Macron en visite d'Etat aux Pays-Bas après des propos polémiques sur l'Europe

Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron sont vus lors d'une cérémonie de bienvenue à Amsterdam, le 11 avril 2023, dans le cadre d'une visite d'État aux Pays-Bas. (AFP).
Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron sont vus lors d'une cérémonie de bienvenue à Amsterdam, le 11 avril 2023, dans le cadre d'une visite d'État aux Pays-Bas. (AFP).
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Publié le Mardi 11 avril 2023

Macron en visite d'Etat aux Pays-Bas après des propos polémiques sur l'Europe

  • Le président, tout juste revenu de Pékin, ainsi que son épouse Brigitte ont été accueillis avec les honneurs militaires et hymnes nationaux au Palais Royal d'Amsterdam  par le roi Willem-Alexander et son épouse Maxima
  • Cette visite d'Etat signe le rapprochement des deux pays depuis la décision en 2016 du Royaume-Uni de quitter l'UE qui a rebattu les cartes au sein de l'Union

AMSTERDAM : Emmanuel Macron a entamé mardi une visite d'Etat de deux jours aux Pays-Bas, la première d'un président français dans ce pays depuis 23 ans, qui sera largement axée sur l'Europe et devrait être l'occasion de clarifier ses propos controversés tenus en Chine.

Le président, tout juste revenu de Pékin, ainsi que son épouse Brigitte ont été accueillis avec les honneurs militaires et hymnes nationaux au Palais Royal d'Amsterdam  par le roi Willem-Alexander et son épouse Maxima.

Le couple présidentiel a été salué par des acclamations du public à sa descente de voiture, loin des protestations qui menacent chaque déplacement du chef de l'Etat en France sur fond de réforme des retraites.

Des centaines de personnes s'étaient rassemblées derrière des barrières pour voir passer Emmanuel Macron et son épouse. Sous un timide soleil printanier, ils se sont aussi inclinés devant le monument national face au Palais royal - érigé à la mémoire des victimes néerlandaises de la Seconde Guerre mondiale.

Outre un déjeuner privé, le couple royal néerlandais donnera aussi un dîner d'Etat en leur honneur, avec parmi les hôtes de marque l'architecte néerlandais Rem Koolhaas et le directeur du Tour de France Christian Prudhomme, les deux pays partageant la même passion pour le cyclisme et la Grande boucle.

Le chanteur Dave, d'origine néerlandaise mais très populaire en France où il réside, a finalement renoncé à faire le voyage pour raisons personnelles, selon une information de la radio RTL.

«Sécurité économique»

Comme en Chine la semaine dernière, la crise des retraites reste omniprésente en arrière-plan du déplacement, à l'avant-veille d'une nouvelle journée de mobilisation en France et à trois jours d'un avis crucial du Conseil constitutionnel sur le texte et l'avenir de la réforme.

Cette visite d'Etat signe le rapprochement des deux pays depuis la décision en 2016 du Royaume-Uni de quitter l'UE qui a rebattu les cartes au sein de l'Union.

Les Pays-Bas ont alors perdu un allié traditionnel sur la scène européenne qui les a conduits à diversifier leurs coopérations.

Point fort de cette première journée, Emmanuel Macron prononcera un discours dans l'après-midi sur la souveraineté économique et industrielle de l'Europe, ainsi que sa "sécurité économique", dans le prolongement de celui de La Sorbonne en 2017.

Le chef de l'Etat s'est fait le chantre de la "souveraineté" ou "autonomie stratégique" européenne, avec l'idée de renforcer le poids et l'influence de l'UE face à la Chine et aux Etats-Unis.

A cet égard, son appel aux Européens, dans des interviews données en Chine, à ne pas être "suivistes" sur la question de Taïwan, en s'adaptant au "rythme américain" ou à une "surréaction chinoise", ainsi qu'à "moins dépendre des Américains" en matière de défense a déclenché un tollé, comme certains propos passés sur l'Ukraine.

Pas d'équidistance

"Macron fait des Etats-Unis les seuls responsables des tensions et non la Chine dont l'objectif est pourtant de prendre le contrôle de Taïwan, de changer le statu quo", a tweeté Antoine Bondaz, expert à la Fondation pour la recherche stratégique à Paris.

Les Européens de l'Est, longtemps sous le joug de Moscou, restent très attachés à l'Otan et à la protection américaine, a fortiori depuis la guerre en Ukraine, et regardent avec suspicion la défense européenne prônée par la France.

"L'alliance avec les Etats-Unis est un fondement absolu de notre sécurité qui s'appuie sur deux piliers, la coopération économique et dans le domaine de la défense", a martelé le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avant de s'envoler mardi pour Washington.

Dans une forme de mise au point, la présidence française a souligné mardi matin que M. Macron n'avait jamais appelé l'Europe à se tenir à "équidistance" des États-Unis et de la Chine.

"Les États-Unis sont nos alliés, nous partageons des valeurs communes", a-t-elle insisté, alors que plusieurs parlementaires américains de premier plan se sont émus des propos présidentiels.


« Attentat terroriste » en France : un mort, le ministre de l'Intérieur blâme l'Algérie sur l'immigration

La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche.
  • Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

MULHOUSE, FRANCE : Samedi, dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche. Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi, lors de l'attaque menée dans la ville de Mulhouse, ainsi que lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l'assaillant a agressé les victimes avec un couteau, blessant notamment un Portugais de 69 ans qui est décédé.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, l'un à la carotide et l'autre au thorax, a affirmé à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l'hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar, à environ 40 kilomètres de Mulhouse. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur.

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme islamiste » qui ne fait pas de doute.

Nicolas Heitz a déclaré que le suspect était inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Interrogé sur la chaîne TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises.

« Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé.

Devant l'hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang-froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect présentait également « un profil schizophrène » et que son acte présentait « une dimension psychiatrique ».

Selon des sources syndicales, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Les faits se sont déroulés à 15 h 40 (14 h 40 GMT), près d'un marché très animé du quartier populaire.

L'homme a d'abord blessé grièvement des agents de stationnement, puis un sexagénaire portugais, mortellement atteint d'un coup de couteau.

« Nous ne savons pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin ou s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant », a indiqué le ministre.

L'assaillant a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

À la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert. Le périmètre était gardé par des militaires.

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le Premier ministre centriste François Bayrou, qui a adressé ses « félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide ».

« L'horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, sur Facebook.

En janvier, un homme de 32 ans avait blessé une personne au couteau dans un supermarché d'Apt, dans le sud de la France, en criant « Allah Akbar ». Il a été inculpé et écroué pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l'absence d'actes terroristes mortels en France en 2024 ne reflète pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats ont été déjoués l'an dernier sur le territoire français.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.