PARIS: Ancien ministre de la Culture et de la Défense, ex-patron de l'UDF, François Léotard est mort à l'âge de 81 ans, entraînant mardi une salve d'hommages à droite comme à gauche, Emmanuel Macron saluant "un esprit libre" et "d'engagement".
"François Léotard a servi l'État et porté une grande idée de la culture (...) Son Var natal, la France qu'il a défendue, la République qu'il aimait éprouvent aujourd'hui une grande perte", a affirmé le chef de l'Etat sur Twitter.
L'ancien président Nicolas Sarkozy a dit sa "tristesse de voir partir trop tôt l’une des figures les plus brillantes de (sa) génération" et un homme "authentique, engagé, entier" qui "plaçait la France au-dessus de tout".
"Il aurait pu être Président. Jeunes, nous y avons cru. Il était une expression talentueuse de l'esprit français" et "la littérature guidait son âme pèlerine", a affirmé l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Dans le Sud dont il était originaire, les réactions étaient nombreuses.
Le président de LR Eric Ciotti a salué un "grand homme d’État" et "un élu de terrain engagé pour sa ville de Fréjus dont il avait été maire" pendant 20 ans. Le président de la région Sud Renaud Muselier a de son côté rendu hommage à "un homme d'Etat et de territoires" qui fut aussi "quatre fois député du Var".
"Formidable défenseur de la droite libérale, nous partagions ce combat contre les extrêmes", a assuré le maire Renaissance de Nice Christian Estrosi, tandis que la députée LR des Alpes-maritimes Michèle Tabarot rendait hommage à "un homme cultivé" et "profondément attaché à notre souveraineté".
Côté RN le vice-président du parti et maire de Fréjus David Rachline a dit son "émotion" et la députée du Var Julie Lechanteux salué "un homme profondément attaché à son territoire".
«Indépendance de la France»
A gauche, l'ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot a lui salué avec "émotion" le "parcours d’adversaire de la guerre d’Algérie (...) et de chrétien prêt à s'engager au sein de l'Eglise" de François Léotard.
Ancien patron de feu l'UDF de 1996 à 1998, François Léotard avait été ministre lors des deux cohabitations sous François Mitterrand: de la Culture (1986-88) dans le gouvernement de Jacques Chirac, puis de la Défense (1993-95) dans le gouvernement d'Edouard Balladur.
"Homme de conviction et d'engagement, les armées gardent de lui le souvenir d'un homme profondément attaché à la souveraineté et à l'indépendance de la France", a affirmé le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Précoce et ombrageux, sportif et stressé, ce politique en qui beaucoup voyaient un présidentiable en puissance avait quitté la politique dans les années 2000.
Frappé de "lassitude", M. Léotard expliquera ensuite qu'il "ne supportait plus" le monde politique, son aspect "prostitutionnel", fait de "flatterie" et de "mensonge", qu'il lui fallait retrouver "son propre langage".
Des échecs électoraux et des ennuis judiciaires - condamnation en 2004 à dix mois de prison avec sursis pour blanchiment et financement illicite d'un parti - l'avaient aussi fragilisé.