PARIS: Le tapis rouge sera bien déroulé pour le roi d'Angleterre Charles III lors de sa visite en France à partir de dimanche, malgré l'appel de grévistes contre la réforme des retraites à ne pas le faire, a assuré jeudi le Mobilier national.
"Le Mobilier national a la charge de dérouler ce fameux tapis rouge et des agents non grévistes, qui représentent une immense majorité de nos effectifs, s'en chargeront", a déclaré le directeur de la communication de cet établissement public, Loïc Turpin.
M. Turpin réagissait à un communiqué du syndicat CGT la veille indiquant: "Nous n'assurerons ni les ameublements, ni les tapis rouges, ni les pavoisements".
Le Mobilier national, rattaché au ministère de la Culture, crée et restaure des dizaines de milliers de meubles et objets pour les édifices publics. Le tapis rouge qui accueille les dirigeants étrangers en fait partie.
Dans son appel au "retrait" de la réforme des retraites lancée par le gouvernement d'Emmanuel Macron, la CGT a estimé que les fonctionnaires du Mobilier national étaient particulièrement concernés.
Elle a fustigé les effets néfastes de la réforme pour "les collègues qui finissent usés au travail par les gestes répétitifs, les heures de transport, les burn out et autres maladies professionnelles".
"Nous sommes tout à fait conscients qu'en fin de semaine le roi d'Angleterre sera accueilli en France et que nos services sont sollicités. (...) Ce sera sans nous!", a ajouté le syndicat.
La direction dénombrait jeudi 24 agents en grève sur un total de 420, ce qui permettait de préparer l'arrivée du souverain dans des conditions normales.
"Le tapis rouge est livré. Et les organisations syndicales nous ont assuré qu'il n'y aurait pas d'entrave au travail des agents non grévistes", a expliqué M. Turpin.
Pour Mélenchon, le roi Charles III est «bienvenu» malgré le mouvement social
"C'est le représentant des Grands-Bretons, c'est eux qui choisissent le régime qui leur convient", a noté le chef de LFI.
"Ils ont un roi, ce n'est pas notre goût à nous Français qui sommes républicains", a-t-il souri.
"Mais il est le bienvenu car il représente le peuple anglais, aussi longtemps que le peuple anglais n'aura pas fait le nécessaire, c'est-à-dire instaurer une république", a estimé Jean-Luc Mélenchon.
L'ancien candidat à la présidentielle a ajouté avec malice: "Parce que les Anglais un jour ou l'autre auront une république, comme les Espagnols, et tous les pays libres".
Mardi en meeting en Ariège, il avait été plus acide, s'adressant à Emmanuel Macron, qui refuse de retirer sa réforme controversée des retraites: "Que nous laissez-vous comme perspective, à part de vous admirer à Versailles avec le roi je sais pas combien?"
Et celui qui a postulé trois fois pour être chef de l'Etat français s'était aussi adressé à Charles III: "Ici c'est la République. Ecoutez monsieur le roi on n'a rien contre vous, vous êtes le roi des Anglais c'est votre affaire, mais nous autres, Versailles ça va quoi... C'était pas le bon moment".