Le Rwanda promet un soutien militaire au Bénin face aux djihadistes

Le président rwandais Paul Kagame (C) avec le ministre béninois des Affaires étrangères Aurélien Agbenonci (R) à son arrivée à l'aéroport de Cotonou Cadjehoun le 15 avril 2023 (Photo, AFP).
Le président rwandais Paul Kagame (C) avec le ministre béninois des Affaires étrangères Aurélien Agbenonci (R) à son arrivée à l'aéroport de Cotonou Cadjehoun le 15 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 16 avril 2023

Le Rwanda promet un soutien militaire au Bénin face aux djihadistes

  • Le Bénin, le Togo et la Côte d'Ivoire ont déjà subi des attaques dans des régions frontalières
  • Des djihadistes venus du Burkina Faso et du Niger ont fait une vingtaine d'incursion au Bénin par le nord depuis 2021

COTONOU: Le président rwandais Paul Kagame a rencontré samedi à Cotonou son homologue béninois Patrice Talon, à qui il a promis un soutien militaire face aux djihadistes débordant sur sa frontière nord depuis le Burkina Faso.

Les autorités du Burkina n'arrivent pas à contenir une insurrection jihadiste qui gagne du terrain juste au-delà des frontières nord de quatre pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire.

Le Bénin avait annoncé l'an dernier être en pourparlers au sujet d'une coopération militaire et logistique avec le Rwanda, dont les troupes ont déjà été déployées par M. Kagame pour combattre des insurrections au Mozambique et en République centrafricaine.

"Nous sommes prêts à travailler avec le Bénin pour prévenir tout ce qui se peut produire dans la zone autour de ses frontières", a déclaré samedi à Cotonou le président rwandais, lors d'une conférence de presse avec M. Talon. "Il n’y aura pas de limite" dans ce qui "sera accompli ensemble pour les défis sécuritaires qui s’imposent", a-t-il assuré.

"Nous irons le plus loin possible si c’est nécessaire (...) Le Bénin est confronté à l’insécurité qui descend du Sahel et la menace est réelle au nord du Bénin", a pour sa part dit le président béninois.

M. Talon a indiqué que cette coopération porterait notamment sur de l'"encadrement, coaching, formation" et "déploiement conjoint" de troupes, sans plus de détails.

Le retrait de l'armée française du Mali à cause de tensions montantes avec la junte au pouvoir et l'instabilité du Burkina Faso ont poussé les Occidentaux à recentrer leur aide sur les pays côtiers du golfe de Guinée pour empêcher la propagation vers le sud des attaques djihadistes qui ensanglantent le Sahel.

Le Bénin, le Togo et la Côte d'Ivoire ont déjà subi des attaques dans des régions frontalières qu'ils ont attribué aux jihadistes, tandis que le Ghana a récemment renforcé sa présence militaire le long de sa frontière nord.

Avant leur conférence de presse, MM. Talon et Kagame ont eu un tête-à-tête d’environ 90 minutes pour évoquer la qualité des relations entre les deux pays et "la recherche de partenariat stratégique" dans plusieurs domaines dont celui de la sécurité, selon un communiqué de presse gouvernemental. Ils ont évoqué "la menace terroriste et son extension", de même que les moyens de renforcer la coopération pour y faire face, indique le même communiqué.

Selon M. Talon, qui se dit "enthousiaste", "l’armée rwandaise a de l’expérience et est aguerrie", étant intervenue dans plusieurs pays.

Des djihadistes venus du Burkina Faso et du Niger ont fait une vingtaine d'incursion au Bénin par le nord depuis 2021.

Un haut responsable gouvernemental béninois avait affirmé l'an dernier qu'un accord, quel qu'il soit, avec le Rwanda ne prévoirait pas de déploiement de forces rwandaises sur le sol béninois.

Le chef d'état-major de l'armée béninoise, le général Fructueux Gbaguidi, s'était rendu au Rwanda l'an dernier pour approfondir les relations entre les deux armées.

Les pays du golfe de Guinée ont augmenté leur présence militaire dans les régions frontalières avec le Burkina et le Niger. Le Togo a imposé l'état d'urgence dans ses provinces septentrionales, et le Ghana a envoyé récemment un millier de policiers et de militaires sur sa frontière nord.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.