L'Italie bloque ChatGPT, star de l'intelligence artificielle

ChatGPT a aussi été bloqué peu après sa sortie dans plusieurs écoles ou universités dans le monde, après des craintes de tricherie aux examens (Photo, AFP).
ChatGPT a aussi été bloqué peu après sa sortie dans plusieurs écoles ou universités dans le monde, après des craintes de tricherie aux examens (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 01 avril 2023

L'Italie bloque ChatGPT, star de l'intelligence artificielle

  • L'Autorité italienne de protection des données personnelles prévient que sa décision a un «effet immédiat»
  • Un porte-parole de l'entreprise a assuré que ChatGPT était «désactivé pour les utilisateurs en Italie» afin de se conformer à la décision de l'Autorité

ROME: L'Italie mène-t-elle la fronde contre l'intelligence artificielle? Elle est devenue vendredi le premier pays dans le monde occidental à bloquer ChatGPT pour des craintes liées à l'utilisation des données, deux mois après avoir banni un autre programme commercialisé comme un "ami virtuel".

Dans un communiqué, l'Autorité italienne de protection des données personnelles prévient que sa décision a un "effet immédiat" et accuse le robot conversationnel de ne pas respecter la réglementation européenne et de ne pas vérifier l'âge des usagers mineurs.

Cette décision aura pour conséquence "la limitation provisoire du traitement des données des utilisateurs italiens vis-à-vis d'OpenAI", l'entreprise à l'origine de l'application, selon le document.

ChatGPT est apparu en novembre et a rapidement été pris d'assaut par des utilisateurs impressionnés par sa capacité à répondre clairement à des questions difficiles, à écrire des sonnets ou du code informatique. Financé par le géant informatique Microsoft, qui l'a ajouté à plusieurs de ses services, il est parfois présenté comme un potentiel concurrent au moteur de recherche Google.

«Pas de plainte» en France

L'institution italienne souligne que ChatGPT "a subi le 20 mars une perte de données concernant les conversations des utilisateurs et les informations relatives au paiement des abonnés au service payant".

Après les premiers signalements, OpenAI avait brièvement interrompu le service, puis reconnu un bug dans un outil tiers, désormais résolu, qui avait affecté 1,2% de ses abonnés et un nombre indéfini des utilisateurs gratuits.

L'autorité lui reproche aussi "l'absence d'une note d'information aux utilisateurs, dont les données sont récoltées par OpenAI, mais surtout l'absence d'une base juridique justifiant le recueil et la conservation en masse des données personnelles, dans le but d'+entraîner+ les algorithmes faisant fonctionner la plateforme".

En outre, alors que le robot est destiné aux personnes ayant plus de 13 ans, elle "met l'accent sur le fait que l'absence de tout filtre pour vérifier l'âge des utilisateurs expose les mineurs à des réponses absolument non conformes par rapport à leur niveau de développement".

La Cnil, le gendarme français des données personnelles, "n'a pas reçu de plainte et n'a pas de procédure similaire en cours", a-t-elle indiqué dans une réaction à l'AFP.

Elle s'est pourtant rapprochée de son homologue italienne "afin d'échanger sur les constats qui ont pu être faits" et a pour objectif de "clarifier le cadre légal dans les prochains mois".

Désinformation et logiciels malveillants

L'institution italienne avait bloqué début février pour des raisons similaires l'application Replika, qui propose de bavarder avec un avatar sur-mesure. Certains utilisateurs s'étaient plaints de recevoir des messages et images trop osés, proches du harcèlement sexuel.

Cette fois encore, l'Autorité demande à OpenAI de "communiquer d'ici 20 jours les mesures entreprises" pour remédier à cette situation, "sous peine d'une sanction allant jusqu'à 20 millions d'euros ou jusqu'à 4% du chiffre d'affaires mondial annuel", le maximum prévu par le Règlement européen sur les données personnelles (RGPD).

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'entreprise a assuré que ChatGPT était "désactivé pour les utilisateurs en Italie" afin de se conformer à la décision de l'Autorité, assurant "être soucieux de la protection des données, nous pensons que nous respectons le RGPD et les lois en la matière".

"Nous travaillons activement à réduire les données personnelles dans l'entraînement de notre IA. Nous pensons qu'une régulation de l'IA est nécessaire et espérons travailler en ce sens avec l'Autorité", a ajouté le porte-parole.

Cette affaire montre que le RGPD, qui a déjà entraîné pour les géants de la tech des milliards de dollars d'amendes, pourrait devenir également l'ennemi des nouvelles IA génératrices de contenus.

L'IA nourrit en outre des craintes bien plus profondes que la seule exploitation des données personnelles et l'Union européenne prépare actuellement un projet de régulation qui pourrait être finalisé d'ici début 2024, pour une application quelques années plus tard.

Europol a ainsi averti lundi que des criminels étaient prêts à tirer parti de l'intelligence artificielle pour commettre des fraudes et d'autres cybercrimes.

ChatGPT a aussi été bloqué peu après sa sortie dans plusieurs écoles ou universités dans le monde, après des craintes de tricherie aux examens, et des entreprises ont déconseillé à leurs employés d'utiliser l'application.

Mercredi, le milliardaire Elon Musk – un des fondateurs d'OpenAI dont il a ensuite quitté le conseil d'administration – et des centaines d'experts mondiaux ont réclamé une pause de six mois dans la recherche sur les IA plus puissantes que GPT-4, la dernière mouture du logiciel sur lequel repose ChatGPT lancée mi-mars, en évoquant "des risques majeurs pour l'humanité".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.