Procès des attentats de Bruxelles: L'objectif était de «refrapper Paris»

Des éléments de preuve sont affichés dans une affaire avant une audience dans le cadre du procès des attentats terroristes de Bruxelles de 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles le 3 avril 2023 (Photo, AFP).
Des éléments de preuve sont affichés dans une affaire avant une audience dans le cadre du procès des attentats terroristes de Bruxelles de 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles le 3 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Procès des attentats de Bruxelles: L'objectif était de «refrapper Paris»

  • Le projet d'une nouvelle attaque sur Paris pendant l'Euro de football avait été mis au jour au lendemain des attentats de Bruxelles
  • Dans ce fichier audio, enregistré entre le 11 et le 13 mars 2016, on entend Najim Laachraoui, un des kamikazes de l'aéroport, expliquer qu'il faudrait cibler Paris pour faire annuler l'Euro

BRUXELLES: Quelques mois après les attentats du 13 novembre 2015, la cellule jihadiste de Bruxelles entendait de nouveau frapper la France à l'occasion de l'Euro de football, a confirmé jeudi Mohamed Abrini, l'un des principaux accusés du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.

"Il ne devait jamais y avoir d'attentat en Belgique. Le plan initial était de refrapper à Paris pendant l'Euro de foot" en juin 2016, a affirmé devant la cour d'assises de Bruxelles l'unique survivant du commando jihadiste de l'aéroport de Bruxelles.

"Le plan (d'attaque sur Paris) est tombé à l'eau après l'arrestation de Salah Abdeslam" à Bruxelles le 18 mars 2016, a précisé Mohamed Abrini. Dès lors, a-t-il poursuivi, avec la crainte qu'Abdeslam parle et que les "planques" soient découvertes, "ça s'est enchainé très rapidement", "le plan A tombe, il faut frapper ici" à Bruxelles.

"On a été dépassé par les événements", a-t-il résumé.

Le projet d'une nouvelle attaque sur Paris pendant l'Euro de football, reconnu pour la première fois en audience par un accusé, avait été mis au jour au lendemain des attentats de Bruxelles grâce à un fichier audio retrouvé sur un ordinateur abandonné dans une poubelle par les jihadistes de la cellule bruxelloise.

Dans ce fichier audio, enregistré entre le 11 et le 13 mars 2016, on entend Najim Laachraoui, un des kamikazes de l'aéroport, expliquer à "Abou Ahmed" (identifié plus tard comme étant Oussama Atar, le commanditaire présumé des attentats du 13-Novembre et de Bruxelles, ndlr) qu'il faudrait cibler Paris pour faire annuler l'Euro.

"Si on y arrive, ce sera la première fois qu’un Euro est annulé (...) Déjà ce sera (une) honte pour eux, deuxièmement ce sera une grosse perte financière, troisièmement ça servira de leçon à tous ceux qui veulent s'engager dans des frappes" contre l'organisation Etat islamique (EI), disait Laachraoui.

Ce fichier audio avait été diffusé en audience à Bruxelles au début de l'année et évoqué lors du procès des attentats du 13-Novembre (130 morts) à Paris l'an dernier.

Présumé mort en zone irako-syrienne, Oussama Atar, le 10e accusé du procès des attentats de Bruxelles, est jugé en son absence par la cour d'assises de Bruxelles.

«Il va y avoir un drame»


Surnommé "l'homme au chapeau", Mohamed Abrini, un Belgo-Marocain de 38 ans, avait renoncé au dernier moment à participer aux attentats du 13-Novembre à Paris en revenant à Bruxelles la veille des attaques.

Il avait également renoncé au dernier moment à faire exploser sa bombe à l'aéroport de Bruxelles, laissant Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui se faire exploser sans lui.

Lors de son interrogatoire, il a raconté qu'Ibrahim El Bakraoui disposait de deux bombes, une faite de 30 kg d'explosifs et une autre de 20 kg dans un sac à dos quand il s'est rendu à l'aéroport de Bruxelles.

L'accusé, qui transportait lui même 20 kg d'explosifs, a raconté qu'il avait renoncé à déclencher sa bombe en voyant "des femmes et des enfants" dans la file d'attente où il devait passer à l'action.

"Je suis d'accord pour certaines choses, pas pour d'autres. Je sais qu'il va y avoir un drame", a-t-il expliqué.

Il a précisé qu'il savait que deux attentats devaient se produire à Bruxelles mais qu'il ignorait où aurait lieu le second.

Il a également reconnu avoir quitté l'aéroport sans désamorcer sa bombe en évoquant "le stress" et "la peur".

"De quoi aviez-vous peur? Pour votre vie ou de vous faire arrêter", lui demande la présidente de la cour Laurence Massart. "C'est un mélange de tout et bien plus que ça", répond Abrini.

Le double attentat islamiste de Bruxelles, à l'aéroport et dans le métro, a causé la mort de 32 personnes et fait plus de 300 blessés.

Brièvement interrogé, Salah Abdeslam a soutenu qu'après sa fuite de Paris le 13 novembre 2015, il n'était pas revenu à Bruxelles "pour participer à quoi que ce soit" dont les attentats du 22-Mars.

Après une première journée d'interrogatoire consacrée à la personnalité des neuf accusés présents, la cour d'assises de Bruxelles a entamé jeudi un "interrogatoire croisé" des accusés sur les faits.

Cet interrogatoire est prévu sur deux semaines.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».  


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.