Ukraine: Un immeuble civil bombardé, le jour où Poutine signe une nouvelle loi sur la mobilisation

Des secouristes et des militaires tentent de sauver un enfant d'un immeuble résidentiel partiellement détruit après un bombardement à Sloviansk, le 14 avril 2023 (Photo, AFP).
Des secouristes et des militaires tentent de sauver un enfant d'un immeuble résidentiel partiellement détruit après un bombardement à Sloviansk, le 14 avril 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 15 avril 2023

Ukraine: Un immeuble civil bombardé, le jour où Poutine signe une nouvelle loi sur la mobilisation

  • Selon Kiev, Sloviansk a été visée par sept missiles, qui ont endommagé cinq immeubles, cinq maisons, une école et un bâtiment administratif
  • Un enfant de deux ans, qui avait été sorti vivant des décombres de ce bâtiment civil, a succombé peu après dans l'ambulance

SLOVIANSK: Une nouvelle frappe russe sur un immeuble à Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, a fait au moins huit morts vendredi, le jour où le président Vladimir Poutine a signé vendredi une loi facilitant la mobilisation des jeunes Russes dans l'armée.

Un enfant de deux ans, qui avait été sorti vivant des décombres de ce bâtiment civil, a succombé peu après dans l'ambulance, a indiqué Daria Zarivna, conseillère du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Sloviansk se trouve dans une partie de la région de Donetsk sous contrôle ukrainien, à 45 kilomètres au nord-ouest de Bakhmout, près du territoire contrôlé par la Russie.

Selon Kiev, elle a été visée par sept missiles, qui ont endommagé cinq immeubles, cinq maisons, une école et un bâtiment administratif.

Le président Zelensky a accusé la Russie de "bombarder brutalement" des bâtiments résidentiels et de "tuer des gens en plein jour".

Dans un communiqué, le bureau du procureur régional de Donetsk a indiqué qu'une enquête préliminaire avait été ouverte dans le cadre d'une procédure pénale pour violation des lois et coutumes de la guerre.

"Selon les informations préliminaires, les occupants ont utilisé un système de missiles antiaériens S-300 contre la population civile", ajoute le texte.

Des journalistes de l'AFP ont vu des secouristes chercher des survivants au dernier étage d'un immeuble résidentiel de l'ère soviétique et de la fumée noire s'échapper de maisons en feu de l'autre côté de la rue.

"J'habite de l'autre côté de la rue et je dormais quand j'ai entendu cette énorme explosion. Je suis sortie en courant de mon appartement", a raconté Larisa, une habitante de 59 ans.

Elle a précisé que l'impact du bombardement avait brisé ses fenêtres et projeté des éclats de verre dans toute la maison.

Mobilisé par voie électronique

Le même jour, à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a signé une nouvelle loi facilitant la mobilisation des jeunes Russes dans l'armée.

Selon ce texte, un réserviste pourra désormais être mobilisé par voie électronique, via un portail des services publics russes, ou encore si l'ordre est remis à un tiers, ont indiqué les agences russes.

Jusque-là, les convocations devaient être remises obligatoirement en mains propres.

Le président Poutine a décrété une mobilisation de 300 000 réservistes en septembre 2022, dont la mise en oeuvre a souvent été chaotique.

Si le Kremlin dément vouloir lancer une deuxième vague de mobilisation, nombreux sont ceux en Russie qui s'en inquiètent, alors que l'armée ukrainienne prépare une contre-offensive.

La police a le droit de mener la chasse aux réfractaires, qui encourent des peines de prison. Le service des impôts, les universités et d'autres organismes publics devront fournir les informations personnelles des mobilisables.

Le refus de se présenter au bureau d'enrôlement privera ainsi les Russes de la possibilité de travailler en tant qu'entrepreneur ou indépendant, de recevoir des prêts ou de disposer de leur logement et de leur voiture.

Ces mesures concernent aussi les Russes qui ont fui leur pays et travaillent à distance.

Fuir

La précédente mobilisation de septembre 2022 avait en tout cas provoqué la fuite de dizaines de milliers de Russes à l'étranger.

Le bombardement de cet immeuble civil à Sloviansk intervient alors que Moscou a déclaré accroître la pression pour s'emparer d'autres quartiers de la ville ravagée de Bakhmout, plus au sud.

L'armée russe a déclaré que les mercenaires du groupe Wagner avancent vers les quartiers ouest de la ville, soutenues par les troupes aéroportées de Moscou.

"Les unités d'assaut de Wagner mènent des opérations de combat de haute intensité pour conquérir les quartiers ouest de la ville", a déclaré l'armée russe dans un communiqué.

Les parachutistes russes "apportent leur soutien aux unités d'assaut et empêchent l'ennemi de livrer des munitions à la ville et d'y amener des réserves".

Jeudi, Moscou a affirmé avoir coupé la route aux forces ukrainiennes à Bakhmout.

Kiev a démenti, affirmant qu'elle avait accès à ses troupes et qu'elle était en mesure de les ravitailler.

L'Ukraine a promis de continuer à défendre Bakhmout. Mais sur le terrain, des sources ukrainiennes près de la ville ont admis que les forces de Kiev se trouvaient dans une position "difficile".

"Je sais que beaucoup de nos soldats sont portés disparus, que des positions ont été perdues et qu'il a été impossible d'évacuer ou de retirer les troupes", a déclaré une source de l'armée.

Il a assuré que l'Ukraine continuait à "faire entrer des renforts" à Bakhmout.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.