PEKIN : Le président chinois Xi Jinping a appelé les forces armées du pays à renforcer l'entraînement au "combat réel", dans un contexte de tensions autour de Taïwan et après trois jours d'exercices militaires pour faire pression sur l'île.
La Chine considère Taïwan comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Pékin a perçu la rencontre la semaine dernière entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et Kevin McCarthy, le troisième personnage du gouvernement américain, comme une provocation.
En représailles, l'armée chinoise a organisé des exercices militaires pour faire pression sur Taïwan.
Des navires de guerre, des vedettes rapides lance-missiles et des avions de chasse ont notamment été mobilisés pour ces exercices qui ont pris fin lundi.
La télévision d'Etat chinoise CCTV a rapporté mercredi les premiers commentaires de Xi Jinping depuis ces manoeuvres militaires.
L'armée doit "défendre vigoureusement notre souveraineté territoriale ainsi que nos droits et intérêts maritimes de la Chine, et maintenir la stabilité globale de notre voisinage", a insisté le dirigeant chinois.
Ses propos, qui ne mentionnaient pas explicitement Taïwan, ont été tenus par Xi Jinping mardi lors de la visite d'une base navale dans le sud de la Chine.
Le dirigeant a appelé les forces armées du pays à "renforcer l'entraînement militaire au combat réel", selon CCTV.
Taïwan : Berlin critique «les postures militaires menaçantes» de Pékin
Berlin a critiqué mercredi les "postures militaires menaçantes" de Pékin vis-à-vis de Taïwan qui accroissent "le risque d'affrontements militaires involontaires", à quelques heures d'un premier déplacement en Chine de la cheffe de la diplomatie allemande.
"Nous sommes très inquiets de la situation dans le détroit de Taïwan et nous attendons bien sûr de tous les acteurs de la région qu'ils contribuent à la stabilité et à la paix", a ajouté une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Andrea Sasse, lors d'un point presse régulier du gouvernement à Berlin.
Paix en péril
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les Etats-Unis qui, malgré l'absence de relations officielles, fournissent à l'île un soutien militaire substantiel.
L'été dernier, la Chine avait engagé des manoeuvres militaires sans précédent autour de Taïwan et tiré des missiles en réponse à une visite sur l'île de Nancy Pelosi, qui occupait alors le poste de M. McCarthy au perchoir de la Chambre.
Ces propos de Xi Jinping ont été tenus mardi, le jour où les Etats-Unis et les Philippines débutaient les plus grandes manoeuvres militaires conjointes de leur histoire.
Les deux alliés historiques cherchent à travers ces exercices à renforcer leur coordination pour contrer l'influence de la Chine dans la région.
La proximité des Philippines avec Taïwan pourrait en faire un partenaire-clé en cas d'invasion par la Chine de l'île démocratique.
Les Philippines ont annoncé au début du mois la localisation de quatre nouvelles bases militaires pouvant être utilisées par les Etats-Unis, dont l'une proche de la très disputée mer de Chine méridionale et une autre non loin de Taïwan.
La Chine a fustigé cet accord de nature, selon elle, à "mettre en péril la paix et la stabilité régionales".