Le Kremlin menace d'élargir les saisies d'actifs occidentaux en Russie

"Si nécessaire, la liste des entreprises peut être allongée", a mis en garde le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. (Photo, AFP)
"Si nécessaire, la liste des entreprises peut être allongée", a mis en garde le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 avril 2023

Le Kremlin menace d'élargir les saisies d'actifs occidentaux en Russie

  • Mercredi, Fortum a annoncé l'éviction du PDG de sa filiale russe remplacé de force par la nouvelle direction, confirmation selon le groupe de l'entrée en vigueur du décret
  • Le président russe avait en outre menacé de faire de même avec d'autres entreprises des pays qui seraient tentés de saisir et d'utiliser les biens russes à l'étranger

MOSCOU: Le Kremlin a menacé mercredi d'"allonger" la liste des entreprises étrangères visées par des saisies "temporaires" d'actifs en Russie, un moyen de faire pression au moment où les Occidentaux réfléchissent à utiliser les avoirs russes gelés à l'étranger.

"Si nécessaire, la liste des entreprises peut être allongée", a mis en garde le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Ces propos interviennent au lendemain de la signature par Vladimir Poutine d'un décret en vue de la prise de contrôle de deux groupes énergétiques occidentaux, le finlandais Fortum et l'allemand Uniper. Le président russe avait en outre menacé de faire de même avec d'autres entreprises des pays qui seraient tentés de saisir et d'utiliser les biens russes à l'étranger.

Mercredi, Fortum a annoncé l'éviction du PDG de sa filiale russe remplacé de force par la nouvelle direction, confirmation selon le groupe de l'entrée en vigueur du décret.

Dans un communiqué séparé, le nouveau PDG de la filiale PAO Fortum, Viatcheslav Kojevnikov, a demandé aux employés de continuer leur travail comme avant.

L'Union européenne cherche actuellement à mettre sur pied un plan pour saisir des centaines de milliards d'euros d'actifs russes en Europe, Bruxelles reconnaissant toutefois que le projet n'est "pas simple" du point de vue juridique.

L'objectif principal du décret russe "est de constituer un fonds d'indemnisation pour l'application éventuelle de contre-mesures contre l'+expropriation illégale+ des avoirs russes à l'étranger", a dit le porte-parole du Kremlin.

Les saisies annoncées - "une réponse aux actions agressives des pays inamicaux" - sont "temporaires", a-t-il assuré, et visent à "éliminer les risques (potentiels) lorsque la position des pays inamicaux affectera négativement notre économie".

En vertu du décret, sont immédiatement concernées par une saisie de leurs actifs en Russie les filiales russes de Fortum et d'Uniper, une ex-filiale de Fortum nationalisée depuis par Berlin après l'arrêt des livraisons de gaz russe l'an passé.

Rossimouchtchestvo, l'agence fédérale russe désignée "gérant provisoire", a précisé que ce décret ne privait "pas les propriétaires de leurs biens" mais signifiait que "le propriétaire d'origine n'a plus le droit de prendre des décisions de gestion".

Un porte-parole du ministère allemand des Finances a dit au cours d'un point-presse que Berlin "prenait note de la décision du gouvernement russe". "Il faut maintenant examiner quelles en sont les conséquences concrètes", a-t-il ajouté.

Casse-tête juridique

Présents en Russie depuis plus de 60 ans, Fortum et Uniper comptaient au début du conflit 7 000 employés sur son territoire, avec 12 centrales de production d'électricité et de chaleur, fonctionnant principalement au gaz.

"À ce stade, Fortum n'a pas reçu de confirmation officielle des autorités russes et la société enquête actuellement sur la situation", avait d'abord réagi mercredi le groupe finlandais dans un communiqué.

Fortum a dit "ne pas savoir" concrètement "comment (ce décret) affecte par exemple (s)es opérations russes ou le processus de désinvestissement en cours", entamé en mai 2022, dans la foulée du déclenchement de l'offensive militaire en Ukraine.

D'après le groupe, ses avoirs en Russie au 31 décembre 2022 se montaient à "1,7 milliard d'euros (1,9 milliard de dollars)". Il a également une participation importante dans le groupe russe d'électricité TGC-1.

Uniper a de son côté déclaré "examiner actuellement la situation juridique", soulignant qu'"Uniper n'a de facto plus été en mesure d'exercer un contrôle opérationnel sur Unipro (sa filiale russe, ndlr) depuis la fin 2022".

Le groupe allemand a répété mercredi avoir trouvé un potentiel acheteur local de sa filiale russe mais cette opération "n'a toujours pas été validée" par les autorités russes.

La question de l'éventuelle saisie par Moscou des actifs des entreprises internationales voulant quitter la Russie est toujours un motif de crainte pour ces groupes, certains d'entre eux affirmant demeurer à l'heure actuelle dans ce pays pour éviter d'être accusés de faillite préméditée et de tout perdre dans la foulée.

En plus d'un an, les Occidentaux ont gelé pour plus de 300 milliards d'euros d'actifs de la banque centrale russe et Bruxelles a immobilisé dans l'UE 21,5 milliards d'euros d'avoirs d'oligarques et d'entités frappés par des sanctions.

Mais l'option consistant à confisquer ces avoirs russes pour reconstruire l'Ukraine et dédommager les victimes de crimes de guerre, défendue par Kiev, est un casse-tête juridique pour les Occidentaux.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.