Un nouveau rapport appelle à une surveillance plus stricte des écoles islamiques au Royaume-Uni

Des fidèles musulmans se rassemblent pour la prière du vendredi dans les rues devant la mosquée du centre musulman, dans l’est de Londres. (Photo, AFP)
Des fidèles musulmans se rassemblent pour la prière du vendredi dans les rues devant la mosquée du centre musulman, dans l’est de Londres. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 30 mars 2023

Un nouveau rapport appelle à une surveillance plus stricte des écoles islamiques au Royaume-Uni

  • Le rapport de Colin Bloom devrait soutenir les appels en faveur d’une surveillance plus stricte par l’État des madrasa non enregistrées
  • Ces recommandations pourraient inciter le secrétaire d’État à l’Égalité des chances, au Logement et aux Communautés, Michael Gove, à réclamer une surveillance plus stricte des groupes islamiques

LONDRES: La Grande-Bretagne devrait déployer davantage d’efforts pour surveiller les groupes et les écoles islamiques, lutter contre les mariages forcés et aider les citoyens à quitter les groupes religieux oppressifs, selon les recommandations d’une consultation gouvernementale.

Le rapport, qui devrait être publié d’ici à quelques semaines, constitue ce que le Guardian a décrit mercredi comme «l’examen le plus approfondi de la relation entre la foi et l’État au cours de la période récente». Il est réalisé par Colin Bloom, ancien directeur du Conservative Christian Fellowship, qui a été nommé en 2019 pour étudier l’engagement du gouvernement auprès des différentes confessions.

Plusieurs sources ont indiqué au Guardian que le rapport, qui devrait être publié par le département de l’Égalité des chances, du Logement et des Communautés, préconisera la surveillance des écoles islamiques non enregistrées, qui suscitent des inquiétudes en matière d’abus et de radicalisation.

Toutefois, le rapport prévient également que de telles mesures risquent d’entraîner des conflits avec les chefs religieux, qui ont déjà résisté aux tentatives des ministres d’intervenir dans les affaires religieuses. D’autres départements demanderont aussi au gouvernement de lutter davantage contre les mariages forcés et de fournir plus d’aide aux personnes qui tentent de quitter des groupes religieux oppressifs.

Ces recommandations pourraient inciter le secrétaire d’État à l’Égalité des chances, au Logement et aux Communautés, Michael Gove, à réclamer une surveillance plus stricte des groupes islamiques. «Le gouvernement ne s’est toujours pas engagé de manière significative auprès des diverses communautés musulmanes britanniques», a déclaré le Muslim Council of Britain au Guardian. «Nous espérons que le rapport de M. Bloom reconnaîtra à quel point il est vital pour le gouvernement de s’engager de manière significative auprès des communautés musulmanes britanniques en général et de reconnaître le rôle clé que peuvent jouer les organes représentatifs dirigés par des musulmans pour faciliter cet engagement.»

Auparavant, les ministres conservateurs ont tenté de réglementer les écoles islamiques, mais ils ont été contraints de faire marche arrière en raison des manifestations organisées par les principaux groupes religieux.

À la suite du scandale du «cheval de Troie» en 2015, le Premier ministre de l’époque, David Cameron, a voulu contrôler les madrasa islamiques en autorisant des inspecteurs à visiter tout établissement où des enfants suivent des cours pendant plus de six heures par semaine.

Les groupes islamiques ont affirmé qu’ils étaient injustement visés sur la base de preuves peu convaincantes d’une radicalisation systémique au sein de leur communauté. M. Cameron aurait abandonné ce projet après que l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, a averti qu’il serait plus difficile de gérer les écoles du dimanche.

Certaines des propositions de Colin Bloom viseront par ailleurs à consolider le rôle de la religion comme élément central de la société britannique. Il s’agit notamment de fournir des ressources pour l’éducation religieuse dans les écoles et d’augmenter le financement des aumôniers dans les prisons, les écoles et les universités.

«Je n’ai jamais vu un rapport aussi complet sur la religion et l’État», a confié au Guardian une source ayant connaissance d’une grande partie du rapport. «Colin [Bloom] a abordé en profondeur de nombreux domaines de la vie publique et religieuse dont les ministres se tiennent généralement à l’écart», a-t-elle ajouté.

«Par le passé, le gouvernement s’est parfois montré réticent à s’attaquer aux problèmes causés par les groupes religieux, mais ces problèmes peuvent entraîner les formes les plus extrêmes d’abus», a souligné Richy Thompson, directeur des affaires publiques chez Humanists UK. «Si ce rapport permet au gouvernement de changer de cap, il faut s’en féliciter.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.