Le village de Montarcher mise sur l'eau de sa source

Cette photographie prise le 19 avril 2023 montre une bouteille de l'usine d'eau de source de Montarcher, dans l'est de la France. Arrêtée depuis 2018, l'exploitation commerciale de la Source des Perles, dans les monts du Forez (Loire), a été relancée en début d'année par un entrepreneur local qui mise sur l'essor du marché de l'eau en bouteille, dans un contexte mondial marqué par la raréfaction de l'or bleu. (Photo OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
Cette photographie prise le 19 avril 2023 montre une bouteille de l'usine d'eau de source de Montarcher, dans l'est de la France. Arrêtée depuis 2018, l'exploitation commerciale de la Source des Perles, dans les monts du Forez (Loire), a été relancée en début d'année par un entrepreneur local qui mise sur l'essor du marché de l'eau en bouteille, dans un contexte mondial marqué par la raréfaction de l'or bleu. (Photo OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 29 avril 2023

Le village de Montarcher mise sur l'eau de sa source

  • Le pari est de bénéficier de la «demande croissante d’amateurs d’eau en bouteille à des prix accessibles», avec des contenants en verre et des circuits locaux
  • Au niveau mondial, le marché de l'eau en bouteille a connu un boom phénoménal (+73% en dix ans, un million de bouteilles vendues chaque minute en 2022), selon un récent rapport de l'ONU

MONTARCHER, France : A l'arrêt depuis 2018, l'exploitation commerciale de la Source des Perles, dans les monts du Forez (Loire), a été relancée en début d'année par un entrepreneur local qui mise sur l'essor du marché de l’eau en bouteille, dans un contexte global marqué par la raréfaction de l'or bleu.

Le pari est de bénéficier de la «demande croissante d’amateurs d’eau en bouteille à des prix accessibles», avec des contenants en verre et des circuits locaux, explique à l'AFP Jean-Louis Bissardon, à l'origine de la nouvelle unité d'embouteillage de Montarcher, un village de 70 habitants perché à 1.100 mètres d’altitude.

Au niveau mondial, le marché de l'eau en bouteille a connu un boom phénoménal (+73% en dix ans, un million de bouteilles vendues chaque minute en 2022), selon un récent rapport de l'ONU sur l'impact des prélèvements privés sur les ressources souterraines et sur la qualité de l'eau potable au robinet.

Le lancement de «L'eau de Montarcher» survient alors que l'exploitation de «l'or bleu» se développe dans un département moins frappé que d'autres par l'épisode de sècheresse: l'exploitation de la Source Diane (Eau de Sail) a repris fin 2022 à Sail-les-Bains, Badoit (groupe Danone) vient d'investir une dizaine de millions d’euros à Saint-Galmier, notamment dans une nouvelle ligne d’embouteillage, Sources Alma vient de prendre le contrôle de Parot, à Saint-Romain-le-Puy.

- Gestion des ressources -

Géologue dans la Loire depuis des décennies, Paul Royal dit n’avoir «pas connaissance» de conflit d'usage liés aux sites d’embouteillage «car l’eau qu’ils pompent n’est pas nécessairement celle de nappes phréatiques dont le niveau est actuellement bas».

«On a parfois des situations où les mêmes aquifères, les structures géologiques qui renferment l’eau, répondent à plusieurs usages», nuance David Labat, un chercheur en hydrogéologie à l’Université Toulouse 3.

«Localement, certains usages augmentent, chez les industriels ou chez les particuliers avec les piscines, alors que la recharge baisse» et «souvent les autorisations d’exploiter ne sont pas données à l’aune des dérèglements climatiques à venir, mais en fonction du passé», observe-t-il en plaidant pour une gestion «au niveau des territoires, avec le concours des scientifiques».

Jean-Louis Bissardon, lui, assure qu’il prélèvera «nettement moins que les 13% de la ressource estimée de l’aquifère auquel nous autorise l’arrêté préfectoral», soit 80 mètres cubes par jour. Et ce, «même si la consommation devrait continuer à croitre avec les sécheresses et canicules à venir».

C'est avec le soutien du maire de Montarcher, très favorable à la relance de l'activité économique dans le village, que l'industriel a obtenu une concession d'exploitation de 30 ans de la source des Perles, une des 81 eaux de source exploitées en France.

«En 2018, on a vécu comme un coup dur l’arrêt de l’exploitation de cette source appartenant à la commune», témoigne le maire Bernard Coutansone, en insistant sur la qualité de l'eau, garantie par un «périmètre de protection de 50 hectares où l’activité humaine est très restreinte pour éviter toute pollution du sol».

Avec quatre emplois au démarrage, «ce serait formidable qu’ils puissent monter à une dizaine de salariés», s’enthousiasme cet enseignant à la retraite, en assurant que ses administrés sont «fiers de cette activité, qui apporte de l’animation et rapporte une petite redevance à la commune, pas comparable à celle d’un casino».

- «Bien commun» -

Après un investissement de 2 millions d'euros en partie financé par des aides publiques, la nouvelle chaine d’embouteillage automatisée remplit chaque heure 4.000 bouteilles en verre destinées principalement au secteur de la restauration, aux réseaux de magasins bio et commerces alimentaires de la région. Une goutte d'eau sur le marché français concentré autour de géants d'envergure internationale comme Danone Eaux France, Nestlé Waters France et groupe Alma.

«On peut aussi se poser la question de savoir si l’eau des aquifères est un bien commercial ou un bien commun, quand on voit que certains grands minéraliers font parcourir des milliers de kilomètres à des bouteilles dont jusqu’à 70% sont exportées», souligne David Labat.

En phase avec les recommandations de l'ONU, l’hydrogéologue invite les pouvoirs publics à «rassurer la population sur l’excellente qualité de l’eau du robinet en France» face à l'essor des eaux en bouteille.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Short Url
  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Short Url
  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".