CASABLANCA: Les relations entre le Maroc et les États-Unis connaissent actuellement une véritable idylle, particulièrement sur le plan sécuritaire. Depuis le début de l’année, les rencontres et les visites de travail se multiplient et les dirigeants des grandes institutions militaires et de renseignement américains ont été nombreux à se rendre à Rabat.
Au début du mois d’avril 2023, le directeur général de la surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi, a reçu le directeur de l'Agence de renseignement américaine (CIA), William Burns. En février 2023, Christopher Wray, le patron du Bureau d'investigation fédéral (FBI) américain, s’est rendu dans les locaux de M. Hammouchi. En mars, le chef d’état-major des armées des États-Unis d’Amérique, le général Mark Milley, a mené une importante visite de travail dans le Royaume à la tête d’une imposante délégation.
«Le Maroc est un partenaire et un grand allié des États-Unis ainsi qu’un pays stable dans un continent et une région en quête de stabilité. Pour les États-Unis, le Maroc est un partenaire à l’échelle non seulement de la région, mais de tout le continent africain», déclare Mark Milley. Le même mois, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a effectué une visite de travail à Washington, où il a eu une série d’entretiens à la Maison-Blanche et au département d’État, notamment avec le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
Interrogé par Arab News en français sur la fréquence de ces visites entre les deux pays et leur importance sur le plan régional, Mohammed Benhammou, président du Centre marocain des études stratégiques (Cmes), précise que «ces visites de hauts responsables sécuritaires américains au Royaume confirment la place du Maroc en tant que pays incontournable dans toutes les équations en matière de sécurité, que ce soit sur le plan régional, continental ou international».
L’évolution inquiétante de la situation dans la région sahélo-saharienne, en Afrique occidentale et aussi en Afrique du Nord, fait du Maroc le meilleur rempart contre ces menaces et défis sécuritaires.
Pour M. Benhammou, le renforcement des liens entre les deux pays confirme, par ailleurs, que le Maroc, par sa stratégie en matière de lutte contre le terrorisme et sa politique anticipative en matière de sécurité, est un pays dont les partenaires cherchent à avoir une coopération renforcée avec lui.
«Cela nous démontre clairement la confiance qu’a l’administration américaine pour le Maroc en tant qu’acteur de stabilité dans une région qui connaît une géopolitique bouleversée. Aujourd’hui, le contexte est instable. L’évolution inquiétante de la situation dans la région sahélo-saharienne, en Afrique occidentale et aussi en Afrique du Nord, fait du Maroc le meilleur rempart contre ces menaces et défis sécuritaires. C’est la raison pour laquelle les hauts responsables américains se rapprochent davantage du Maroc», souligne Mohammed Benhammou.
Les services de sécurité marocains sont, en effet, internationalement reconnus pour leur expertise et leur expérience, et surtout, pour leur approche qui a donné des résultats très probants dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée internationale, ainsi que toutes les formes de menaces émergentes.
Le Maroc est souvent cité comme exemple et il a démontré en de nombreuses occasions son efficacité quand il s’agit de neutraliser des terroristes ou de déjouer des attentats dans plusieurs pays, notamment en Europe ou aux États-Unis. Et ce n’est pas un hasard si Abdellatif Hammouchi a été l’un des premiers hauts responsables à visiter les installations sensibles et les infrastructures sportives à Doha avant la tenue de la Coupe du monde du Qatar 2022. Le pays du Golfe avait bénéficié de l’expertise marocaine en matière de sécurité et de renseignement pour garantir le succès de cet événement planétaire.