Ukraine: porte de sortie de Bakhmout, Tchassiv Iar sous les tirs russes

Avec l'avancée progressive des Russes autour de Bakhmout, Tchassiv Iar est désormais aussi menacé, à l'est et au nord. Des tranchées ont été creusées ces derniers jours sur plusieurs kilomètres à certains endroits près de la ville. (AFP).
Avec l'avancée progressive des Russes autour de Bakhmout, Tchassiv Iar est désormais aussi menacé, à l'est et au nord. Des tranchées ont été creusées ces derniers jours sur plusieurs kilomètres à certains endroits près de la ville. (AFP).
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Publié le Lundi 13 mars 2023

Ukraine: porte de sortie de Bakhmout, Tchassiv Iar sous les tirs russes

  • Tchassiv Iar --quelque 13 000 habitants avant la guerre -- est devenue la dernière porte de sortie ouest de la ville de Bakhmout, défendue depuis des mois par les Ukrainiens
  • Bakhmout, épicentre actuel du conflit, est désormais prise en tenaille au nord, au sud et à l'est. Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a même affirmé samedi que ses hommes se trouvaient près du centre de la ville

TCHASSIV LAR: "S'ils me tuent ici, qu'il en soit ainsi": Valentyna n'en peut plus des bombardements russes qui ont touché pour la deuxième fois son cadre de vie à Tchassiv Iar, près de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine.

"J'étais ici, à la maison, et j'étais sur le point de dormir, allongée sur mon canapé. Et tout d'un coup, les bombardements ont commencé", raconte à l'AFP la veille dame de 82 ans.

"Je ne pouvais donc pas sortir. Alors je me suis allongée en me disant: 'Quoi qu'il arrive, s'ils me tuent ici, qu'il en soit ainsi'. Et cela a duré au moins trois heures. Oh mon Dieu, je ne peux pas le supporter", poursuit-elle d'une petite voix fatiguée.

Les frappes ont touché son quartier vendredi soir, sans atteindre toutefois directement sa maison.

Une roquette à détruit en partie un immeuble, et un peu plus loin des obus sont tombés dans sa rue.

Juste à coté de sa petite maison en briques, un projectile a atterri au pied d'un véhicule de transport de troupes, cassant une roue de la chenille. Une voiture 4X4 de l'armée qui devait le suivre a terminé sa course dans le fossé. Seuls quelques militaires ont été blessés.

Une partie de l'habitation de Valentyna avait déjà été détruite par un bombardement précédent.

"Il fait froid à l'intérieur. Il n'y a plus de gaz, plus d'électricité, plus d'eau. Il n'y a plus rien", énumère-t-elle.

Veuve depuis 20 ans, elle vit seule et n'a qu'une fille qui habite dans l'Est de la Russie.

"Je n'ai nulle part ailleurs où aller. La dernière fois que j'ai rendu visite à ma fille, cela m'a pris quatre jours de voyage", explique la vieille dame, avant de ramasser dans la rue des branches d'arbres cassés pour alimenter son poêle.

Tchassiv Iar --quelque 13 000 habitants avant la guerre -- est devenue la dernière porte de sortie ouest de la ville de Bakhmout, défendue depuis des mois par les Ukrainiens et que les forces russes et le groupe paramilitaire Wagner tentent de conquérir.

Bakhmout, épicentre actuel du conflit, est désormais prise en tenaille au nord, au sud et à l'est. Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a même affirmé samedi que ses hommes se trouvaient près du centre de la ville.

Tranchées creusées

Avec l'avancée progressive des Russes autour de Bakhmout, Tchassiv Iar est désormais aussi menacé, à l'est et au nord. Des tranchées ont été creusées ces derniers jours sur plusieurs kilomètres à certains endroits près de la ville. Des pelleteuses étaient encore actives samedi.

Comme dans de nombreuses localités proches de la ligne de front qui sont bombardées régulièrement, la quasi totalité des habitants a quitté Tchassiv Iar.

Samedi, un minibus civil a évacué vers Dnipro (sud) une  fille et sa mère, dont le mari doit aussi partir à la fin du mois.

L'homme qui les a accompagnées au point de ramassage a vu le toit d'une maison voisine de la sienne détruite par une frappe vendredi soir.

Il s'est installé à Tchassiv Iar il y a six mois et tenait un café à Bakhmout, où il allait deux fois par semaine ces derniers mois mais uniquement pour nourrir des chiens abandonnés.

Il n'y va plus depuis fin février, quand les Ukrainiens ont détruit un pont sur la route entre les deux villes.

"J'ai promis à ma femme que je n'y retournerai pas", dit-il. Il va aussi quitter bientôt Tchassiv Iar.

Dans et autour de la ville, les tirs de l'artillerie ukrainienne résonnent sans arrêt, comme ceux, puissants, d'un obusier américain M777, positionné près du centre.

"Nous avons beaucoup de travail, sans pause, à tout moment de la journée. Nous travaillons la nuit si on nous appelle", explique "Siry", de son nom de guerre, le chef de la pièce.

"Aujourd'hui, nous couvrons principalement la zone autour de Bakhmout", dit-il, en précisant que la cible est "généralement de l'infanterie ou des blindés" russes.

Interrogé sur le moral de son groupe, il répond qu'ils se battent "pour la victoire. Nous avons besoin de la victoire, pas seulement de la paix".

"Je dis toujours que les Russes sont des animaux fous, c'est tout (...) Nous devons les arrêter", lance l'artilleur.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.