Tigré: Blinken appelle à déterminer les responsabilités dans les atrocités

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken monte à bord de l'avion alors qu'il part pour le Niger depuis l'aéroport international de Bole, à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 16 mars 2023. (Photo, AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken monte à bord de l'avion alors qu'il part pour le Niger depuis l'aéroport international de Bole, à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 16 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 mars 2023

Tigré: Blinken appelle à déterminer les responsabilités dans les atrocités

  • Les deux parties ont promis d'appliquer l'accord de paix signé le 2 novembre à Pretoria, qui a mis fin à deux ans de conflit meurtrier
  • M. Blinken a annoncé le déblocage de 331 millions de dollars pour «fournir un soutien vital à ceux touchés et déplacés par le conflit, la sécheresse et l'insécurité alimentaire en Ethiopie»

ADDIS ABEBA: Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a lié mercredi à Addis Abeba la reprise d'un plus grand partenariat économique avec l'Ethiopie à "la réconciliation et l'établissement des responsabilités" dans les atrocités du conflit au Tigré.

Il a par ailleurs annoncé une aide humanitaire de 331 millions de dollars pour aider les populations touchées par les violences et la sécheresse.

En visite en Ethiopie, notamment pour y renouer avec cet allié historique des liens distendus par ce conflit, M. Blinken s'est entretenu mercredi avec le Premier ministre Abiy Ahmed, puis avec des représentants des autorités rebelles de la région du Tigré, dans le nord de l'Ethiopie.

Les deux parties ont promis d'appliquer l'accord de paix signé le 2 novembre à Pretoria, qui a mis fin à deux ans de conflit meurtrier, a-t-il assuré.

"Nous appelons les (belligérants) Ethiopiens à respecter leur promesse mutuelle de créer un processus de justice transitionnelle" assurant "réconciliation et l'établissement des responsabilités", a déclaré le chef de la diplomatie américaine.

"Obtenir justice, réunir les gens, c'est faire en sorte que la paix dure (...) et que le pays reparte de l'avant", a-t-il insisté.

A mesure que l'Ethiopie progressera dans ce sens, les Etats-Unis accentueront leurs efforts vers "un engagement économique" avec Addis Abeba, a ajouté M. Blinken plus haut responsable américain à visiter le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique depuis le déclenchement de la guerre au Tigré, en novembre 2020.

En raison de ce conflit, théâtre selon Washington de crimes contre l'humanité, l'Ethiopie a été exclue en janvier 2022 des bénéficiaires de l'Agoa, initiative américaine qui exempte des pays africains de taxes à l'exportation.

M. Blinken a en revanche annoncé le déblocage de 331 millions de dollars pour "fournir un soutien vital à ceux touchés et déplacés par le conflit, la sécheresse et l'insécurité alimentaire en Ethiopie".

Elle est destinée "à tous - pas seulement un groupe ou une région", a souligné M. Blinken, indiquant implicitement qu'elle n'était pas réservée au Tigré.

Cette somme porte l'assistance humanitaire américaine à l'Ethiopie pour 2023 à 780 millions de dollars, selon le département d'Etat.

Selon l'ONU, plus de 22 millions de personnes, soit près d'un cinquième des 120 millions d'Ethiopiens, ont besoin d'aide humanitaire, en raison des violences à travers le pays ou de la sécheresse qui ravage la Corne de l'Afrique.

Dans la matinée M. Blinken avait souligné "l'objectif de renforcer la relation entre les Etats-Unis et l'Ethiopie": "Il y a beaucoup à faire. Le plus important étant probablement d'enraciner la paix" dans le nord.

"Nous avons des relations anciennes et il est temps de les raviver et d'avancer", avait de son côté lancé son homologue éthiopien Demeke Mekonnen, également vice-Premier ministre.

A l'issue d'une rencontre M. Abiy a indiqué sur Twitter avoir convenu avec M. Blinken "de renforcer les relations bilatérales anciennes entre nos pays, avec une promesse de partenariat".

Prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir mis fin à 20 ans de guerre ouverte ou larvée avec l'Erythrée voisine, M. Abiy est, depuis le conflit au Tigré, passé aux yeux de Washington de symbole d'une nouvelle génération de dirigeants africains modernes à un quasi paria.

Abiy Ahmed a envoyé en novembre 2020 l'armée fédérale au Tigré, accusant les autorités régionales qui contestaient son pouvoir depuis plusieurs mois d'y avoir attaqué des bases militaires.

La région était alors dirigée par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti ayant gouverné de fait l'Ethiopie de 1991 à 2018, progressivement marginalisé par M. Abiy.

Le conflit a débordé dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, dont les forces ont soutenu l'armée fédérale, également appuyée par l'armée de l'Erythrée, ennemie historique du TPLF.

L'accord de Pretoria a été négocié et signé sous les auspices de l'Union africaine (UA), mais les Etats-Unis ont joué un rôle crucial auprès des belligérants, selon des sources diplomatiques.

Le bilan exact est difficile à évaluer mais les Etats-Unis estiment que quelque 500.000 personnes ont péri durant ce conflit, plus que depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

Si les combats ont cessé au Tigré - dont l'accès est toujours interdit à la presse - d'autres régions éthiopiennes restent le théâtre de conflits sanglants, souvent liés au réveil, sous le gouvernement de M. Abiy, de revendications identitaires et foncières.

La visite de M. Blinken, qui se rendra jeudi  au Niger, intervient également sur fond d'efforts du président Joe Biden pour contrer les influences croissantes sur le continent de la Chine et - plus récemment - de la Russie.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.