Paris veut sévir pour empêcher les Français d'aller skier à l'étranger

Professionnels et élus se rassembleront pour protester contre la fermeture des remontées mécaniques qui pèse sur toute l'économie des stations-villages et des vallées (Photo, AFP)
Professionnels et élus se rassembleront pour protester contre la fermeture des remontées mécaniques qui pèse sur toute l'économie des stations-villages et des vallées (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 décembre 2020

Paris veut sévir pour empêcher les Français d'aller skier à l'étranger

  • «S'il y a des pays qui maintiennent des stations ouvertes, il y aura des contrôles pour dissuader les Français»
  • Mardi, Emmanuel Macron a encore assuré vouloir, avec Berlin et Rome, «convaincre» ses «partenaires» de ne pas rouvrir leurs stations

PARIS : Faute de réussir à se coordonner avec ses voisins, la France pourrait prendre « des mesures restrictives et dissuasives » pour empêcher les Français d'aller skier à l'étranger à Noël, notamment en Suisse, alors que les remontées mécaniques seront fermées dans l'Hexagone à cause de la pandémie de Covid-19.

« S'il y a des pays qui maintiennent des stations ouvertes, il y aura des contrôles pour dissuader les Français » et pour « ne pas créer une situation de déséquilibre avec des stations en France », a déclaré le chef de l'Etat après avoir reçu le Premier ministre belge Alexander de Croo mardi.

« Nous aurons des mesures restrictives et dissuasives » qui « seront affinées dans les prochains jours avec le gouvernement et en fonction de la clause de revoyure qu'on a prévue vers le 11 décembre », a-t-il précisé.

Ce durcissement de ton semble sonner le glas de la tentative de coordination de ces derniers jours: la veille encore, le gouvernement assurait « poursuivre ses échanges avec ses partenaires européens afin qu'une approche commune puisse être adoptée ».

Mardi, Emmanuel Macron a encore assuré vouloir, avec Berlin et Rome, « convaincre » ses « partenaires » de ne pas rouvrir leurs stations, tandis que M. de Croo jugeait nécessaire « une solidarité entre pays »... tout en prévenant que Bruxelles contrôlera à ses frontières ses ressortissants de retour de vacances à l'étranger.

Las ! Si Berlin et Rome garderont leurs stations fermées, la Suisse ouvre les siennes, l'Espagne et l'Autriche pourraient faire de même, et même l'Andorre, dont Emmanuel Macron est « coprince », envisage de leur emboîter le pas.

Une forme de « concurrence déloyale » qui suscite des inquiétudes: « Si l'Autriche et la Suisse, qui sont nos deux principaux concurrents, ouvraient, ça nous poserait un sérieux problème pour Noël et pour l'avenir », a déclaré mardi le PDG de Compagnie des Alpes, Dominique Marcel, au site Boursorama. 

Des « lieux de brassage » où « il fait nuit à 17h »

« Ce sont plutôt des mesures qui nous rassurent », a réagi Jean-Luc Boch, président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM). Le président de la République « a pris conscience qu'on ne pouvait pas fermer nos domaines skiables et laisser les autres accueillir nos skieurs, quitte à ce qu'ils ramènent le virus chez nous ! ».

« La Suisse a fait de la communication pour promouvoir un service de bus transfrontaliers pour venir chercher nos skieurs ! », a-t-il assuré.

Pour Alexandre Maulin, président de Domaines skiables de France (DSF), « le malheur des autres n'a jamais fait mon bonheur », et les professionnels continuent à plaider pour une réouverture.

Le secteur de la montagne ne décolère pas depuis l'annonce que les remontées mécaniques resteront fermées en décembre, donc pour les vacances de Noël et l'avant-saison qui représentent 20% de l'activité, alors que le Premier ministre avait semblé ouvrir la porte à une réouverture, si les conditions sanitaires s'amélioraient.

Mais la décision « a été arbitrée », a fait valoir une source au gouvernement.

Les stations sont « des lieux de brassage » où « on se retrouve dans des lieux qu'on a loués à plusieurs. On sait que c'est comme cela qu'on s'infecte et donc on cherche plutôt à l'éviter » pour « ne pas sacrifier tous les efforts qu'on a faits », a argumenté Emmanuel Macron.

« Si par malheur (...) l'épidémie repart (...) et que cette fois-ci c'est du mois de janvier au mois d'avril qu'il faut fermer les stations de sports d'hiver et les stations de montagne, on sera tous perdants et, là, c'est 80% du chiffre d'affaire de l'économie de la montagne qui sera perdu », a martelé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, mardi soir sur LCI.

Mais, selon le président de la Confédération pyrénéenne, Michel Poudade, « rien n’empêchait le gouvernement de mettre en oeuvre des mesures permettant d’avoir des stations ouvertes, d’autres fermées selon les régions et les problématiques sanitaires ».

L'annonce, lundi, d'une série d'aides - indemnisation des remontées mécaniques, chômage partiel avec « un reste à charge zéro » pour les saisonniers- n'a nullement calmé le secteur.

Professionnels et élus se rassembleront pour protester contre la fermeture des remontées mécaniques qui pèse sur toute l'économie des stations-villages et des vallées, mercredi matin à Bourg d'Oisans (Isère) et Bourg-Saint-Maurice (Savoie).  


France/Algérie : Retailleau souhaite la suspension de l'accord de 1968

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France.
  • Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

PARIS : Dans un contexte de grandes tensions entre les deux pays, Bruno Retailleau a souhaité dimanche la fin de l'accord franco-algérien de 1968 relatif aux conditions d'entrée en France des ressortissants algériens.

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France. « L'Algérie, a-t-il dit, n'a pas respecté le droit international » en refusant l'accès à ce ressortissant algérien qui possédait « un passeport biométrique » certifiant sa nationalité.

Le ministre a également évoqué le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.

« La France doit choisir les moyens de répondre à l'Algérie », a poursuivi M. Retailleau. « On est allé au bout du bout (...). Je suis favorable à des mesures fortes, car sans rapport de forces, on n'y arrivera pas. »

Il a souhaité à cet égard que l'accord de 1968 soit remis en cause. « Cet accord est dépassé et a déformé l'immigration algérienne. Il n'a pas lieu d'être. Il faut le remettre sur la table », a-t-il jugé.

Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

Le texte, qui relève du droit international et prime donc sur le droit français, écarte les Algériens du droit commun en matière d'immigration.

Leur entrée est facilitée (sans qu'ils n'aient besoin de visa de long séjour), ils peuvent s'établir librement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et accèdent plus rapidement que les ressortissants d'autres pays à la délivrance d'un titre de séjour de 10 ans.

Dénonçant "l'agressivité" d'Alger vis-à-vis de Paris, M. Retailleau a fait valoir que "la France a fait tout ce qu'elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et en retour, on a eu que des gestes d'agression".

"La fierté française a été blessée par l'offense que l'Algérie a faite à la France", a-t-il dit encore.


Bruno Retailleau sur l'AME: "on y touchera"

Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.
  • M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

PARIS : Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré samedi que le gouvernement Bayrou allait « toucher » à l'aide médicale d'État (AME), un dispositif permettant à des étrangers en situation irrégulière de se soigner.

« On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.

M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

Dans ce document, l'ancien ministre socialiste Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, figure de LR, prônaient notamment un ajustement du panier de soins accessibles via l'AME.

Ils ont aussi souligné le rôle du dispositif pour éviter l'aggravation de l'état de santé des migrants en situation irrégulière, ainsi que la propagation de maladies à l'ensemble de la population.

La droite et l'extrême droite, quant à elles, réclament la réduction du périmètre des soins éligibles à l'AME, voire sa suppression pure et simple. Le dispositif est en revanche défendu par la gauche et une partie du bloc centriste.

En décembre, dans le cadre de l'examen du budget de l'État, le Sénat a approuvé, avec l'appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d'euros du budget alloué à l'AME, pour un total de 1,3 milliard d'euros, en augmentation de plus de 9 % par rapport à 2024.

L'Aide médicale d'État (AME) permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.

Plus largement, concernant la politique migratoire, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d'abolir le droit du sol à Mayotte, même s'il a reconnu que les conditions politiques n'étaient pas encore réunies.

Il a fait le même constat pour un débat sur le droit du sol en métropole.

« Il doit y avoir, non pas une automaticité, mais ça doit procéder d'un acte volontaire », a déclaré le ministre, qui veut ainsi revenir aux dispositions de la loi mise en place par l'ex-ministre RPR Charles Pasqua en 1993, avant d'être supprimées sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

La loi Pasqua soumettait l'obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers disposant d'une carte de séjour, à une déclaration préalable à ses 18 ans.


50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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  • Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.
  • Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

PARIS : Cinquante ans après la loi Veil, les opposants à l'avortement sont appelés à manifester dimanche dans le cadre de la « marche pour la vie ». Selon ses organisateurs, cette manifestation devrait rassembler plus de 10 000 personnes cette année.

Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.

La manifestation est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975.

« Depuis 1975, ce sont plus de 10 millions d'enfants à naître qui ont été exclus de la société française : qui pourrait se réjouir de cela ? », déclare à l'AFP Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie.

« Aujourd'hui, tout est fait pour encourager l'avortement, il n'y a pas de politique qui dissuade réellement », estime-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

Si les règles encadrant l'avortement ont été assouplies depuis 1975 et si « la liberté garantie à la femme » de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en 2024, les associations féministes s'alarment toutefois d'un droit toujours « fragile » et font état « d'attaques régulières » de la part de ses opposants.

Outre l'opposition à l'IVG, les organisateurs de la « marche pour la vie » réclament, comme l'an dernier, une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'entendre battre le cœur du fœtus, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à « encourager l’accouchement sous X » et à défendre « le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique ».

Autre sujet également à l'ordre du jour de la manifestation : le rejet de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, ainsi que l'appel à « un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous ».

« Pour nous, l'interdit de tuer doit rester un fondement de notre société », insiste Nicolas Tardy-Joubert.

Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais uniquement dans des situations strictement définies et en évitant d'employer ces termes, le gouvernement préférant parler d'"aide active à mourir". Son examen a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Mardi, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre François Bayrou n'a pas abordé ce sujet sensible, ni le délai d'examen ni le fond, en renvoyant le texte « au pouvoir d'initiative » du Parlement.