PARIS : L'économie française devrait rester en décembre encore 8% sous son niveau d'avant la crise sanitaire, après un écart de 12% en novembre, même si «l'horizon s'éclaircit» avec la levée progressive du confinement et un rebond attendu de la consommation, a estimé l'Insee mercredi.
Affinant ses prévisions dévoilées il y a deux semaines, l'Institut national de la statistique table aussi sur une contraction de 4,5% du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre, et «d'environ 9%» sur l'ensemble de 2020.
Ces prévisions se basent sur le respect des étapes de déconfinement annoncées par le gouvernement, avec notamment la fin des restrictions de déplacement remplacées par un couvre-fe, et la réouverture des cinémas, théâtres et musées à partir du 15 décembre.
Cette levée progressive des restrictions «entraînerait une reprise graduelle de l'activité avec toutefois des disparités selon les secteurs», souligne l'Insee, qui note que ce deuxième confinement a plus pénalisé la consommation que la production, les entreprises ayant réussi à s'adapter aux restrictions sanitaires.
La réouverture des commerces dits non essentiels et le rebond attendu de la demande avec les fêtes de fin d'année devraient stimuler le commerce de détail et l'activité de certaines industries (biens d'équipement, habillement, ameublement).
La consommation, qui serait retombée à 14% sous son niveau d'avant-crise en novembre, après un écart de -3% en octobre, est attendue en décembre 6% en dessous de son niveau d'avant crise, selon l'Insee.
Cette remontée serait due aux achats de biens manufacturés comme l'habillement et l'équipement du foyer, relativement empêchés durant le confinement, ainsi qu'aux dépenses de carburants et de services de transports, limitées toutefois par la poursuite du télétravail.
«Alors que la consommation avait fortement rebondi dès la fin du confinement de printemps, avec un retour assez rapide vers un niveau proche de celui d'avant-crise, le rebond serait plus progressif en décembre», souligne l'Insee.
Les autres activités de services et les transports verraient leur situation légèrement s'améliorer, avec un déficit d'activité passant de -31% à -23%, tandis que l'hébergement-restauration ne connaîtrait aucun mieux, les bars et restaurants restant fermés en décembre.
L'industrie, moins affectée par ce second confinement, devrait voir son activité ramenée en décembre 5% en dessous de son niveau d'avant crise, contre 8% en novembre.