LONDRES: Le mari de Nazanin Zaghari-Ratcliffe déclare que la libération par l’Iran de Kylie Moore-Gilbert lors d’un échange de prisonniers montre qu’il y a «la lumière au bout du tunnel» dans la bataille pour sa liberté.
Kylie Moore-Gilbert a été appréhendée par les autorités iraniennes à Téhéran en 2018 et condamnée par la suite à dix ans de prison pour des accusations d'espionnage qu'elle a démenties.
Elle était détenue dans la même prison que Nazanin Zaghari-Ratcliffe lorsque les médias d'État iraniens ont annoncé mercredi qu'elle avait été libérée, dans le cadre d'un échange de prisonniers, contre trois Iraniens détenus à l'étranger.
Mme Zaghari-Ratcliffe, une double ressortissante anglo-iranienne, est détenue dans le pays depuis 2016 après avoir été condamnée pour complot en vue de renverser le gouvernement iranien. Elle a également nié les allégations portées contre elle.
Son mari, Richard Ratcliffe, a déclaré mercredi: «Je pense égoïstement qu’il y a toujours une sorte d’amertume à se demander quand ce sera notre tour. Bien sûr, il n'y a pas de file d'attente, ces choses se produisent dans un ordre aléatoire.» Il ajoute: «La réalité, c’est que chaque fois qu’il y a du mouvement, il y a de l’espoir. Je ne sais pas ce que cela signifie pour nous, c’est vraiment une bonne chose pour Kylie et c’est vraiment une bonne chose pour nous tous que des accords soient conclus. »
Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été arrêtée à l'aéroport Imam Khomeini de Téhéran alors qu'elle voyageait avec sa jeune fille Gabriella pour rendre visite à ses parents en avril 2016.
Le gouvernement britannique a par la suite accordé sa protection diplomatique. Il fait valoir son innocence et le fait que son traitement par l'Iran n'a pas respecté les obligations du droit international.
Mme Zaghari-Ratcliffe a été libérée de prison en mars en pleine pandémie de coronavirus mais elle demeure en résidence surveillée. Elle fait face à un nouveau procès pour diffusion de propagande contre Téhéran, quelques mois à peine avant sa libération prévue en mars. Les autorités iraniennes lui ont indiqué qu'elle retournerait à la prison d'Evin après les audiences, qui ont été retardées.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a dénoncé la décision de l’Iran de porter de nouvelles accusations.
Richard Ratcliffe qualifie les accusations de «fallacieuses» et d’«indéfendables et inacceptables», et déclare: «Je pense que nous devons toujours nous préparer au pire, espérer que le gouvernement (britannique) par un tour de magie fera en sorte qu’elle soit à la maison pour Noël ou au moins en mars, mais attendez-vous à ce que plus nous approcherons de la fin de sa peine, plus nous aurons de mauvaises nouvelles, et plus cela se prolongera.»
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, qui a condamné le traitement de Mme Zaghari-Ratcliffe en le qualifiant d’«inacceptable et injustifié», a salué la libération de Kylie Moore-Gilbert et son retour en Australie. «J'appelle le gouvernement iranien à libérer tous les binationaux britanniques encore détenus arbitrairement et à leur permettre de retrouver leurs proches», déclare-t-il.
La députée de la circonscription de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, Tulip Siddiq, a déclaré: «Maintenant, faisons de cela une réalité de Noël pour Nazanin aussi.»
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com