BAKOU: Une fusillade à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie a fait sept morts parmi les soldats des deux pays, ont annoncé mardi les autorités nationales, dans une région disputée théâtre d'accrochages réguliers.
Ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase se sont affrontées lors d'une courte guerre en 2020 pour le contrôle de l'enclave du Nagorny-Karabakh, remportée par Bakou, sans que les deux capitales ne parviennent à un accord de paix.
Des échauffourées meurtrières au Nagorny-Karabakh ou à la frontière entre les deux pays continuent toutefois d'éclater périodiquement.
Selon un communiqué du ministère azerbaïdjanais de la Défense publié mardi soir, trois soldats de l'armée ont été tués au cours de "la répression de la provocation de la partie arménienne", sans évoquer de blessés à ce stade.
Côté arménien, "quatre soldats ont été tués et six autres blessés", selon le ministère de la Défense.
Selon le ministère azerbaïdjanais de la Défense, "les positions de l'armée arménienne déployée près de la localité de Dyg (à la frontière entre les deux pays) ont ouvert le feu sur les positions azerbaïdjanaises", lesquelles ont aussi "répondu par le feu".
À l'inverse, selon le récit de la Défense arménienne, "à 16:00 (12:00 GMT) mardi, les soldats azerbaïdjanais ont ouvert le feu sur des militaires arméniens qui effectuaient des travaux d'ingénierie".
Conséquence de ce regain de tension, le ministre arménien de la Défense, Souren Papikian, qui se trouvait à Bruxelles, a écourté son déplacement "pour rentrer" en Arménie, a affirmé son ministère dans un communiqué.
Région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens et ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'Union soviétique, le Nagorny-Karabakh continue d'empoisonner les relations entre Erevan et Bakou.
Le conflit de 2020 avait donné lieu à une déroute militaire arménienne et à un accord de cessez-le-feu parrainé par la Russie, qui a déployé des soldats de la paix sur place.
Ceux-ci ont dit avoir noté "deux violations du cessez-le-feu".
Depuis, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont rencontrés à plusieurs reprises -- notamment à travers la médiation de l'UE et des Américains -- pour discuter d'un accord de paix. Sans résultats probants à ce stade.
Un premier conflit, au début des années 1990, au moment du démantèlement de l'URSS, a fait 30.000 morts et s'est soldé par une victoire arménienne avec le soutien de Moscou.
Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche à l'automne 2020 à l'occasion d'une deuxième guerre, qui a fait 6.500 morts et lui a permis de reprendre de nombreux territoires.