ANDORRE: Les stations de ski dans la principauté d'Andorre n'ouvriront pas avant début janvier, a-t-on appris jeudi de source officielle, tandis que l'Espagne va limiter l'accès à ses stations.
"C'est une décision difficile et douloureuse, mais d'un point de vue sanitaire, il vaut mieux reporter l'ouverture des stations de ski à janvier", a déclaré lors d'une conférence de presse le chef du gouvernement andorran Xavier Espot.
Le gouvernement andorran avait à coeur d'afficher sa "fidélité" à l'Europe et à la France, qui a ordonné la fermeture des stations de ski pour les fêtes de fin d'année.
Grandvalira, Ordino-Arcalis, Pal-Arinsal, les trois stations de la Principauté, nichée entre France et Espagne, avaient initialement prévu une ouverture des domaines skiables le 4 décembre.
Une ouverture reportée après les fêtes représente un énorme manque à gagner pour ce micro-Etat de 70.000 habitants, où la saison de sports d'hiver représente 30 à 40% du PIB.
La majorité des skieurs qui se rendent habituellement en Andorre viennent d'Espagne, les Français et les Britanniques représentent chacun 12 à 14% des skieurs.
"Nous sommes conscients des conséquences économiques que cela peut avoir", a ajouté le chef de l'exécutif, espérant pouvoir en converser lors d'un entretien avec le Premier ministre français Jean Castex le 22 décembre à Paris.
En Espagne, en vertu d'un accord signé mercredi entre le gouvernement central espagnol et les autorités régionales, il ne sera possible de se rendre en Catalogne et en Aragon que pour des visites familiales, en non pour faire du ski, entre le 23 décembre et le 6 janvier.
Cette décision "règle le problème par rapport à nos concitoyens, qui pourraient être désireux de s'y rendre", a commenté le Premier ministre français, lors d'une conférence de presse.
"L'Autriche, qui pourtant a une économie fortement basée sur la neige, a également pris des mesures très restrictives allant dans le même sens", a encore dit M. Castex.
Première destination de ski d'Europe, l'Autriche prévoit d'autoriser à nouveau le ski à compter du 24 décembre, tout en laissant fermés les hôtels et en exigeant une quarantaine des visiteurs venant d'une zone "à risque".
Enfin, le chef du gouvernement français a dit attendre "la position des autorités helvétiques, où là aussi vous savez que ça dépend des cantons".
M. Castex avait indiqué mercredi envisager une période d'isolement de sept jours pour les Français rentrant du ski à l'étranger afin de les empêcher "d'aller se contaminer dans les stations" suisses, espagnoles ou autrichiennes restées ouvertes.
Il a justifié la fermeture des remontées mécaniques durant les fêtes d'année en France comme une mesure préventive imposée par la nécessité de limiter les rassemblements et les déplacements pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, alors que les stations de ski peuvent voir leur population multipliée jusqu'à sept ou huit durant cette période.