La santé du pape relance les spéculations sur son avenir

Le pape François serre Serena Subania dans ses bras, sous les yeux de son mari Matteo Rugghia (à gauche), un couple qui a perdu son enfant de cinq ans un jour plus tôt, alors que le pape quitte l'hôpital Gemelli le 1er avril 2023 à Rome.  (Photo Filippo MONTEFORTE / AFP)
Le pape François serre Serena Subania dans ses bras, sous les yeux de son mari Matteo Rugghia (à gauche), un couple qui a perdu son enfant de cinq ans un jour plus tôt, alors que le pape quitte l'hôpital Gemelli le 1er avril 2023 à Rome. (Photo Filippo MONTEFORTE / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 01 avril 2023

La santé du pape relance les spéculations sur son avenir

  • Le jésuite argentin souffre de problèmes de santé chroniques et se déplace souvent en fauteuil roulant en raison de douleurs au genou
  • Mercredi, le Vatican avait annoncé qu'il se rendait à l'hôpital pour des examens programmés, avant d'admettre qu'il avait éprouvé des difficultés à respirer

CITÉ DU VATICAN, Saint-Siège : L'hospitalisation surprise du pape François cette semaine pose une nouvelle fois la question de son avenir et donne de l'espoir aux traditionalistes qui aimeraient voir un changement à la tête de l’Église catholique, selon des experts.

Ses problèmes de santé "donnent de l'oxygène" aux traditionalistes qui le présentent comme un pape faible et aimeraient le voir renoncer à sa charge comme son prédécesseur Benoît XVI en 2013, affirme à l'AFP Robert Mickens, éditeur du journal La Croix international.

Le souverain pontife a toujours laissé la porte ouverte à la possibilité d'une renonciation. Après avoir évoqué en juillet l'éventualité de se "mettre de côté", il avait toutefois assuré en février qu'une "démission" ne figurait "pas sur son agenda pour le moment".

Or, les trois jours de soins reçus à l'hôpital Gemelli de Rome ont relancé les spéculations, provoquant une "agitation fébrile" tant parmi ses alliés que parmi ses critiques les plus farouches, souligne Massimo Franco, expert du Vatican pour le quotidien Corriere della Sera.

"Les spéculations sur l'avenir proche du Pontificat deviennent moins théoriques", a-t-il estimé vendredi.

Le jésuite argentin souffre de problèmes de santé chroniques et se déplace souvent en fauteuil roulant en raison de douleurs au genou. En juillet 2021, il a subi une opération du côlon.

Mercredi, le Vatican avait annoncé qu'il se rendait à l'hôpital pour des examens programmés, avant d'admettre qu'il avait éprouvé des difficultés à respirer et souffrait d'une "infection respiratoire" nécessitant un traitement antibiotique.

Champ de bataille

Le pape est finalement sorti de l'hôpital samedi matin, visiblement en bonne forme, plaisantant volontiers avec les nombreux fidèles et journalistes massés aux abords de l'établissement romain.

"Je suis encore vivant", a lancé le pontife, descendu quelques instants de sa petite Fiat blanche avant de repartir vers le Vatican.

Les problèmes de santé du pape interviennent alors que depuis la mort de Benoit XVI le 31 décembre les critiques redoublent d'intensité au Vatican contre sa gouvernance.

Quelques jours à peine après la mort de Benoît XVI, son secrétaire particulier Mgr Georg Gänswein égratignait le pape argentin, affirmant que ce dernier avait "brisé le coeur" de son prédécesseur en limitant le recours à la messe en latin.

Loin d'être nouvelles, ces critiques s'ajoutent aux reproches à l'encontre de la "méthode François" de la part du clan conservateur de la Curie qui lui reproche une vision doctrinale trop laxiste.

En octobre 2015, alors que le pape scandalisait les traditionalistes en appelant à se montrer plus compréhensif envers les personnes divorcées et remariées, le Vatican a dû démentir des rumeurs selon lesquelles il avait une tumeur au cerveau.

"Ce jeu-là est maintenant relancé", constate le spécialiste du Vatican Iacopo Scaramuzzi, sur fond de nouvelles rumeurs sur un supposé cancer généralisé dont souffrirait le pape depuis son opération du côlon.

"Certains me veulent mort!" avait lancé le souverain pontife en quittant l'hôpital après cette intervention.

Les ennemis du pape font de ses problèmes de santé "un champ de bataille, en exagérant certaines informations et en inventant de toutes pièces d'autres", fait valoir Iacopo Scaramuzzi.

"S'il y a plus concernant son état de santé général, s'il a une tumeur comme certains l'ont suggéré, nous ne le savons tout simplement pas", dit M. Mickens.

Le pape se garde de donner trop d'informations car "il sait que la machine du Vatican tend à s'auto-gérer et à gérer le pape et ça, il ne le veut pas".

Cependant, ce manque de transparence ne fait qu'alimenter les spéculations sur le temps qu'il lui reste à la tête de l'Eglise. "Ca devient un sport national", ajoute M. Mickens.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.