PARIS: Elisabeth Borne a appelé Marlène Schiappa pour lui dire que son interview dans Playboy n'était "pas du tout appropriée" dans le contexte actuel, tandis que la gauche s'est indignée de cette communication en pleine crise sociale.
La secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire a accordé un long entretien sur les droits des femmes dans le numéro du magazine de charme à paraître jeudi, posant à la Une, habillée d'une longue robe blanche.
La Première ministre lui a fait savoir que ce n'était "pas du tout approprié, à plus forte raison dans la période actuelle", a-t-on appris samedi auprès de l'entourage d'Elisabeth Borne, confirmant une information de BFMTV.
Plusieurs responsables de gauche se sont émus de la communication du gouvernement en pleine crise sociale, après cette Une de Playboy et l'interview d'Emmanuel Macron dans Pif.
Quant au ministre du Travail Olivier Dussopt, en première ligne sur la réforme des retraites, il a récemment accordé un entretien au journal Têtu, dans lequel il révèle son homosexualité.
"On est en plein dans une crise sociale, il y a un sujet sur le maintien de l'ordre, il y a des personnes entre la vie et la mort et j'ai l'impression d'un écran de fumée, entre Têtu, Pif Gadget et Playboy", a déploré sur BFMTV la députée écologiste Sandrine Rousseau.
"Quel est le respect du peuple français, des personnes qui vont devoir travailler deux ans de plus, qui manifestent, qui perdent des journées de salaires, qui n'arrivent pas à manger à cause de l'inflation", a-t-elle ajouté. "Le corps des femmes doit pouvoir être exposé partout, j'ai pas de problème avec ça, mais là il y a un sujet social".
"Dans un pays où le Président s'exprime dans Pif et sa ministre Schiappa dans Playboy, le problème ce serait l'opposition. La France déraille", a twitté le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Et Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, d'ironiser: "Il ne suffit pas de s'abonner à Pif pour connaître les intentions du gouvernement, il faut aussi s'abonner à Playboy..."
"Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps", a répondu Marlène Schiappa dans un tweet: "En France, les femmes sont libres. N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites".