nous aujourd'hui les nouvelles technologies c'est une arme (...) avec les connaissances ancestrales nous les utilisons comme une forme de résistance, pour protéger notre territoire", déclare-t-elle à l'AFP en marge de la conférence.

À l'aide de caméras vidéo, de drones, de GPS, de téléphones portables et des réseaux sociaux, un groupe de jeunes de son village surveille les incursions illégales sur leurs terres et les signale via une application dédiée, explique la coordinatrice de l'association de défense ethno-environnementale Kanindé, qui regroupe 21 peuples indigènes d'Amazonie.

"Mais les technologies peuvent être utilisées pour faire le mal", prévient-elle, relevant que les trafiquants se servent également des images satellites.

Quelque 800.000 indigènes vivent au Brésil, la plupart dans des réserves qui représentent 13,75% du territoire, selon les chiffres officiels.

Famille de militants
Txai Surui suit les traces de ses parents qui ont combattu l'exploitation forestière illégale et ont été menacés de mort par les trafiquants.

La jeune femme a produit le documentaire "O territorio" (Le territoire) sur la lutte du peuple Uru-eu-wau-wau, et de sa mère, Ivaneide Bandeira, pour protéger les terres ancestrales dans le Rondônia (nord).

Son père, le chef Almir Surui, qu'elle définit comme "un visionnaire", a été le premier à faire appel à la technologie "pour sauver la forêt". En 2007, il a frappé à la porte de Google pour réaliser avec l'entreprise californienne "la carte culturelle"du territoire du peuple Paiter Surui, son mode de vie, ses habitations, sa faune et sa flore.

Pieds nus, le visage peint de lignes noires et une couronne de plumes multicolores ornant ses longs cheveux, Txai Surui exhorte les entrepreneurs de la nouvelle économie à se rendre dans la forêt amazonienne.

"Nous avons besoin de personnes qui travaillent avec les nouvelles technologies pour renouer avec la nature (...) A ceux qui me disent qu'ils veulent m'aider avec de nouvelles applications, je leur dis +venez nous rencontrer et voyez ce dont nous avons besoin+", déclare la militante, par ailleurs étudiante en droit.

«Revendiquer», «faire pression»
Le gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva, entré en fonction en janvier, a fait de la lutte contre la déforestation une priorité. La semaine dernière, il a signé des décrets délimitant six nouveaux territoires indigènes, les premiers depuis 2018.

Les nouvelles réserves garantissent aux populations indigènes l'usage exclusif des ressources naturelles et les scientifiques affirment que ces zones seront un frein à la déforestation en Amazonie.

Sous le gouvernement de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), la déforestation a augmenté de 75% par rapport à la décennie précédente.

"Les points de vue ont changé (...) mais nous savons qu'un long chemin reste à parcourir", estime Txai Surui. "Mon rôle est de revendiquer, de faire pression, il y a encore beaucoup de territoires à délimiter".

Elle dit souhaiter le renforcement au Brésil de la Fondation nationale des peuples indigènes (Funai), du ministère des Peuples indigènes et du ministère de l'Environnement. Elle pointe le Congrès "très conservateur, plus que sous le dernier gouvernement", comme un obstacle majeur aux changements.

La jeune femme implore les décideurs mondiaux de ne pas uniquement envisager le changement climatique sous le prisme de l'économie : "nous sommes presque à un point de non-retour (...) On doit arrêter de penser uniquement à l'économie mais penser aux gens".


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.