Immeubles effondrés à Marseille: sentiments mêlés pour les premiers évacués de retour

Des habitants font la queue en attendant de rentrer chez eux, dans le quartier de l'immeuble "Tivoli", où huit personnes ont été tuées le 9 avril après son effondrement, à Marseille, dans le sud de la France, le 28 avril 2023. (Photo Christophe SIMON / AFP)
Des habitants font la queue en attendant de rentrer chez eux, dans le quartier de l'immeuble "Tivoli", où huit personnes ont été tuées le 9 avril après son effondrement, à Marseille, dans le sud de la France, le 28 avril 2023. (Photo Christophe SIMON / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 28 avril 2023

Immeubles effondrés à Marseille: sentiments mêlés pour les premiers évacués de retour

  • Rue de Tivoli, des agents continuent de déblayer les gravats au numéro 17, l'immeuble soufflé, et à celui du 15, qui s'est effondré dans la foulée
  • Après plusieurs jours d'une mobilisation massive, une dizaine de marins-pompiers sont encore là, pour accompagner chaque personne jusqu'à sa porte

MARSEILLE, France : Georges est enfin rentré chez lui vendredi, 18 jours après l'explosion mortelle d'un immeuble voisin, au coeur de Marseille. Et sa vie semble être resté sur pause: «Tout est impeccable, il y a même la table de Pâques qui est toujours dressée».

Drôle d'impression de revenir dans ce décor figé où tout avait été abandonné en l'état, quelques heures après l'explosion du 17 rue de Tivoli, un drame vraisemblablement dû au gaz, dans la nuit du 8 au 9 avril.

«Le choc, le bruit, les morts»: Georges, qui habite ce quartier «extraordinaire» depuis 50 ans, y repense.

En partant remplir le frigo, il croise une voisine qui rentre chez elle avec son mari, un peu plus bas dans la rue Jaubert: «Oh, Monsieur Georges, ça me fait un de ces effets de revenir», glisse cette dame âgée, un sanglot dans la voix. «Nous étions à Aix chez ma soeur, mais ça a été dur, je pensais à mes amis qui sont partis».

Parmi les huit victimes, un couple de trentenaires, mais surtout des figures historiques et âgées de ce quartier familial et animé.

Des banderoles «Marseille solidaire» endeuillées d'un bandeau noir ont été disposées aux entrées des rues proches. Rue de Tivoli, des agents continuent de déblayer les gravats au numéro 17, l'immeuble soufflé, et à celui du 15, qui s'est effondré dans la foulée. Un miroir toujours accroché au mur et une table en dessous témoignent de ces quotidiens fauchés. «Une plaie ouverte», reconnaît Georges.

Des armatures spectaculaires en métal surplombent désormais la rue et permettent à deux immeubles face à face de s'appuyer l'un sur l'autre pour tenir debout.

Vendredi, les autorités ont donné leur feu vert pour la réintégration de 19 immeubles dans deux rues perpendiculaires, soit 138 personnes sur les plus de 300 habitants évacués. «Aujourd'hui, une partie de la vie du quartier reprend», s'est félicité le maire divers gauche de la 2e ville de France, Benoît Payan.

- «Des mois, voire des années» -

Les diagnostics des immeubles se font «très finement, cage d'escalier par cage d'escalier». Par exemple, rue Jaubert, un immeuble est toujours scellé par un gros cadenas et des grillages alors que les deux bâtiments l'encadrant ont été rendus à leurs occupants.

Les immeubles juste à côté du drame «sont tout à reconstruire» et «ceux tout proches sont dans un état qui rend très difficile la possibilité d'y retourner», admet le maire devant la presse, en assurant qu'il trouve des solutions de relogement pour tout le monde, notamment avec l'aide de la plate-forme Airbnb.

Mais certaines assurance ne font pas «correctement leur travail», glisse-t-il au passage.

Juste après le passage de l'élu, un monsieur, qui vient de regagner son logement, sort à la fenêtre pour crier: «Bravo les pompiers !». Après plusieurs jours d'une mobilisation massive, une dizaine de marins-pompiers sont encore là, pour accompagner chaque personne jusqu'à sa porte, afin d'«apporter un soutien après cette expérience qui a pu être traumatisante», explique Kevin, lieutenant de vaisseau qui pilote le dispositif de retour.

En fin de matinée, 31 personnes sur les 138 attendues étaient revenues chez elles. Certaines pour en repartir tout de suite, comme Nicolas, qui attendait «avec impatience» ce feu vert pour finaliser son déménagement.

Un autre se précipite pour arroser ses plantes qui colorent la rue et va se concentrer sur ses chats. Heureusement il avait eu l'autorisation de venir les nourrir rapidement tous les deux jours.

Après des «semaines difficiles», c'est «une bonne nouvelle de retrouver notre chez nous», explique Alhil Villalba: le «pire», c'est de ne «pas savoir combien de temps» ça va durer, avait-elle confié à l'AFP au lendemain de l'explosion.

Pour elle, cela a donc pris 18 jours. Mais «malheureusement il y a encore des voisins délogés pour quelques semaines», confie la trentenaire, «et d'autres pour qui ça va prendre des mois, voire des années».

Vendredi soir, le parquet a annoncé l’ouverture d'une information judiciaire pour homicide involontaire.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.