La Chine accuse les Etats-Unis d'exploiter les tensions en péninsule coréenne

Cette photo prise le 14 avril 2023 et fournie par le ministère sud-coréen de la Défense montre deux bombardiers stratégiques B-52H de l'armée de l'air américaine (C) volant avec des chasseurs F-35A (R) et F-16 (L) de l'armée de l'air sud-coréenne lors d'un exercice aérien conjoint en Corée du Sud. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 14 avril 2023 et fournie par le ministère sud-coréen de la Défense montre deux bombardiers stratégiques B-52H de l'armée de l'air américaine (C) volant avec des chasseurs F-35A (R) et F-16 (L) de l'armée de l'air sud-coréenne lors d'un exercice aérien conjoint en Corée du Sud. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 15 avril 2023

La Chine accuse les Etats-Unis d'exploiter les tensions en péninsule coréenne

  • «Nous sommes préoccupés par l'intention des Etats-Unis d'utiliser les problèmes de la péninsule coréenne pour entraver la Chine», a déclaré vendredi le représentant spécial Liu Xiaoming
  • En septembre, le dirigeant Kim Jong Un avait déclaré que le statut de puissance nucléaire de son pays était désormais "irréversible"

PARIS: Les Etats-Unis utilisent les tensions régionales pour renforcer une alliance anti-Pékin, a estimé dans un entretien à l'AFP l'ambassadeur de Chine pour la péninsule coréenne, en tournée européenne sur fond de semaines de rhétorique nucléaire et d'essais de missiles par Pyongyang.

"Nous sommes préoccupés par l'intention des Etats-Unis d'utiliser les problèmes de la péninsule coréenne pour entraver la Chine", a déclaré vendredi le représentant spécial Liu Xiaoming.

"Cela fait partie de leur stratégie indo-pacifique... de se liguer avec leurs alliés, de renforcer leur alliance avec la Corée du Sud et le Japon", a-t-il ajouté, en référence à la volonté des Etats-Unis et des alliés de contrer la montée en puissance chinoise.

Outre la crispation autour de Taïwan, les tensions ont augmenté ces dernières semaines dans la péninsule, le Nord procédant à une série d'essais de missiles tandis que le Sud et ses alliés américains organisaient des exercices militaires à grande échelle.

Pyongyang, allié de la Chine, a déclaré vendredi avoir testé avec succès un missile balistique à combustible solide, une technologie offrant une capacité de lancement nucléaire beaucoup moins prévisible.

En septembre, le dirigeant Kim Jong Un avait déclaré que le statut de puissance nucléaire de son pays était désormais "irréversible".

Pour M. Liu, "les gens se concentrent sur les lancements et les essais nucléaires" nord-coréens "mais ils ignorent que la raison pour laquelle (les Nord-Coréens) agissent ainsi est l'absence d'un mécanisme, d'une structure de sécurité" pour garantir la paix sur la péninsule.

Autonomie stratégique

Washington et Séoul justifient leurs propres exercices par le fait que Kim a ordonné à son armée d'intensifier les préparatifs en vue d'une "vraie guerre".

Pékin de son côté préconise un allègement des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies en échange de mesures concrètes de désarmement.

M. Liu a regretté par ailleurs que les gestes consentis par la Corée du Nord sous l'administration du président américain Donald Trump qui avait rencontré Kim Jong Un en 2018 n'aient pas été suivis d'effets à Washington.

"Toujours la pression, les sanctions, la confrontation, ce qui rend le dialogue impossible", a-t-il accusé.

Au terme d'une tournée des capitales européennes, dont Berlin, Bruxelles et Paris, M. Liu a estimé que les dirigeants européens devaient "persuader les Américains de s'attaquer aux problèmes de sécurité" de la Corée du Nord.

Son appel intervient quelques jours après que le président français Emmanuel Macron a réitéré son ambition d'une "autonomie stratégique" européenne, notamment dans le cadre de la rivalité croissante entre les Etats-Unis et la Chine.

Après une année de guerre en Ukraine qui a mis en évidence la dépendance européenne vis-à-vis des Etats-Unis sur les questions de défense, les commentaires de M. Macron ont été mal perçus par certains pays européens, notamment ceux de l'Est.

"Nous apprécions la stratégie indépendante de certains pays européens", a glissé M. Liu. "Je pense qu'elle sert les intérêts de l'Europe".

Chine et Russie 

Avec un retour de l'ambassadeur de Chine à Pyongyang après des années de fermeture des frontières pour cause de Covid, les pays européens "espèrent pouvoir rouvrir les ambassades et entamer des échanges avec la Corée du Nord", selon lui.

M. Liu a par ailleurs déclaré que la Russie restait un partenaire fiable pour la dénucléarisation de la Corée malgré la guerre en Ukraine et les nombreuses déclarations menaçantes de Moscou sur l'usage de la bombe atomique.

"La Chine et la Russie partagent beaucoup de choses en ce qui concerne la péninsule coréenne", a-t-il dit. "Nous travaillons tous pour la paix et la stabilité".

Interrogé sur les informations selon lesquelles la Corée du Nord fournirait des munitions à la Russie pour sa guerre contre l'Ukraine, l'ambassadeur s'est contenté de renvoyer aux démentis officiels.

La Chine est "un membre responsable du Conseil de sécurité" de l'ONU, a-t-il aussi dit à propos des informations du quotidien Financial Times selon lesquelles des hommes d'affaires basés à Hong Kong et Macao introduisent clandestinement du pétrole en Corée du Nord au mépris des sanctions de l'ONU.

"Nous nous acquittons certainement pleinement de nos obligations" en matière d'application des restrictions à l'importation de pétrole par la Corée du Nord, a-t-il assuré.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.