LONDRES: Des "méchants au service du bien": la 501e légion, le plus grand club de fans de Star Wars costumés au monde, rassemble des Dark Vador, "stormtroopers" et autres officiers impériaux plus vrais que nature, mettant leur passion au profit d'enfants malades.
Qu'ils viennent des Etats-Unis, de Suède ou d'Australie, nombre de ses 14 000 membres s'étaient donné rendez-vous dans l'est de Londres pour la convention Star Wars qui doit accueillir 60 000 personnes jusqu'à lundi.
Entre les fêtes, photos de groupe et échange de "goodies" (objets tirés de la franchise) "on rencontre des gens qu'on ne connaît que par internet depuis des années", explique à l'AFP le "commandant" de la French garrison (garnison française), Romain Rousse, qui compte 230 membres.
"Partout où tu vas sur la planète, tu peux trouver des gens de la 501 avec qui manger un truc ou visiter le coin", ajoute le quadra, vêtu d'une veste et d'un T-shirt aux couleurs du club qu'il a rejoint en 2004, à défaut d'avoir apporté son costume blanc de stormtrooper.
"La Covid ne m'a pas fait du bien, l'armure a rétréci", plaisante ce consultant informatique résidant en région parisienne.
Créée en 1997 par deux fans américains, la 501e légion repose sur des standards très exigeants.
Pour l'intégrer, il faut avoir 18 ans et concevoir une tenue respectant les règles établies pour chaque méchant dans une bibliothèque de référence. Sans compter son temps et son argent, un stormtrooper pouvant dépasser les 1 000 euros, Dark Vador grimpant jusqu'à 5 000.
Pas de quoi freiner Christian Villalba qui, à bientôt 50 ans, possède cinq de ces costumes, comme l'explique à l'AFP ce banquier venu de Bruxelles, pendant qu'un de ses camarades se fait tatouer le mollet en hommage à sa saga favorite.
Le professionnalisme de leurs accoutrements est tel que certains stormtroopers ont été appelés en renfort pour des scènes de la série "The Mandalorian" ou, comme Romain Rousse, sur les marches du festival de Cannes pour la projection de "La revanche des Sith" en 2005.
Mais les bénévoles de la 501e se réunissent surtout lors de conventions ou d'animations pour s'amuser et honorer le second pilier de leur club, le caritatif.
Toujours partants pour prendre la pose, ils récoltent ainsi des fonds pour des oeuvres de bienfaisance ou rendent visite aux enfants dans les hôpitaux.
«Bon enfant»
"C'est cet aspect bon enfant et pas commercial qui a fait qu'on ne nous a jamais interdit d'opérer", même après le rachat du studio Lucasfilm par Disney en 2012, estime Romain Rousse.
C'est également ce qui a convaincu Ben Connolly, stormtrooper britannique de 33 ans, de rejoindre l'aventure. "C'était sympa de trouver quelque chose en accord avec mes valeurs et qui permet de donner en retour", explique-t-il devant le stand de la 501e installé à proximité des constructeurs de droïdes, où trône l'empereur Palpatine.
"J'ai participé à la fête de Noël de l'hôpital pour enfants de Londres, les gamins étaient vraiment excités et heureux", relate cet agent immobilier.
"Il y a des gens de tous âges, de tous les corps de métier, de tous les horizons, mais on n'a que 20% de femmes", déplore Romain Rousse.
Affublée de son uniforme noir d'officier de réserve, la suédoise Anu Joelsson, 45 ans évalue elle plutôt à "un tiers" la part des femmes dans sa garnison, rejointe "pour la bonne cause".
Cette infirmière, venue avec son mari et ses enfants, ne s'est toutefois pas tournée d'emblée vers le côté obscur de la force.
Elle a d'abord intégré la "Rebel Legion", un club fondé en 2000 par des membres de la 501e désireux de pouvoir incarner les "gentils" de la saga, comme la princesse Leia.
"Il n'y a qu'une seule Leia alors qu'un costume d'officier peut être porté par plusieurs personnes en même temps", fait-elle valoir.