Pourquoi tant de personnes au Moyen-Orient souffrent-elles de troubles du sommeil?

En Arabie saoudite, les problèmes de sommeil semblent être bien plus graves que dans de nombreux autres pays (Photo, Shutterstock).
En Arabie saoudite, les problèmes de sommeil semblent être bien plus graves que dans de nombreux autres pays (Photo, Shutterstock).
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Publié le Vendredi 17 mars 2023

Pourquoi tant de personnes au Moyen-Orient souffrent-elles de troubles du sommeil?

  • À l'occasion de la Journée mondiale du sommeil, des médecins d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis expliquent pourquoi un repos suffisant et de qualité est essentiel pour la santé
  • L'anxiété, le temps passé devant un écran et les conséquences de la pandémie de la Covid-19 ont tous eu un impact sur la qualité du sommeil

DUBAÏ: Une personne passe en moyenne près d'un tiers de sa vie à dormir – une fonction biologique nécessaire qui permet à notre corps de se reposer et de récupérer, de favoriser une bonne santé mentale, de reconstituer notre système immunitaire et de réguler notre métabolisme.

Cependant, l'une des plaintes les plus courantes chez les personnes de tous horizons est un sentiment persistant de fatigue et l'impression de ne pas jouir d'un sommeil de qualité suffisant, nous empêchant donc de nous concentrer, de contrôler nos émotions, de lutter contre les maladies ou de réguler notre appétit.

Depuis des décennies, les études sur le sommeil confirment la prévalence croissante des troubles du sommeil qui menacent la santé et la qualité de vie d'au moins 45% de la population mondiale.

À l'occasion de la Journée mondiale du sommeil, célébrée le 17 mars de chaque année, les experts soulignent l'importance de dormir au moins sept à huit heures par nuit. Cette année, des campagnes de sensibilisation à la santé du sommeil sont organisées sous le thème «Le sommeil est essentiel à la santé.»

L'anxiété, le temps excessif passé devant un écran et, plus récemment, les conséquences de la pandémie du coronavirus ont tous été cités comme des causes courantes de troubles du sommeil et de nuits blanches.

La Dr Racha Mahmoud, cheffe de l'unité de pneumologie et de sommeil du groupe d'hôpitaux Almana en Arabie saoudite, a déclaré à Arab News: «Environ 40% de la population du Moyen-Orient souffre de troubles du sommeil, le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS) étant le trouble le plus courant.»

Une étude sur la prévalence mondiale et le poids du SAOS, publiée en juin par la Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis, a montré que près d'un milliard de personnes dans le monde étaient touchées par ce trouble du sommeil, avec une prévalence supérieure à 50% dans certains pays.

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Le SAOS se produit lorsque les muscles de la gorge se relâchent par intermittence et bloquent les voies respiratoires pendant le sommeil, obstruant la respiration normale pendant environ 10 secondes avant que la personne ne se réveille en sursaut.

«Les symptômes de ce trouble comprennent le ronflement, la somnolence diurne excessive et les maux de tête matinaux», a expliqué Mahmoud.

En Arabie saoudite, les problèmes de sommeil semblent bien plus graves que dans de nombreux autres pays.

Selon un rapport de 2015 de l'application mobile Sleep Cycle, l’Arabie saoudite se classe deuxième, derrière le Japon, dans la liste des cinq pires pays du monde pour le nombre moyen d'heures de sommeil.

La revue médicale saoudienne a confirmé que la courte durée de sommeil par nuit était répandue en Arabie saoudite et qu'elle affectait un adulte saoudien sur trois.

«De multiples facteurs influent sur la qualité et la durée du sommeil, à commencer par l'anxiété et les maladies liées au mode de vie sédentaire», a ajouté Mahmoud.

Les emplois spécifiques qui exigent des horaires de travail longs ou non fixes et les quarts de nuit sont un autre facteur ayant un impact sur la qualité du sommeil des Saoudiens.

Mahmoud a affirmé: «Un temps d'écran élevé, que ce soit sur les réseaux sociaux ou même les jeux, peut également affecter la qualité du sommeil, entraînant divers troubles du sommeil.»

Le Royaume se classe au troisième rang mondial pour l'utilisation des smartphones, avec 24,2 millions d'utilisateurs, près de 75% de la population utilisant des smartphones et plus de 95% l'internet.

Le Dr Vishwanath Gowraiah, chef du département de médecine pédiatrique du sommeil à l'hôpital Danat al-Emarat d'Abu Dhabi, a déclaré à Arab News: «À l'échelle mondiale, nous constatons une augmentation des troubles du sommeil en raison de plusieurs changements de mode de vie.

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La Dr Racha Mahmoud, cheffe de l'unité de pneumologie et de sommeil du groupe d'hôpitaux Almana en Arabie Saoudite (Photo fournie).

«Cela a eu un impact sur la qualité et la quantité de sommeil que les individus reçoivent.»

Il a mentionné que les troubles du sommeil pouvaient affecter les jeunes enfants dès la naissance et persister jusqu'au milieu de l'enfance et au-delà.

Ces troubles comprennent le SAOS, les parasomnies telles que le grincement des dents et le somnambulisme, les terreurs du sommeil, les éveils confusionnels connus sous le nom d’«ivresse du sommeil» et les cauchemars, ainsi que le syndrome de retard de phase de sommeil (SRPS), souvent observé chez les adolescents.

Quant aux adultes, ils souffrent généralement de troubles du sommeil tels que le SAOS lié à l'obésité, l'insomnie, la narcolepsie, qui rend les gens très somnolents pendant la journée, le trouble du sommeil lié au travail posté et les troubles du mouvement liés au sommeil.

Gowraiah a indiqué: «Le sommeil permet à l'organisme de prendre des mesures réparatrices pour nous aider à nous sentir mieux, plus alertes, plus énergiques et plus éveillés.

«Le sommeil nous aide à accomplir nos tâches quotidiennes et nous protège contre d'éventuels déclencheurs de troubles mentaux. Il permet à l'organisme d'effectuer un entretien vital pour réparer et régénérer les tissus, construire les os et les muscles, tout en rétablissant le système immunitaire», a-t-il ajouté.

«Le sommeil nous aide à accomplir nos tâches quotidiennes et nous protège contre d'éventuels déclencheurs de santé mentale. Il permet à l'organisme d'effectuer un entretien vital pour réparer et régénérer les tissus, construire les os et les muscles, tout en rétablissant le système immunitaire», a-t-il ajouté.

En fait, il a été prouvé que le sommeil profond favorisait la libération d'hormones de croissance, réparait les dommages subis par l'organisme et permettait à divers systèmes de se rétablir.

Le manque de sommeil, quant à lui, affecte tout, depuis la mémoire, l'apprentissage et le rendement jusqu'à l'appétit et la capacité à penser clairement.

«Si une personne est privée de sommeil de façon chronique, elle peut même éprouver des problèmes neurologiques tels que des sautes d'humeur et des hallucinations», a avisé Gowraiah.

CONSEILS POUR MIEUX DORMIR

Régulez vos horaires de sommeil: Essayez de vous coucher et de vous réveiller à la même heure, même le week-end. Cette régularité aidera votre corps à développer un cycle veille-sommeil.

Les habitudes alimentaires: Évitez les repas lourds quelques heures avant l'heure prévue du coucher. Les stimulants tels que la nicotine, la caféine et l'alcool peuvent également perturber votre sommeil.

Créez un environnement paisible: Le fait de vous calmer avant de vous coucher vous aidera à approfondir votre sommeil. Évitez d'utiliser des écrans lumineux juste avant le coucher. Intégrez des activités apaisantes telles que le bain ou la lecture.

Activités physiques pendant la journée: Des activités physiques régulières peuvent favoriser un meilleur sommeil. 

Gestion du stress: Essayez de régler vos soucis ou votre stress avant de vous coucher en vous organisant ou en fixant vos priorités quotidiennes.

Source: La Dr Racha Mahmoud, cheffe de l'unité de pneumologie et de sommeil du groupe d'hôpitaux Almana en Arabie saoudite.

En outre, le risque de développer divers problèmes de santé ou des problèmes de santé chroniques tels que l'obésité, le diabète, les maladies cardiaques, l'hypertension artérielle ou l'apnée du sommeil est plus élevé.

«Certaines études ont montré que la privation de mouvements oculaires rapides (MOR) raccourcissait la durée de vie et diminuait la fonction immunitaire», a-t-il indiqué.

Le MOR est l'une des nombreuses étapes de l'architecture du sommeil. Il se produit environ une heure après l'endormissement et c'est à ce moment-là que nous avons tendance à faire nos rêves les plus vifs. Si l'architecture du sommeil à MOR et à mouvements oculaires non rapides est perturbée, nous pouvons nous réveiller mal reposés.

Les problèmes de sommeil étant de plus en plus fréquents chez les adultes, les experts souhaitent que le public comprenne mieux les causes d'un sommeil perturbé, et qu'une meilleure connaissance des remèdes disponibles puisse contribuer à réduire le fardeau des troubles du sommeil sur la société.

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Le Dr Vishwanath Gowraiah, chef du service de médecine pédiatrique du sommeil à l'hôpital Danat al-Emarat d'Abu Dhabi (Photo fournie).

Une étude publiée par l'American Journal of Managed Care en 2007 a estimé le coût annuel de l'insomnie entre 92,5 et 107,5 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,94 euro). Ce chiffre est probablement beaucoup plus élevé aujourd'hui.

Une autre étude publiée par le Journal of Occupational and Environmental Medicine en 2010, basée sur des questionnaires destinés au personnel de quatre entreprises américaines, a indiqué que les pertes de productivité liées à la fatigue résultant d'un mauvais sommeil sont estimées à 1 967 dollars par employé par an.

Alors pourquoi tant de gens sous-estiment-ils encore le pouvoir du sommeil et son impact sur leur bien-être et leur qualité de vie?

La Dr Saliha Afridi, directrice générale de The LightHouse Arabia, une clinique de santé mentale et de bien-être basée à Dubaï, a déclaré à Arab News: «Les gens pensent que le sommeil est synonyme de repos, mais ils ne réalisent pas qu'un mauvais sommeil a un impact sur tous les aspects de leur santé physique et mentale, même au niveau cellulaire.»

La plupart des gens fonctionnaient «à partir d'un manque de sommeil», a-t-elle expliqué, tout en ne comprenant pas qu'apprendre à passer une bonne nuit de sommeil était un moyen important de gérer le stress et d'acquérir des compétences pratiques.

«Le sommeil se fait la nuit mais se crée le jour. Tout ce que vous faites entre le moment où vous vous réveillez et celui où vous vous couchez aura un impact sur la profondeur de votre sommeil cette nuit-là.»

Afridi a souligné que le risque de maladie cardiaque augmentait de 45% en cas de manque de sommeil, tandis que les personnes qui dormaient six heures par nuit ou moins étaient cinq fois plus susceptibles de subir une crise cardiaque que celles qui dormaient huit heures.

Le même risque accru s'applique à des affections telles que le diabète, l'hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer et l'hyperglycémie.

«Tous les types de sommeil ne se valent pas. Vous avez besoin de suffisamment de sommeil profond la nuit pour que votre corps récupère et pour que l'apprentissage se consolide», a ajouté Afridi.

Les adultes en bonne santé devraient dormir entre sept et huit heures par nuit, entre 22h00 et 5h00. «S'ils se réveillent au milieu de la nuit, ils doivent pouvoir se rendormir en une vingtaine de minutes», a-t-elle précisé.

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La Dr Saliha Afridi (Photo fournie).

Les siestes diurnes ne sont pas recommandées pour les personnes qui essaient de réguler leur sommeil, a-t-elle ajouté.

Atteindre le nombre d'heures de sommeil requis a été un défi particulier pour de nombreuses personnes pendant la pandémie. En fait, les experts ont inventé le terme «Covid-somnie» en 2020 pour décrire les difficultés à s'endormir ou à rester endormi en raison de facteurs de stress ou d'inquiétudes liés à la pandémie.

Afridi a signalé: «L'incertitude et la volatilité que les gens ont connues pendant la pandémie se sont poursuivies depuis et ont eu des répercussions sur leur santé mentale.»

Elle a constaté que presque tous les diagnostics de santé mentale avaient une composante sommeil, ce qui signifie que la psychologie d'une personne a un impact important sur son sommeil.

Elle a également souligné l'altération de la santé physique causée par un long Covid ou les séquelles du virus, le stress sur le lieu de travail dû au travail hybride et l'épuisement des soignants et des travailleurs essentiels qui se sont surmenés pendant la pandémie. Tous ces facteurs ont eu un impact sur la qualité et la quantité de sommeil de beaucoup de personnes.

«Nous constatons également que de nombreuses personnes souffrent d'un sommeil insuffisant en raison de problèmes de santé mentale tels que l'anxiété et la dépression.

«Le sommeil n'est pas seulement un repos. C'est la chose la plus efficace que vous puissiez faire pour votre cerveau et votre corps», a assuré Afridi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Premier ministre du Qatar juge le cessez-le-feu à Gaza incomplet sans "un retrait total" d'Israël

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
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  • Le Qatar affirme qu’un cessez-le-feu réel à Gaza ne peut être atteint sans un retrait total des forces israéliennes et le rétablissement de la stabilité dans l’enclave
  • Les médiateurs — Qatar, Turquie, Égypte et États-Unis — travaillent à une seconde phase incluant retrait complet, désarmement du Hamas et déploiement d’une Force internationale de stabilisation (FIS)

DOHA: Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza reste incomplet sans un "retrait total" des forces israéliennes du territoire palestinien, a affirmé samedi le premier ministre du Qatar, pays médiateur dans le conflit.

"Nous sommes à un moment critique (...) Nous ne pouvons pas encore considérer qu'il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu'avec le retrait total des forces israéliennes, (et) un retour de la stabilité à Gaza", a affirmé Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, lors d'une conférence à Doha.

Après deux ans de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - ont arraché un accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre.

La première phase prévoyait la restitution de tous les otages du 7-Octobre - les vivants comme les morts dont un dernier doit encore être remis à Israël - , en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi qu'un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza.

La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit le retrait total de l'armée israélienne, le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation (FIS).

"En ce moment, nous (...) le Qatar, la Turquie, l'Égypte, avec les États-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase", a relevé le premier qatari. "Et cette prochaine phase est également temporaire de notre point de vue" dans l'attente d'une "solution durable", a-t-il ajouté.

Des discussions sur la structure de la FIS et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Mais le premier objectif de cette force doit être "de séparer les Palestiniens des Israéliens", a-t-il souligné. "Cela doit être notre objectif principal. Ensuite, nous pourrons aborder les autres questions en suspens".

Ankara a indiqué qu'elle souhaitait participer à la FIS, mais Israël l'accuse d'être trop proche du Hamas, dont l'attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre à Gaza.

"La seule manière viable de terminer cette guerre est de s'engager sincèrement et fermement dans des pourparlers de paix", a également affirmé M.Fidan.

Egalement présent à Doha, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, a rencontré son homologue qatari, en marge de la conférence.

Les deux hommes ont appelé à "la formation rapide de la FIS pour lui permettre de remplir son mandat", a indiqué le ministère égyptien.

Ils ont également "souligné l'importance de poursuivre les efforts visant à mettre en oeuvre l'accord de paix (...) dans toutes ses étapes, à consolider le cessez-le-feu".


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com