«Cemer», une perspective de collaboration verte entre pays méditerranéens?

Cette vue aérienne prise le 28 septembre 2020 montre des méthaniseurs et des panneaux photovoltaïques sur un hangar agricole à Arzal, dans l'ouest de la France (Photo, AFP)
Cette vue aérienne prise le 28 septembre 2020 montre des méthaniseurs et des panneaux photovoltaïques sur un hangar agricole à Arzal, dans l'ouest de la France (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 décembre 2020

«Cemer», une perspective de collaboration verte entre pays méditerranéens?

  • «La Cemer permettrait une coopération Nord-Sud dans un secteur d'avenir, au bénéfice du plus grand nombre»
  • La Cemer a pour ambition de créer «un partenariat en Méditerranée entièrement tourné vers la production et le partage d’énergie verte».

PARIS: La région de la Méditerranée sera-t-elle désormais centrée sur l’un des enjeux majeurs du siècle: le changement climatique? Avec les nombreux atouts dont disposent les pays des deux rives, serait-il possible de promouvoir le recours aux énergies renouvelables?

Solaire photovoltaïque, solaire thermique basse température, éolien, hydraulique, hydroélectricité, géothermie, biomasse, biogaz, biocarburants ou encore hydrogène vert représentent les sources d’énergies du futur qui entrent dans la stratégie de sécurisation d’une souveraineté énergétique méditerranéenne et européenne.

Une proposition de résolution pour le climat adoptée par l’Assemblée nationale

La Communauté méditerranéenne des énergies renouvelables (Cemer), une proposition de résolution pour le climat, proposée par le député M’jid el-Guerrab, ses collègues du groupe Agir ensemble, et plusieurs autres députés, a été adoptée à l’Assemblée nationale le  26 novembre dernier.

«Pendant une heure, les orateurs de chaque groupe parlementaire se sont succédé à la tribune pour apporter un soutien quasi unanime à la proposition», note le communiqué publié par le député M’jid el-Guerrab. «Figuraient parmi les soutiens François-Michel Lambert pour le groupe Libertés & territoires; Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise; Jean François Mbaye pour La République En Marche; Aude Luquet pour le groupe MoDem et Démocrates apparentés; Gérard Leseul pour le groupe Socialistes et apparentés; Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, pour le gouvernement», précise le document.

En effet, sur un total de 64 suffrages exprimés, les députés ont voté en faveur de la proposition de résolution à 58 voix. «La Cemer permettrait donc une coopération Nord-Sud dans un secteur d'avenir, au bénéfice du plus grand nombre», a affirmé, de son côté, le député M’jid el-Guerrab.

Les initiateurs de la Cemer précisent que ce programme répond aux Accords de Paris de 2016 sur le climat et concernera la France, l'Espagne, et l'Italie pour le bloc Nord; le Maroc, l'Algérie et la Tunisie pour le bloc Sud. Proposé sur le modèle de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca – organisation internationale fondée sur le traité de Paris, qui n’existe plus depuis le  23 juillet 2002), la Cemer a pour ambition de créer «un partenariat en Méditerranée entièrement tourné vers la production et le partage d’énergie verte».

«En s’appuyant sur les structures déjà existantes, la Cemer s’attellerait à la réalisation d’un grand partenariat économique et scientifique autour d’un projet commun, à l’instar de ce que fut la Ceca pour l’Union européenne: une nouvelle union énergétique, celle du XXIe siècle», précise le document proposé au vote de l’Assemblée.

«La France s’est engagée à porter la part des énergies renouvelables dans sa consommation énergétique globale à hauteur de 32 % d’ici à 2030», explique, de son côté, le député M’jid El Guerrab. «La Cemer s’intègre également dans les Objectifs de développement durable, elle répond directement à 11 de ses 17 objectifs.»

Enfin, selon les auteurs de la résolution, «l’organisation en format restreint serait ensuite étendue aux autres pays volontaires».

La Méditerranée, un espace d’échanges et de coopération?

Les initiateurs de la résolution précisent que la Méditerranée, qui couvre neuf millions de kilomètres carrés et englobe 25 pays, est stratégiquement située au carrefour de l’Europe, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Extrême-Orient. «Cette géographie en fait un important corridor de transit pour les marchés énergétiques mondiaux, de sorte que les tendances qui l’affectent ne sont pas sans impact sur le reste du monde, alors même qu’elle ne représente que 7 % de la population mondiale», souligne le document.

«Ce nouvel espace pourrait ainsi devenir le premier pôle de recherche et de production d’énergie renouvelable dans le monde, avec une exploitation et une distribution coréalisées entre les pays du Nord et du Sud», précisent encore les députés initiateurs du projet. «Il s’agirait de mutualiser en Europe et en Afrique les moyens de recherche, les innovations et les investissements massifs dans les énergies solaires, l’hydraulique, la biomasse, la géothermie ou encore l’hydrogène vert, ainsi que toutes les autres sources d’énergie propres aux pays de la région.»

Le nouveau contexte économique lié à la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19 et la volonté des gouvernements européens qui souhaiteraient adopter une nouvelle stratégie économique basée, entre autres, sur la relocalisation des activités industrielles, notamment dans le bassin méditerranéen, serait une opportunité en or pour concrétiser, enfin, un espace méditerranéen consacré aux échanges et à la coopération fructueuse entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Affaire à suivre.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.