En Chine, l'âge d'or est fini pour les promoteurs immobiliers

Cette photo d'archive prise le 13 juillet 2022 montre le complexe résidentiel en construction du promoteur immobilier chinois Poly Group à Dongguan, dans la province de Guangdong (sud de la Chine). (Photo, AFP)
Cette photo d'archive prise le 13 juillet 2022 montre le complexe résidentiel en construction du promoteur immobilier chinois Poly Group à Dongguan, dans la province de Guangdong (sud de la Chine). (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 23 avril 2023

En Chine, l'âge d'or est fini pour les promoteurs immobiliers

  • Durant deux décennies, les promoteurs ont pu se développer à vitesse grand V grâce aux prêts bancaires mais leur endettement a tellement gonflé que les autorités ont décidé d'y mettre le holà à partir de 2020
  • En Chine, la majorité des biens neufs sont payés avant même le début des travaux

PÉRKIN: Des signes de mieux après une année noire mais un âge d'or désormais révolu: échaudés par la crise immobilière, certains promoteurs chinois commencent à voir le bout du tunnel sur un marché amené à ralentir durablement.

Le secteur immobilier en Chine a connu une croissance fulgurante depuis sa libéralisation en 1998, dans un pays où l'acquisition d'un bien est souvent un prérequis au mariage et un investissement.

Durant deux décennies, les promoteurs ont pu se développer à vitesse grand V grâce aux prêts bancaires mais leur endettement a tellement gonflé que les autorités ont décidé d'y mettre le holà à partir de 2020.

Depuis, leur accès au crédit s'est considérablement réduit tandis que la demande en biens immobiliers piquait du nez, sur fond de ralentissement économique et d'une crise de confiance.

Ce phénomène a été exacerbé par la quasi-faillite du désormais ex-numéro un du secteur Evergrande, et a gagné les autres promoteurs, boudés à leur tour par les acheteurs potentiels par crainte de déboires similaires.

Evergrande a déclaré, début avril, que son plan de restructuration avait été négocié et approuvé par un groupe de créanciers internationaux, une avancée décisive vers l'allégement de sa dette abyssale.

En Chine, la majorité des biens neufs sont payés avant même le début des travaux.

L'immobilier a connu l'an dernier "sa pire contraction de l'histoire" avec des ventes en repli de 24%, souligne Rosealea Yao, du cabinet Gavekal Dragonomics, spécialisé sur l'économie chinoise.

La crise sanitaire a été un facteur d'"anxiété" aggravant, qui a poussé nombre d'acheteurs potentiels à reporter l'achat d'un bien, souligne Mme Yao.

«Signal fort»

Le secteur a également été chahuté par une grève des mensualités de certains propriétaires, excédés par les interruptions de chantiers d'un certain nombre de promoteurs faute de liquidités.

Leur coup de sang a davantage aggravé la crise.

Après une année noire, "le marché immobilier chinois montre des signes de stabilisation" depuis début 2023, selon l'agence de notation Fitch.

En mars, les principales villes en Chine ont connu une hausse sensible des prix de l'immobilier, d'après des chiffres publiés samedi dernier par le Bureau national des statistiques (BNS).

Sur 70 villes qui composent l'indicateur officiel de référence, 64 étaient ainsi concernées (contre 55 en février et 36 en janvier).

"Il s'agit d'un signal fort qui montre que la reprise tant attendue prend enfin racine", indique à l'AFP l'analyste Shehzad Qazi, du cabinet d'études China Beige Book.

"Un rebond est possible ces prochains mois mais à long terme - l'année prochaine ou la suivante - je n'en vois pas davantage", tempère John Lam, qui suit pour la banque UBS le marché immobilier chinois.

Et d'arguer: "la population chinoise a commencé à baisser en 2022", une tendance amenée à se poursuivre et qui pèsera inévitablement sur la demande en biens immobiliers.

Résultats contrastés 

Par ailleurs, la "demande spéculative ne revient pas", relève auprès de l'AFP M. Lam, au moment où le pouvoir martèle que les logements sont faits pour "y vivre, pas pour la spéculation".

Ainsi, l'immobilier connaîtra des "rebonds périodiques" mais l'époque d'une croissance rapide est "probablement révolue", estime Shehzad Qazi.

L'immobilier, qui représente avec la construction environ un quart du PIB de la Chine, est un pilier essentiel de la croissance du pays.

Il est également une source importante de revenus pour les collectivités locales, dont les finances sont exsangues après trois ans de dépenses faramineuses pour lutter contre le Covid.

Pour relancer un secteur à la peine, le pouvoir semble adopter depuis novembre une approche plus conciliante, avec des mesures de soutien ciblées pour les promoteurs les plus sains financièrement - aux résultats contrastés.

En mars, le nombre de mises en chantier de logement neufs s'est contracté de 29% sur un an (après -9,4% en janvier-février), selon les derniers chiffres du BNS.

Et ce, malgré une faible base de comparaison avec 2022 quand l'immobilier en Chine était en pleine tourmente.

«Exode»

Le secteur est sur la "voie de la guérison mais il n'est pas encore tiré d'affaire", prévient l'économiste Larry Hu, de la banque d'investissement Macquarie.

"Les promoteurs restent prudents et donnent la priorité à l'achèvement des projets existants plutôt qu'au lancement de nouveaux", relève M. Hu.

Et la reprise profite essentiellement aux grandes villes (comme Pékin et Shanghai) qui ont retrouvé leur dynamisme de 2019, selon Rosealea Yao.

En revanche, le marché immobilier dans les petites villes - bien moins pourvues sur le plan économique, en termes de ressources et d'éducation - ne montre toujours "aucune amélioration".

Moins attractives, ces villes risquent à l'avenir de "souffrir d'un exode de population", prévient John Lam.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.