WASHINGTON: La France espère qu'un sommet fin juin à Paris permettra de doper les financements pour les pays du Sud les plus touchés par le dérèglement climatique et d'avancer sur la question de leur endettement, a expliqué vendredi la secrétaire d'Etat au Développement, Chrysoula Zacharopoulou.
Sur ces sujets débattus de façon très technique cette semaine aux réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), "il faut qu'on donne une poussée politique", a assuré à l'AFP Mme Zacharopoulou.
La responsable française est venue à Washington pour notamment tenter de mobiliser les dirigeants autour du sommet pour un "nouveau pacte financier mondial" voulu par Emmanuel Macron et prévu les 22 et 23 juin prochains.
Ce rendez-vous à Paris, en amont de la 28e conférence des Nations unies sur le climat (COP28) aux Emirats arabes unis en novembre, a pour ambition de faire converger plusieurs grands dossiers planétaires (développement, climat, dette) et de débloquer des solutions innovantes de financement.
"Je ne peux pas accepter l'idée qu'on ne peut pas faire plus. Il y a de l'argent, partout. La question est maintenant de savoir comment on peut tous faire un effort", a affirmé Chrysoula Zacharopoulou.
A l'opposé, a-t-elle relevé après de récents déplacements en Afrique ou dans les Caraïbes, "quand on fait des visites sur le terrain, ils disent: mais où sont les financements? On ne les voit pas."
Paris compte donc réunir le plus possible de chefs d'Etat à ce sommet, mais Mme Zacharopoulou n'a pas dévoilé de liste de premiers noms ayant accepté l'invitation.
La Chine a indiqué qu'elle participerait à cette conférence, où sont également attendus le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ou l'envoyé de la Maison Blanche pour le climat, John Kerry. La Russie, en raison de son offensive en Ukraine, ne fait pas partie des pays invités.
Parmi les débouchés concrets espérés de la rencontre pourrait figurer l'annonce d'une restructuration de la dette de pays africains comme la Zambie ou le Ghana. Ou encore une avancée sur les 100 milliards de dollars annuels que le Nord s'est engagé à mobiliser pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique.
En visant une recomposition profonde des mécanismes de solidarité mondiaux, le sommet compte explorer des pistes d'augmentation des recettes, par exemple en imposant le transport maritime ou les multinationales du secteur de l'énergie.
"La taxation internationale, il y a bien sûr des pays qui ne vont pas vouloir, mais il faut avoir le courage au moins de mettre sur la table le sujet à Paris", a dit Mme Zacharopoulou.