Des rivières meurent, des lacs s'enflamment: l'Inde face à une grave crise des eaux usées

Sur cette photo prise le 26 avril 2023, une femme marche dans une rue au-dessus d'un canal d'égout rempli d'ordures dans le quartier de Seelampur à New Delhi. Sur les 72 milliards de litres d'eaux usées produites chaque jour dans les centres urbains indiens, 45 milliards de litres, soit l'équivalent de 18 000 piscines olympiques, ne sont pas traités, selon les chiffres du gouvernement pour 2020-21. (AFP) .
Sur cette photo prise le 26 avril 2023, une femme marche dans une rue au-dessus d'un canal d'égout rempli d'ordures dans le quartier de Seelampur à New Delhi. Sur les 72 milliards de litres d'eaux usées produites chaque jour dans les centres urbains indiens, 45 milliards de litres, soit l'équivalent de 18 000 piscines olympiques, ne sont pas traités, selon les chiffres du gouvernement pour 2020-21. (AFP) .
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Publié le Mercredi 03 mai 2023

Des rivières meurent, des lacs s'enflamment: l'Inde face à une grave crise des eaux usées

  • Sur les 72 milliards de litres d'eaux usées générés chaque jour dans les centres urbains, 45 milliards --l'équivalent de 18 000 piscines olympiques-- ne sont pas traités, selon les chiffres du gouvernement pour 2020-2021
  • Les deux tiers des foyers urbains indiens ne sont pas connectés aux égouts, selon l'Alliance nationale de gestion des boues (NFSSM)

NEW DELHI : Sa petite nièce dans les bras, Mohammed Azhar observe dans une rue de New Delhi un égout pluvial rempli de plastiques et de boues nauséabondes qui témoigne de l'incapacité de l'Inde à traiter près des deux tiers des eaux usées urbaines.

"Nous restons à l'intérieur de nos maisons", déclare à l'AFP le jeune homme de 21 ans, dans le quartier de Seelampur où des égouts à ciel ouvert pleins de détritus et d'une eau insalubre noirâtre se déversent le long des ruelles.

"Ça pue. Ça attire les moustiques. On attrape des maladies, les enfants tombent malades", ajoute-t-il, "il n'y a personne pour nettoyer la saleté".

Selon les Nations unies, l'Inde serait devenue fin avril le pays le plus peuplé du monde devant la Chine, avec près de 1,43 milliard d'habitants.

La population urbaine devrait exploser dans les prochaines décennies, avec plus de 270 millions de citadins supplémentaires attendus d'ici 2040.

Sur les 72 milliards de litres d'eaux usées générés chaque jour dans les centres urbains, 45 milliards --l'équivalent de 18 000 piscines olympiques-- ne sont pas traités, selon les chiffres du gouvernement pour 2020-2021.

Les deux tiers des foyers urbains indiens ne sont pas connectés aux égouts, selon l'Alliance nationale de gestion des boues (NFSSM).

De nombreuses stations d'épuration en activité ne sont pas en conformité, dont 26 des 35 installations de Delhi, selon la presse indienne.

Ajoutées à d'énormes volumes d'effluents industriels, ces eaux usées provoquent des maladies, polluent les cours d'eau, tuent la faune et flore et s'infiltrent dans les nappes phréatiques.

Les enfants tombent malades 

La dysenterie, causée principalement par de l'eau et des aliments contaminés, reste l'une des principales causes de mortalité infantile, malgré les importants progrès de l'Inde pour réduire cette dernière.

Plus de 55 000 enfants de moins de cinq ans sont morts de dysenterie en Inde en 2019, selon une étude l'an dernier de la revue scientifique BMC Public Health.

La rivière Yamuna à Delhi est l'une des plus polluées au monde et considérée par endroits comme écologiquement morte. Les pauvres gens y lavent pourtant encore leur linge et y font leurs ablutions matinales ou rituelles.

Une épaisse mousse blanchâtre apparaît régulièrement à sa surface et les installations de traitement de l'eau potable pour les 20 millions d'habitants de Delhi sont régulièrement fermées en raison de niveaux dangereux d'ammoniac.

Malgré quelques points positifs, comme les efforts déployés pour planter plus d'arbres le long des rivières, la situation n'est guère meilleure dans d'autres grandes villes comme Bombay ou Madras.

À Bangalore, il est arrivé à l'immense lac Bellandur, hautement contaminé par les eaux usées de la ville et produits chimiques, de s'enflammer en raison du méthane produit par la prolifération des bactéries.

En manque d'eau

Selon la Banque mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus "en manque d'eau" au monde, avec des nappes phréatiques qui s'assèchent et des pluies de mousson de plus en plus irrégulières.

Madras a brièvement manqué d'eau durant l'été 2019 et d'autres villes devraient, au rythme actuel, connaître des crises similaires en raison du pompage excessif des eaux souterraines et de la médiocrité des infrastructures.

Selon Mridula Ramesh, l'auteure de "Watershed", un livre sur la crise de l'eau en Inde, traiter correctement les eaux usées aiderait à prévenir la pénurie d'eau annoncée.

"Les eaux usées peuvent si facilement être captées pour éviter cela et nous aider dans une très large mesure à résoudre le problème de nos villes", assure à l'AFP l'auteure qui vit dans une maison à "presque" zéro déchet.

Il suffirait d'installer des stations d'épuration locales qui pourraient être financées en partie par le secteur privé ou des ONG, préconise-t-elle.

"L'eau de l'Inde est tellement saisonnière. De nombreuses villes indiennes ne reçoivent que 50 jours de pluie (...) mais les eaux usées sont disponibles tous les jours (...). C'est un instrument tellement puissant", ajoute-t-elle.

Pour Khalil Ahmad, debout près de l'égout de Seelampur, cerné de mouches bourdonnantes, en attendant une solution qui tarde trop, "les enfants continuent de tomber malades (...) Et s'ils ne sont pas soignés, les enfants mourront".


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.