A Mayotte, l’inquiétude grandit face au manque d’eau

Cette photo d'archive prise le 27 décembre 2016 montre un garçon remplissant un seau d'eau à un point d'eau potable dans le village de Tsararano sur l'île française de Mayotte dans l'océan Indien. (Photo par Ornella LAMBERTI / AFP)
Cette photo d'archive prise le 27 décembre 2016 montre un garçon remplissant un seau d'eau à un point d'eau potable dans le village de Tsararano sur l'île française de Mayotte dans l'océan Indien. (Photo par Ornella LAMBERTI / AFP)
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

A Mayotte, l’inquiétude grandit face au manque d’eau

  • Cet archipel situé au nord du canal du Mozambique est très dépendant de l'eau pluviale
  • Fin mars, le déficit en eau avoisinait 33%, et le phénomène pourrait encore s'amplifier

MAMOUDZOU, France : A Mayotte, les coupures d'eau rythment le quotidien des habitants, depuis les fortes sécheresses de 2016, mais le déficit pluviométrique s'est encore aggravé cette année poussant les autorités à mettre en place des mesures d'urgence.

Cet archipel situé au nord du canal du Mozambique est très dépendant de l'eau pluviale: 80% de son approvisionnement est assuré par deux retenues collinaires ainsi que des cours d'eau. Les forages en eaux souterraines représentent seulement 15% de la ressource.

Or, «il s'agit d'une année exceptionnellement sèche. Le déficit en eau que l'on expérimente est le deuxième plus gros enregistré depuis 1962, juste derrière celui de 1997», affirme Floriane Ben Hassen, responsable du centre météorologique de Mayotte.

La situation devient donc préoccupante, car si les coupures d'eau permettent «d'économiser 2.000 m³ par jour», selon la responsable du centre Météo-France, cela ne suffira pas pour alimenter toute la population durant la saison sèche, de mai à novembre.

L'une des deux principales retenues collinaires, située à Dzoumogné (nord), n'est remplie qu'à 18% à cette période, alors qu'elle devrait être quasiment pleine.

Fin mars, le déficit en eau avoisinait 33%. Et le phénomène pourrait encore s'amplifier. «Nous sommes en fin de saison des pluies. L'intersaison et le début de la saison sèche devraient être un peu plus pluvieux que d'ordinaire mais s'il ne pleut pas, nous allons encore creuser le déficit», poursuit Floriane Ben Hassen.

- évolution démographique -

De plus, «les infrastructures ne suivent pas l'évolution démographique», de l'ordre de 4% par an, assure Anchya Bamana, ancienne présidente du comité de l'eau et de la biodiversité de Mayotte.

A cela s'ajoutent la pollution des cours d'eau et la déforestation.

«La forêt favorise l'infiltration de l'eau à travers son réseau racinaire et permet aux nappes phréatiques de se recharger. Or, Mayotte perd environ 300 hectares de forêt chaque année. Ce qui en fait le département français le plus déforesté», précise Michel Charpentier, président de l'association environnementale Les Naturalistes.

Pour compléter ses approvisionnements, l'île s'est dotée d'une usine de dessalement. Une structure qui produit péniblement 1.300 m³ d'eau par jour, soit un tiers de ses capacités, faute d'infrastructures bien dimensionnées et d'une qualité d'eau suffisante.

Dans ce contexte, le ministre délégué aux outre-mer, Jean-François Carenco a annoncé fin mars la mise à disposition prochaine de 400 m³ d'eau pour les plus démunis.

Il a également demandé que les distributeurs de l'île vendent les bouteilles d'eau à prix coûtant, alors que les tarifs peuvent atteindre 10 à 12 euros pour six bouteilles. «L'un des principaux distributeurs - le groupe Carrefour et ses enseignes partenaires Sodifram – s'est engagé à vendre les packs d'eau à prix coûtant, via la signature du +bouclier qualité prix+», assure la Préfecture.

Et pour acheminer «des centaines de mètres cubes d'eau gratuitement à toute la population», des «rampes d'eau» devraient être mises en place d'ici la fin du mois d'avril dans plusieurs quartiers, selon la même source.

La Préfecture souligne également que des travaux de détection et de réparation des fuites sur les conduites sont en cours pour «économiser plusieurs milliers de mètres cubes par jour». Des bouteilles d'eau supplémentaires devraient également être importées de l'Île Maurice et de La Réunion et des osmoseurs, qui permettent de désaliniser l'eau et de la rendre potable, seraient en route pour rejoindre le territoire.

Pour augmenter les ressources sur du long terme, la création d'une troisième retenue collinaire et d'une deuxième usine de dessalement sont également en projet. Mais ces infrastructures, imaginées il y a huit ans, sont toujours au point mort.

«Il manque des financements, des études et des indemnisations pour les propriétaires terriens», assure Soulaimana Bamana, en charge du projet de la retenue collinaire d'Ourovéni, à l'ouest de l'île.

En attendant, des travaux devraient bientôt être engagés pour permettre à la première usine de dessalement de fonctionner normalement.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.