A Vendôme, Macron défend son plan santé à l'écart des manifestants

Le président français Emmanuel Macron (G) arrive pour visiter le Centre universitaire de santé pluridisciplinaire (MSPU) de Vendôme, le 25 avril 2023, dans le cadre d'un déplacement consacré à l'accès aux soins, à l'attractivité des professions de santé et au manque d'offres médicales dans certaines régions (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) arrive pour visiter le Centre universitaire de santé pluridisciplinaire (MSPU) de Vendôme, le 25 avril 2023, dans le cadre d'un déplacement consacré à l'accès aux soins, à l'attractivité des professions de santé et au manque d'offres médicales dans certaines régions (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 25 avril 2023

A Vendôme, Macron défend son plan santé à l'écart des manifestants

  • Déjà chahuté en Alsace et dans l'Hérault, Emmanuel Macron a été reçu à Vendôme par un concert de casseroles de la part de manifestants
  • Reparti sur le terrain la semaine dernière après la promulgation de sa réforme toujours contestée des retraites, le président s'est donné «cent jours» pour relancer son second quinquennat

VENDOME: Emmanuel Macron, en plein tour du pays pour tenter de renouer avec les Français, a fait mardi étape dans le Loir-et-Cher où il a assuré le service après-vente de son plan pour la santé, à l'écart de manifestants venus l'accueillir au son des casseroles.

Pas de bain de foule cette fois: à Vendôme, le chef de l'Etat semble avoir renoncé à aller au devant des personnes réunies près de la maison de santé qu'il venait de visiter, alors que fusaient des insultes et des huées à son égard. Il est reparti en cortège dans son véhicule et a dû se contenter de saluer quelques badauds au bord d'un champ au moment de remonter dans son hélicoptère.

Pas d'annonce non plus: le président a essentiellement défendu les mesures présentées en début d'année pour enrayer une "crise sans fin" du système de santé.

Un système qui arrive "au bout d'un modèle", a-t-il expliqué lors d'un échange avec des élus et soignants à la maison de santé pluridisciplinaire universitaire de Vendôme, qu'il a érigée en "idéal-type" de ce qu'il veut faire notamment pour lutter contre les déserts médicaux.

"L'objectif, c'est de continuer ce qui a été lancé", a-t-il déclaré, tout en soulignant que la formation de davantage de médecins prendrait des années à produire ses effets.

Priorité reste donc donnée aux "délégations d'actes" pour permettre aux infirmiers, sages-femmes, pharmaciens, orthoptistes et kinés de réaliser "des actes qui sont aujourd'hui faits par un médecin".

Cela doit permettre aux praticiens de "prendre plus de patients", à commencer par les "600.000 à 700.000" malades chroniques "qui n'ont pas de médecin traitant" et auxquels il a promis une solution d'ici la fin de l'année.

 "Les bonnes incitations" 

Pas question en revanche de toucher à la liberté d'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux. "Je ne crois pas à l'option coercitive", "on a besoin de garder le système incitatif", a-t-il insisté.

Pour cela, Emmanuel Macron a souhaité la systématisation "à partir de cet été" de "conseils de la refondation territoriaux" à l'échelle des 1.200 bassins de vie du pays, sur le modèle de son Conseil national de la refondation lancé l'an dernier. Une façon selon lui de "trouver les bonnes solutions ad hoc" au plus près du terrain et de définir "une feuille de route sur plusieurs années" associant "des professionnels avec des collectivités et que l'Etat abonde" financièrement.

Il faut qu'on ait "les bonnes incitations au niveau national et après qu'on laisse plus de liberté au niveau du territoire", a-t-il plaidé auprès des journalistes.

Reparti sur le terrain la semaine dernière après la promulgation de sa réforme toujours contestée des retraites, le président s'est donné "cent jours" pour relancer son second quinquennat. Sa Première ministre Elisabeth Borne doit présenter mercredi la feuille de route du gouvernement pour continuer à avancer malgré l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Casserolades 

Déjà chahuté en Alsace et dans l'Hérault, Emmanuel Macron a été reçu à Vendôme par un concert de casseroles de la part de manifestants, dont il a pu entendre le bruit malgré la distance.

Le quartier avait été bouclé par un important dispositif de sécurité, mais plusieurs centaines de contestataires de la retraite à 64 ans, équipés de casseroles, boîtes de conserve et trompettes, ont envahi une voie ferrée ou ont rejoint un barrage de police pour se rapprocher de la maison de santé.

"C'est pour réveiller notre président, pour qu'il arrête de se foutre de nous", a témoigné Bruno Vivien, retraité de la métallurgie venu avec son petit clairon, auprès de l'AFP.

En déplacement dans l'Hérault, les ministres Gabriel Attal et Stanislas Guerini n'ont eux non plus pas échappé à un concert de casseroles mardi soir dans la ville de Mauguio. Une trentaine de personnes, rassemblées sous des drapeaux des syndicats CGT de l'Hérault et Solidaires Finances publiques, ont notamment chanté "On ira jusqu'au retrait", en référence à la réforme des retraites récemment adoptée.

Venus lancer une campagne auprès des contribuables français sur l'utilisation de leurs impôts, les ministres des Comptes publics et de la Fonction publique ont été traités de "fossoyeurs" par les manifestants présents, massés derrière des barrières métalliques et encadrés par les forces de l'ordre.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.