LILLE: La maire socialiste de Lille Martine Aubry a indiqué mardi que 18 immeubles de la ville avaient été évacués en urgence depuis l'effondrement le 12 novembre dernier de deux immeubles mitoyens du centre-ville, qui avait causé la mort d'un homme.
Depuis ce double effondrement dans la rue Pierre Mauroy, une artère commerçante du centre-ville, 266 signalements ont été effectués par des locataires ou des propriétaires, inquiets notamment de la présence de fissures, a listé Mme Aubry au cours d'une conférence de presse.
Des arrêtés de mise en sécurité d'urgence ou des mises en demeure de faire des travaux ont été pris dans 36 cas.
Une évacuation d'urgence a été ordonnée pour 18 immeubles au total. Huit immeubles restent évacués à ce jour.
"Juste après l'effondrement des immeubles, on a eu une inquiétude - je ne parle pas de panique parce que je ne l'ai pas ressentie", a décrit la maire.
"Nous trouvons ça bien parce que cela veut dire que les gens sont plus attentifs", a-t-elle ajouté, rappelant que l'entretien et la maintenance des immeubles étaient de la responsabilité des propriétaires.
La mairie a saisi le procureur pour mise en danger de la vie d'autrui pour trois immeubles de la rue de la Monnaie, dans le Vieux-Lille, "scandalisée" de l'état dans lequel ils se trouvaient.
Dans le cadre de l'enquête sur l'effondrement de novembre, le rapport de l'expert judiciaire est attendu en juin. La maire a souligné qu'il n'y avait en tout cas "pas de poteaux et pas d'argile" en-dessous de ces immeubles.
"Il y a des maisons sur pilotis à Lille mais pas rue Pierre Mauroy", a-t-elle insisté, soulignant que d'autres grandes villes comme Bordeaux ou Lyon étaient beaucoup plus exposées que Lille au problème de retrait-gonflement des argiles.
Dans la rue Pierre Mauroy, le premier immeuble, datant du XVIIIe siècle, avait été évacué la nuit précédant l'effondrement grâce à une alerte donnée par des étudiants. Un médecin qui se trouvait dans le second immeuble avait été retrouvé mort dans les décombres.
Une enquête a été ouverte pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "homicide involontaire".