France: 10 000 tonnes d'ordures jonchent les rues de Paris

Des piétons passent devant un tas de sacs poubelles qui s'entassent depuis que les éboueurs se sont mis en grève contre le projet de réforme des retraites du gouvernement français, devant la tour Eiffel à Paris, le 15 mars 2023 (Photo, AFP).
Des piétons passent devant un tas de sacs poubelles qui s'entassent depuis que les éboueurs se sont mis en grève contre le projet de réforme des retraites du gouvernement français, devant la tour Eiffel à Paris, le 15 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 mars 2023

France: 10 000 tonnes d'ordures jonchent les rues de Paris

  • «Il n'y a que 5 ou 6% des éboueurs en grève», affirme Delphine Bürkli, qui demande à faire «appel à l'armée pour déblayer les rues»
  • Les éboueurs interrogés sont déterminés à poursuivre par roulement leur grève reconductible jusqu'à lundi

PARIS: La montagne de déchets continuait à grossir à Paris vendredi, au douzième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, avec 10 000 tonnes de déchets non ramassés.

Pourtant, le gouvernement affirme que la réquisition des agents, chargé de la faire diminuer, "fonctionne".

La barre symbolique des 10 000 tonnes a été franchie vendredi midi, selon l'estimation de la mairie.

Après le refus mercredi de la maire de gauche Anne Hidalgo, soutien du mouvement social, de demander la réquisition d'agents au préfet de police, ce dernier a réquisitionné jeudi soir "le service de la propreté de la ville" pour évacuer les ordures, a assuré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin vendredi matin.

"Dès aujourd'hui (vendredi), dès ce matin, cette réquisition fonctionne et permet de ramasser ces poubelles", a assuré le ministre sur la radio RTL. "Aucune benne n'est sortie côté public", a rétorqué de son côté vendredi après-midi l'entourage de Mme Hidalgo.

La capitale possède un système de collecte particulier, instauré par son premier maire et ancien président, Jacques Chirac: les agents publics de la mairie assurent la collecte des déchets dans la moitié des vingt arrondissements de la capitale, tandis que l'autre moitié est desservie par des prestataires privés.

"Nous n'avons pas eu de benne dans les arrondissements en public", confirme Delphine Bürkli, la maire du IXe arrondissement, géré par le public et donc très touché par l'absence de ramassage. En plus de la ville de Paris, qui a son maire, chaque arrondissement de la capitale a également son propre maire.

Longs trajets pour décharger

Justement, les choses vont un peu mieux dans le XVe arrondissement dont le prestataire privé a vu, après un recours en justice, son garage débloqué jeudi par les forces de l'ordre.

Avec ce déblocage, le XVe, plus grand arrondisseemnt dans l'ouest de Paris, a désormais 14 bennes "qui travaillent toute la journée", au lieu de 17 en temps normal, indique le maire LR (droite) Philippe Goujon. 

"Il n'y a que 5 ou 6% des éboueurs en grève", affirme Delphine Bürkli, qui demande à faire "appel à l'armée pour déblayer les rues". La mairie reconnaît que le taux de grévistes parmi ses agents de la propreté est "en-dessous de 10%".

"Ces 5% ont le pouvoir de bloquer tout le ramassage, ou presque, en portant deux types d'actions: bloquer les garages en régie municipale et les centres d'incinération", résume la maire du Ve arrondissement, Florence Berthout.

Toujours mobilisés

A Ivry-sur-Seine, près de Paris, où se trouve un des plus grands sites d'incinération, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer.

L'accès à l'usine comme aux deux garages de camions-poubelles est pourtant toujours bloqué, a constaté l'AFP. Selon le syndicat CGT, 95% des salariés du site de traitement d'Ivry et tous les chauffeurs des deux garages étaient en grève vendredi.

Les éboueurs interrogés sont déterminés à poursuivre par roulement leur grève reconductible jusqu'à lundi, jour de l'assemblée générale qui doit décider de la poursuite du mouvement.

La décision jeudi du gouvernement de faire adopter en force sa réforme des retraites à l'Assemblée "a remobilisé les troupes (...). On n'avait jamais eu ce 100% de grévistes sur ces deux garages-là" d'Ivry, "on l'a", a dit sur place Régis Vieceli, secrétaire général CGT de la filière déchets et assainissement à Paris.

"Nous avons douze ans d'espérance de vie en moins pour les éboueurs, et sept ans en moins pour les égoutiers", a fait valoir Fréderic Aubisse, 54 ans, qui travaille dans les égouts de Paris.

Avec deux années de travail supplémentaires, "on va crever au boulot comme on le dit, ce n'est pas possible".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.