MADRID: Fragilisée par des accusations de corruption visant son mari, la directrice générale de la Garde civile espagnole Maria Gamez, première femme à ce poste, a annoncé mercredi sa démission, plus de trois ans après en avoir pris la tête.
"Je vous convoque pour vous annoncer ma démission en tant que directrice générale de la Garde civile", a déclaré devant la presse Maria Gamez, nommée en janvier 2020 par le gouvernement de gauche à la tête de ce corps équivalent à la gendarmerie française.
"Je prends cette décision par principe, par honnêteté et par responsabilité", a-t-elle poursuivi, expliquant avoir fait ce choix après avoir appris que son mari avait "été convoqué dans le cadre d'une procédure judiciaire".
Ce dernier, qui fait l'objet d'une enquête judiciaire sur une affaire de corruption dans l'octroi d'aides publiques, a "le droit à la présomption d'innocence, comme tout le monde", a-t-elle néanmoins souligné.
Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur espagnol Fernando Grande-Marlaska a précisé que Mme Gamez serait remplacée à son poste par l'actuelle préfète de la région de Madrid, Mercedes González.
La démission de Maria Gamez "est un exemple d'honnêteté, de loyauté envers des principes, que je partage évidemment, et de décence démocratique qui devrait être étendue à tous les domaines de la vie publique espagnole", a souligné M. Grande-Marlaska.
Le départ de Mme Gamez survient alors que la Garde civile espagnole a fait face ces dernières semaines à deux scandales de corruption impliquant des officiers de haut rang, dont l'un pour des travaux réalisés dans des locaux de ce corps militaire.
Fondée en 1844 sur le modèle de la gendarmerie française, la Garde civile est placée sous la double autorité des ministères de l'Intérieur et de la Défense. Elle intervient principalement en milieu rural.