La CPI obtient de nouveaux moyens financiers et techniques pour son action en Ukraine

Karim Khan, procureur en chef de la Cour pénale internationale (Photo, AFP).
Karim Khan, procureur en chef de la Cour pénale internationale (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 mars 2023

La CPI obtient de nouveaux moyens financiers et techniques pour son action en Ukraine

  • En ouvrant cette conférence, son procureur, Karim Khan avait réclamé davantage de moyens
  • Parmi les pays ayant renforcé leur soutien financier, figurent le Royaume-Uni, les Pays-bas, mais aussi l'Union européenne

LONDRES: La Cour pénale internationale (CPI) a obtenu lundi davantage de moyens financiers et techniques de la part d'une quarantaine de pays réunis à Londres pour poursuivre ses investigations en Ukraine, trois jours après avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine.

"Étant donné la mise en accusation du président Poutine vendredi, il était très important (...) de montrer notre soutien concret à la CPI", s'est félicité Dominic Raab, le ministre britannique de la Justice, à l'issue d'une conférence internationale réunissant ministres de la Justice et représentant d'une quarantaine d'États à Londres.

À l'issue de cette journée, "nous avons levé plus de 4 millions de livres et de nombreux soutiens non-financiers et techniques" pour l'action de la CPI en Ukraine, a-t-il ajouté.

En ouvrant cette conférence, son procureur, Karim Khan avait réclamé davantage de moyens. "Nous avons besoin collectivement de persévérance pour parvenir à rendre la justice", avait-il insisté alors qu'en coulisse les discussions se poursuivent pour savoir quelle forme prendrait un tribunal pour juger les crimes perpétrés en Ukraine.

La CPI, basée à La Haye, a engagé une enquête sur de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le cadre de la guerre lancée par Moscou contre l'Ukraine le 24 février 2022, dont sont accusées les forces russes dans l'immense majorité des cas.

Vendredi, elle a émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens.

M. Khan a qualifié de "triste" et "sombre" cette décision, qui vise pour la première fois le dirigeant d'un des cinq États membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, et appelé la Russie à "rendre" les enfants ukrainiens à leurs familles.

En représailles à la décision de la CPI qu'elle a qualifiée de "nulle et non avenue", la Russie a annoncé lundi l'ouverture d'une "enquête pénale" contre M. Khan et trois autres juges de la Cour.

"Si le bruit est inévitable, nous devrions nous concentrer sur ce qui se passe vraiment et la nécessité d'avoir une enquête indépendante et impartiale", a insisté lundi M. Khan, remerciant les pays présents pour leur soutien, dont le Japon, la Pologne et la France, le Ghana ou l'Espagne.

«Soutien total»

"Ce qui est important aujourd'hui, c'est de rappeler notre soutien total à toutes les décisions prises, ou qui seront prises à l'avenir par la CPI, parce que c'est une instance indépendante", a insisté le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, à des journalistes en marge de la conférence.

"Je veux simplement vous demander de soutenir la CPI avec toutes les ressources nécessaires", a plaidé le ministre ukrainien de la Justice, Denys Maliuska, devant ses homologues.

"Le monde doit voir que personne n'est au-dessus de la justice", a insisté le président ukrainien Volodymir Zelensky dans un message vidéo diffusé à la fin de la conférence.

Parmi les pays ayant renforcé leur soutien financier, figurent le Royaume-Uni, les Pays-bas, mais aussi l'Union européenne.

"Les membres de l'Union européenne poursuivront leurs efforts pour renforcer le soutien de l'UE au travail de la CPI et pour s'assurer que les responsabilités soient assumées pour les principaux crimes commis en Ukraine", a indiqué dans un communiqué le ministre suédois de la Justice Gunnar Strömmer, dont le pays assure la présidence du Conseil de l'UE.

L'UE a mobilisé plus de 10 millions de livres pour la CPI depuis le début de la guerre en Ukraine, a précisé M. Reynders,  qui a aussi rappelé la volonté de l'UE d'amender si besoin le traité de Rome ayant institué la CPI pour permettre à la Cour de juger les "crimes d'agression" commis par la Russie.

Une demande appuyée par le procureur général d'Ukraine, Andriy Kostin pour qui "ces crimes de guerre n'auraient pas été commis si le crime d'agression n'avait pas été commis par Poutine".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.