PARIS: Les députés MoDem, membres de la majorité présidentielle, sont favorables à la mise en place d'une médiation autour de la réforme des retraites, comme le propose le leader de la CFDT Laurent Berger, ont-ils annoncé mardi, à rebours du gouvernement.
"C'est bien d'avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul", a souligné le président de groupe centriste Jean-Paul Mattei, lors d'un point presse à l'Assemblée.
"Un médiateur ne s'immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c'est ça qui est important. Il faut quelqu'un qui ne soit pas impliqué" directement sur la réforme, a insisté ce proche de François Bayrou.
"Nous appelons de nos voeux et encourageons une médiation, si elle est possible", a ajouté son collègue Philippe Vigier, qui veut insister sur la "clause de revoyure" de la réforme en 2027 permettant de faire un point d'étape.
Opposé à la réforme des retraites, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a appelé mardi l'exécutif à mettre en place une "médiation" pour "trouver une voie de sortie" à la crise sociale, une demande qui fera l'objet d'un courrier de l'intersyndicale au président de la République.
Mais l'exécutif a opposé une fin de non-recevoir.
"Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation", a répondu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, durant le compte rendu du Conseil des ministres organisé lors de la 10e journée d'actions contre la réforme, à l'appel des syndicats.
Dans la majorité présidentielle également, le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli lui "ne voit pas l'intérêt de désigner une tierce personne pour organiser ce dialogue".
Au MoDem, au-delà de cette question de la médiation, Jean-Paul Mattei "espère que cette législature ne va pas s'arrêter avec cette réforme des retraites. Nous souhaitons rebondir et nous recentrer sur des textes importants pour notre société", a-t-il réclamé.
"Ca peut être sur le bien vieillir, le partage de la valeur, le logement, l'environnement et l'industrie verte", a-t-il énuméré, en voulant "apporter notre pierre à une forme de rebond qui me semble nécessaire à la vie du Parlement".