Burkina: Une ONG accuse l'armée et ses supplétifs «d'exécutions» d'au moins 21 civils et de «torture»

Le CISC "exige l'ouverture d'une enquête judiciaire indépendante et impartiale sur ces crimes" (Photo, AFP).
Le CISC "exige l'ouverture d'une enquête judiciaire indépendante et impartiale sur ces crimes" (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 12 mars 2023

Burkina: Une ONG accuse l'armée et ses supplétifs «d'exécutions» d'au moins 21 civils et de «torture»

  • L'ONG précise que «toutes les victimes, à l'exception de deux hommes, sont d'ethnie peule»
  • Les Peuls, minoritaires au Burkina sont victimes d'amalgames et de tueries

OUAGADOUGOU: Une ONG de défense des droits de l'Homme du Burkina Faso a accusé l'armée et ses supplétifs civils d'avoir tué mercredi au moins 21 civils et torturé des femmes dans la région du Centre-Nord.

Le porte parole du gouvernement, sollicité par l’AFP, n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.

"Le Collectif contre l'impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a été saisi pour des cas d'allégations de tortures, d'exécutions extrajudiciaires de civils" dont "les présumés auteurs de ce massacre seraient assimilés à des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) et à des éléments des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l'armée, ndlr)", selon un communiqué de cette ONG.

"Le bilan serait de vingt morts dont une femme et trois enfants. Sept femmes seraient blessées et trois personnes sont portées disparues", précise l'ONG, qui a affirmé samedi qu'un nouveau corps, celui d'un homme, a été retrouvé.

Selon le CISC, les faits auraient eu lieu mercredi "vers 9 heures dans le village de Toessin-Foulbè", dans la région du Centre-Nord.

Le CISC affirme que "plus d'une centaine de membres des FDS et des VDP, vêtus de treillis militaires, tous encagoulés et armés", "auraient fait une descente" dans le village, "à bord de plusieurs pick-up et de motos" avant de "fusiller" les hommes".

"Ce sont nos militaires et les VDP (...) Ils portaient la tenue de l'armée et avaient un drapeau du Burkina", a indiqué un témoin de l'attaque à l'AFP, qui assure également avoir compté "21 corps".

L'ONG précise que "toutes les victimes, à l'exception de deux hommes, sont d'ethnie peule".

Les Peuls, minoritaires au Burkina et dont certains appartiennent aux groupes djihadistes dont les attaques ensanglantent le pays, sont victimes d'amalgames et de tueries.

Le CISC ajoute dans son communiqué que "des femmes ont été torturées" afin "qu'elles disent où se cachent les terroristes".

Selon un habitant de la région, une partie de la population de la commune visée "est soupçonnée de collaborer avec les groupes armés terroristes".

Le CISC "exige l'ouverture d'une enquête judiciaire indépendante et impartiale sur ces crimes".

Début février, la même ONG avait accusé l'armée d'avoir tué au moins 25 civils dans la région de l'Est et avait également demandé l'ouverture d'une enquête, annoncée par le gouvernement dans la foulée.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique qui se multiplient et ont fait plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.