Les dirigeants musulmans dénoncent les actions des talibans et les stéréotypes à l’égard des musulmanes

Il est particulièrement décevant que les talibans utilisent l’islam pour justifier la manière dont ils traitent les femmes, déclare le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari. (AFP)
Il est particulièrement décevant que les talibans utilisent l’islam pour justifier la manière dont ils traitent les femmes, déclare le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari. (AFP)
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Publié le Jeudi 09 mars 2023

Les dirigeants musulmans dénoncent les actions des talibans et les stéréotypes à l’égard des musulmanes

  • Le représentant permanent adjoint du Yémen auprès de l’ONU, Marwan Ali Noman Aldobhany, compare les actions des talibans à celles de la milice houthie soutenue par l’Iran au Yémen
  • Mohammed al-Hassan, représentant permanent du sultanat d’Oman auprès de l’ONU, déclare que le message de l’islam est un message monothéiste éternel qui consacre la dignité de tous les êtres humains – hommes et femmes

NEW YORK: L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a réaffirmé mercredi que les droits des femmes vont de pair avec les droits islamiques, appelant les talibans à tenir leurs promesses de respecter les droits des femmes et à annuler leur décision de leur interdire l’accès à l’enseignement secondaire et universitaire.

S’exprimant au siège de l’Organisation des nations unies (ONU) à New York lors d’une conférence sur le thème «Les femmes dans l’islam», à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des responsables et des chefs d’organisations internationales ont également exhorté les médias occidentaux à lutter contre les stéréotypes négatifs dans leurs sujets consacrés aux musulmanes. Dans le même temps, une responsable émiratie a établi un lien direct entre l’extrémisme religieux et l’islamophobie.

«Tous les discours prononcés aujourd’hui ont évoqué la situation déplorable en Afghanistan. Chacun a exprimé son mécontentement et sa déception de voir les femmes en Afghanistan privées de leurs droits, mais aussi de constater que le gouvernement intérimaire n’a toujours pas tenu ses promesses de permettre l’accès à l’éducation», déclare le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’OCI, dans un entretien accordé à Arab News après la conférence.
Il est particulièrement décevant que les talibans utilisent l’islam pour justifier la manière dont ils traitent les femmes, ajoute-t-il.

«Tous les pays de l’OCI soutiennent que cela est étranger au concept même de l’islam et que le premier mot du Saint Coran est “Lis”. Nous continuons de faire pression sur le gouvernement intérimaire en Afghanistan pour l’inciter à tenir ses promesses et accorder ainsi aux femmes leur droit à l’éducation», déclare M. Bhutto Zardari.

Le représentant permanent adjoint du Yémen auprès de l’ONU, Marwan Ali Noman Aldobhany, a comparé les actions des talibans à celles de la milice houthie soutenue par l’Iran au Yémen, affirmant que les deux groupes privent les femmes de leurs droits politiques, économiques et sociaux.

La ségrégation entre les genres est monnaie courante dans les écoles et toutes les institutions sous le contrôle des Houthis, précise-t-il. Par ailleurs, il existe de sévères restrictions au déplacement des femmes d’une ville à l’autre.

«Ces milices enlèvent des centaines de femmes yéménites, les jettent dans des prisons secrètes, puis les accusent de crimes», déclare M. Aldobhany. «Les miliciens les torturent, les agressent sexuellement et les exploitent en raison de leurs activités politiques.»

Il appelle les États membres de l’ONU à dénoncer ces pratiques, qui n’ont «aucun lien avec l’islam».

Le baron Ahmad de Wimbledon, ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Asie du Sud et l’ONU au Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, et représentant spécial du Premier ministre pour la prévention de la violence sexuelle dans les conflits, a souligné lors de la conférence que «les sociétés et les nations prospèrent lorsque les femmes sont au cœur du progrès».

Il déplore les «défis immenses» auxquels les femmes et les jeunes filles font face dans le monde et il qualifie le coût économique de leur exclusion des espaces politiques, économiques, éducatifs et sociaux de «flagrant».

«Le coût pour notre société mondiale est plus difficile à évaluer, mais tout aussi affligeant. Cela devrait nous préoccuper tous dans notre travail à travers le monde», poursuit-il.

Le baron Ahmad appelle tous les pays à unir leurs efforts pour exiger que les talibans accordent aux femmes leurs droits et leur adresse la question suivante: «Que faites-vous? Ceci ne représente pas l’islam.»

La ministre émiratie de la Culture et de la Jeunesse, Noura al-Kaabi, déclare que de nombreuses femmes et filles dans le monde sont victimes de discrimination, que des décisions sont prises à leur place et qu’elles sont systématiquement exclues simplement parce qu’elles sont des femmes.

«Ce n’est pas un problème spécifique à une région, ethnie ou religion», insiste-t-elle. «C’est une pandémie.»

Cependant, la discrimination contre les musulmanes est exacerbée par la déformation, la fausse représentation et la perception erronées de leur religion, soutient-elle.
L’extrémisme et l’islamophobie sont les deux faces d’une même médaille, souligne-t-elle.

«L’extrémisme déforme l’islam pour justifier les pratiques discriminatoires et les politiques misogynes contre les femmes et les filles», explique la ministre. «L’islamophobie instrumentalise le statut des femmes et de l’islam dans un effort cynique pour diffamer et ostraciser l’islam et les musulmans.»

Elle condamne les violations des droits des femmes et des filles afghanes par les talibans et elle exhorte les États membres de l’ONU à rejeter tout effort visant à légitimer la déformation de l’islam, qui est utilisée pour justifier la discrimination systématique.

May Jassem Mohammed al-Baghli, ministre koweïtienne des Affaires sociales et du Développement communautaire et ministre chargée des Affaires des femmes et des enfants, encourage les efforts pour lutter contre les stéréotypes associés aux musulmanes. Elle souligne que, dans l’islam, les hommes et les femmes sont considérés comme égaux.

«Nous vous avons créés d’un homme et d’une femme et nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vous vous connaissiez les uns les autres», précise-t-elle en citant le Coran.

Wafa Bani Mustafa, la ministre jordanienne du Développement social, affirme que son pays, qui accueille la deuxième plus grande population de réfugiés au monde, accorde une importance particulière aux femmes réfugiées et «leur garantit une vie digne sur la base des messages humanistes de l’islam et des valeurs morales de tout le peuple jordanien».

La Jordanie a pris des mesures pour renforcer son cadre législatif, qui est basé sur la charia, notamment en matière d’affaires civiles, déclare la ministre, ajoutant que les Jordaniennes bénéficient de toutes les protections juridiques nécessaires en matière de mariage, de divorce et d’éducation.

La ministre palestinienne des Affaires féminines, Amal Hamad, décrit la manière dont les Palestiniennes sont victimes de l’occupation israélienne et elle met en lumière les efforts déployés par les autorités palestiniennes pour lutter contre la discrimination fondée sur le genre, notamment à travers l’adoption de mesures d’inclusion financière pour que les femmes deviennent financièrement indépendantes.

Lolwah al-Khader, adjointe du ministre des Affaires étrangères du Qatar, insiste sur le fait que le Coran décrit les femmes comme «les moitiés jumelles des hommes».

Elle ajoute que «les questions concernant les femmes vont bien au-delà de la politique. Aujourd’hui, les problèmes des femmes sont passés d’une préoccupation légitime à un sujet politique controversé.»
Elle note que les problèmes auxquels les femmes doivent faire face sont essentiellement les mêmes partout.

«Au quotidien, les femmes sont confrontées à la discrimination et à la violence fondées sur le genre, entre d’innombrables autres problèmes», renchérit-elle.
Ces problèmes sont aggravés pour les musulmanes, dont les luttes sont «constamment politisées», ajoute-t-elle.

«Malheureusement, dans le monde d’aujourd’hui, nous assistons à la montée incontrôlée de l’islamophobie et le discours qui a culminé au cours des dernières décennies a désormais été intégré dans les récits nationaux populaires», souligne-t-elle.

«Les effets de telles escalades sont ressentis de manière aiguë par les musulmanes, qui sont plus vulnérables face à la discrimination et aux crimes de haine et qui font souvent face à une double peine: être femmes et musulmanes – et, pire encore, si elles appartiennent à des minorités ethniques.»

Mohammed al-Hassan, représentant permanent du sultanat d’Oman auprès de l’ONU, déclare que malgré les efforts des campagnes islamophobes, le message de l’islam reste un message monothéiste éternel qui consacre la dignité de tous les êtres humains, «qu’ils soient des hommes ou des femmes». Il appelle tous les pays à travailler ensemble pour protéger les droits des femmes, en particulier ceux des Afghanes.

«La situation en Afghanistan n’est pas représentative de l’islam ou des musulmans en général. Nous rejetons toute association entre la situation en Afghanistan et la perception de l’islam», conclut-il.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.