Dans les Cornouailles, l'invasion silencieuse des microbilles de plastique

Une photographie prise le 26 février 2023 montre des nurdles et d'autres déchets microplastiques collectés lors d'un nettoyage de plage organisé sur la plage de Tregantle, dans la baie de Whitesand, près de Freathy, dans le sud-ouest de l'Angleterre. (Photo par Ben Stansall / AFP)
Une photographie prise le 26 février 2023 montre des nurdles et d'autres déchets microplastiques collectés lors d'un nettoyage de plage organisé sur la plage de Tregantle, dans la baie de Whitesand, près de Freathy, dans le sud-ouest de l'Angleterre. (Photo par Ben Stansall / AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 09 avril 2023

Dans les Cornouailles, l'invasion silencieuse des microbilles de plastique

  • Les microbilles de plastique, appelées « nurdles » s’échappent facilement lors de leur transport et manipulation, et sont des polluants persistants, absorbant par ailleurs d'autres polluants
  • Quelque 11,5 trillions de nurdles finissent dans l'océan chaque année, selon l'association britannique Fauna & Flora

MILLBROOK, Royaume-Uni : Il est 14h en ce dimanche printanier, le soleil illumine la baie de Whitsand dans les Cornouailles. En contrebas des falaises, la plage spectaculaire de Tregantle. La lumière éblouissante rappelle un tableau de Turner: mer, ciel, soleil, tout se mélange dans ce cadre à l’apparence paradisiaque.

«C'est beau hein ? Mais regarde sous tes pieds», lâche Rob Arnold, 65 ans, militant écologiste, ingénieur et artiste engagé. Il s'accroupit et extrait du sable de minuscules billes de plastique, des «nurdles», parfois surnommées «larmes de sirène».

Le plus souvent transparentes, de la taille d'une lentille, ces microbilles servent en principe à fabriquer des objets en plastique. Mais comme le pétrole brut, elles s’échappent facilement lors de leur transport et manipulation, et sont des polluants persistants, absorbant par ailleurs d'autres polluants.

Quelque 11,5 trillions de nurdles finissent dans l'océan chaque année, selon l'association britannique Fauna & Flora. Une fois dans la nature, elles circulent dans les courants océaniques et s'échouent souvent sur les plages et autres rivages.

«A cause de leur taille et de leur forme, les oiseaux et autres créatures maritimes les confondent avec des œufs de poissons et les mangent. Si un animal qui a ingéré des nurdles est à son tour mangé par une autre, c’est toute la chaîne alimentaire qui est affectée», explique Rob Arnold.

Ce jour-là, une dizaine de personnes participent au nettoyage de la plage, dont Rob et la machine spéciale qu'il a inventée, composée d’une grosse bassine en plastique, d’une grande grille et d’un système de tube.

«Elle sépare les déchets plastiques des déchets naturels et du sable grâce à un système de filtrage et de flottaison d’eau», explique à l'AFP l'ancien ingénieur au regard espiègle, qui utilise ensuite les nurdles et autres microplastiques pour réaliser des œuvres d'art. Jed Louis, 58 ans, pull à capuche kaki floqué du nom de l’association locale de nettoyage des plages, observe la scène. «Cette plage est particulièrement polluée à cause de sa situation géographique, des courants et de sa forme très ouverte sur la mer», explique-t-il. «C'est à l'automne et en hiver, à cause de la météo, qu'on trouve le plus de microplastiques sur les plages: tempêtes, orages et vents les font remonter à la surface. Malheureusement le plastique reste, il ne disparaît pas».

Pollution aux microplastiques : seulement «la pointe de l'iceberg»

Ce que nous voyons dans les océans en terme de pollution aux microplastiques «n'est que la pointe de l’iceberg», explique à l'AFP le professeur Richard Thompson, spécialiste de cette pollution et directeur de l'Institut marin et de l’École des sciences biologiques et marines à l’université de Plymouth (sud de l’Angleterre).

Qu’est-ce qu’un nurdle, à quoi ça sert et pourquoi les trouve-t-on dans l’environnement ?

«Un nurdle est un type de microplastique qui ressemble à une lentille. Le plus souvent transparent, il est créé pour être utilisé pour concevoir des objets plastiques. C’est ce qu’on appelle un plastique de pré-production.

En raison de leur taille, de leur forme et de leur légèreté, les nurdles s'échappent facilement dans la nature lors de leur production mais surtout lors de leur transport, généralement par bateau. Ils atterrissent ainsi dans l’environnement, le plus souvent sur les plages et y restent».

Quel danger représentent-ils ?

«En plus des pertes dues à la mauvaise manipulation, on assiste à des accidents de grande ampleur, comme il y a une dizaine d’années lorsqu’un navire a coulé au large de la Grande-Bretagne, ou plus récemment en juin 2021 avec la catastrophe du (porte-conteneurs) X-Press Pearl au large du Sri Lanka. Des milliers de tonnes de nurdles ont été déversées dans l’océan et malheureusement ces microbilles sont toujours là.

Ce que nous voyons dans les océans n’est que la pointe de l'iceberg

Désormais on trouve du microplastique dans les eaux profondes, congelé dans la banquise, ou emprisonné dans les récifs coralliens. Récemment 500 poissons pêchés dans la Manche côté Angleterre ont été analysés. Plus d’un tiers contenaient du microplastique dans leurs entrailles.

(...) Les nurdles ingurgités par les oiseaux provoquent des blocages dans leur système digestif, les empêchant ainsi de se nourrir normalement. Même chez l’être humain, on trouve du microplastique dans son corps car il le mange et le respire.

(...) Il y a les dommages causés à la faune, la flore et la santé humaine mais aussi au bien-être de l’homme.

Une étude menée par le département de psychologie de l’université de Plymouth a montré que la valeur réparatrice de l'environnement naturel a été considérablement réduite par la présence de ces débris plastiques.

Et enfin, il y a l'aspect économique et extrêmement coûteux du nettoyage du littoral. La Grande-Bretagne dépense près de 20 millions de livres sterling par an pour nettoyer les (...) plages touristiques ou les ports».

Comment résoudre le problème de la pollution aux nurdles ?

«Si votre salle de bain est inondée car vous avez oublié de fermer le robinet vous faites quoi ? Vous épongez, ou vous fermez le robinet ? Vous fermez le robinet. Nous devons faire la même chose. La solution à ce problème n'est pas de retirer le plastique de l'océan et de lui donner une nouvelle vie. Il s'agit de l’empêcher de se retrouver dans l'océan.

Il faut tout d’abord des méthodes de transport plus fiables.

Ensuite, une autre grande problématique des nurdles, et du plastique en général est celle du recyclage. (...) Il faudrait réfléchir dès la conception à la fin de vie du plastique.

(...) C’est la complexité de conception qui rend le plastique si difficile à recycler. Voire impossible, dans le cas des nurdles, trop petits, infectés de produits toxiques et fabriqués à partir de plastiques différents.

En réfléchissant dès la conception, on pourrait réussir à recycler une bouteille jusqu’à 20 fois. On pourrait réduire de 95% le pétrole et le gaz fossile utilisés comme source de carbone. Et on pourrait diminuer de 95% la quantité de déchets dans les incinérateurs, les océans et l'environnement.

Enfin, la régulation à un niveau international est essentielle. Plus les pays agissent ensemble en suivant les mêmes directives, plus loin on pourra aller dans la lutte contre la pollution au microplastique et au plastique plus généralement».

Archéologie

Pour Claire Wallerstein, 53 ans, «parfois, c’est un peu comme faire de l’archéologie. Si on creuse le sable, on va trouver différentes strates de plastique».

Une partie de ces microbilles est donnée à Rob Arnold pour ses créations artistiques. Une autre est utilisée pour faire de la sensibilisation dans les écoles.

Mais le reste, impossible à recycler, finit à la poubelle et est incinéré. «Ainsi le plastique et ses produits chimiques se retrouvent dans l’air», déplore Claire.

Au bout de trois heures, les volontaires n'auront nettoyé que quelques mètres carrés de la plage de Tregantle, qui en fait des centaines. Rob Arnold regarde son butin : une grande bâche de plusieurs mètres remplie de nurdles et autres microplastiques. Une fois séchés et retriés il pourra les ajouter aux 20 millions de nurdles qu’il a collectés en six ans, et qu'il stocke dans le garage d’un ami.

L'artiste et militant écologiste Rob Arnold, travaille sur une sculpture intitulée "A Lesson of history" qu'il a créée en 2017, inspirée des têtes Moai de l'île de Pâques, entièrement réalisée à partir d'aiguilles et autres micro-plastiques ramassés sur la plage, le 27 février 2023, au National Maritime Museum Cornwall, en Cornouailles, dans le sud-ouest de l'Angleterre. (Photo par Ben Stansall / AFP)
L'artiste et militant écologiste Rob Arnold, travaille sur une sculpture intitulée "A Lesson of history" qu'il a créée en 2017, inspirée des têtes Moai de l'île de Pâques, entièrement réalisée à partir d'aiguilles et autres micro-plastiques ramassés sur la plage, le 27 février 2023, au National Maritime Museum Cornwall, en Cornouailles, dans le sud-ouest de l'Angleterre. (Photo par Ben Stansall / AFP)

L’art pour dénoncer

De ces nurdles, Rob Arnold fait des œuvres d’art. Avec près d’un million de nurdles et petits bouts de plastique collectés sur la plage, il a notamment créé une sculpture de plus d’1m70, semblable aux statues moaï de l'île de Pâques, au passé mystérieux.

Elle est exposée au Musée maritime national de Cornouailles à Falmouth sous le titre «Une leçon d'histoire».

«C’est une métaphore de ce que nous sommes en train de faire à notre planète terre. Nous la polluons, utilisons toutes ses ressources. Si nous la détruisons, nous n’aurons nulle part où aller», dit-il.

Pour sa prochaine création, il voudrait réaliser en nurdles une météorite qui se dirige sur la terre «comme un clin d’œil à la météorite ayant provoqué l’extinction des dinosaures, car (...) c'est exactement ce que nous sommes en train de faire. Telle la météorite, on détruit notre planète».

Après le nettoyage de la plage, alors qu’il range ses sacs, il semble désillusionné.

«Parfois je pense à jeter tous mes sacs de nurdles dans la rivière depuis un pont. Ce serait tellement choquant que, peut-être, enfin, les gens réaliseraient».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.