WASHINGTON: Le tout-Washington politique et médiatique s'apprête à observer samedi soir une annuelle - et brève - trêve lors du dîner de gala des correspondants à la Maison Blanche, où Joe Biden va recevoir, et donner, des piques pleines d'ironie.
L'attrait de la traditionnelle soirée, qui se tiendra comme d'habitude dans la vaste salle de réception du Hilton de Washington, s'était quelque peu fané ces dernières années, entre le boycott de Donald Trump et la pandémie.
Mais cette année, l'événement séduit à nouveau: "c'est à guichet fermé", a déclaré la présidente de l'association de journalistes, Tamara Keith, de la radio publique NPR.
"C'est post-Covid. L'année passée, les gens étaient encore sceptiques à l'idée de passer une soirée dans une grande salle avec 2 600 personnes, et cette année, ils se bousculent" pour décrocher un précieux ticket, a-t-elle ajouté au journal The Hill.
La vice-présidente Kamala Harris rejoindra sur scène Joe Biden, 80 ans, qui a annoncé mardi qu'il était candidat à sa réélection en 2024. La présence des deux têtes de l'exécutif renoue avec une tradition perdue depuis la présidence de Donald Trump.
On trouvera également autour des tables des figures d'Hollywood, des femmes et hommes politique de tout bord et des journalistes venus de l'ensemble des médias américains.
Et, comme chaque année, une vedette du monde du spectacle tiendra la scène, cette année l'humoriste du "Daily Show" Roy Wood Jr.
La théorie veut que la soirée célèbre le premier amendement de la Constitution américaine défendant la liberté de la presse. En pratique, on en retient surtout les blagues.
Et si la tradition se poursuit ce samedi, elles viseront le président, mais aussi les journalistes qui assurent la couverture de la Maison Blanche - deux cibles populaires, s'il on en croit les sondages aux résultats peu flatteurs tant pour les démocrates que pour la presse.
Joe Biden pourra lui reprendre le micro pour se défendre et décrocher ses propres plaisanteries.
Vendredi déjà, le président octogénaire s'est échauffé en pratiquant l'auto-dérision sur son âge.
Evoquant un discours d'un ancien président voici 65 ans, il a tenu à préciser: "je n'y étais pas". Puis, après une petite pause, il reprend. "Quoique la presse en dise".