PARIS: Paris et Londres sont "en train de négocier les termes d'un renforcement" de leur coopération opérationnelle pour contrôler les flux migratoires depuis la France, a-t-on indiqué mercredi à l'Elysée à l'avant-veille du sommet franco-britannique.
Ce renforcement se fera sur la base du traité de Sandhurst signé en janvier 2018 et de l'accord annoncé en novembre 2022 pour augmenter les "moyens alloués à la gestion de cette frontière commune" et assurer des financements pluriannuels "pour mieux planifier le déploiement des ressources humaines, des équipements et des infrastructures", a-t-on expliqué de même source.
"D'autres initiatives en matière migratoire" sont également en cours de tractations, a-t-on ajouté, avec de possibles annonces vendredi.
Les questions migratoires sont sources de tensions régulières depuis des années entre la France et son partenaire britannique. De nombreux clandestins se massent dans le Nord de la France pour tenter de rejoindre le Royaume-Uni. Près de 46 000 ont fait la traversée en 2022.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak effectuera sa première visite en France le 10 mars à l'occasion d'un sommet franco-britannique qui portera notamment sur la sécurité, l'énergie et la lutte contre l'immigration clandestine.
Ce sommet va se tenir alors que le gouvernement britannique a présenté mardi un projet de loi controversé qui doit restreindre drastiquement le droit d'asile pour mettre fin aux traversées illégales de la Manche. Ce projet a été vivement dénoncé par le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.
A l'Elysée, on a minimisé sa portée immédiate: "la loi (...) a été déposée mardi mais elle ne sera discutée qu'au mois de septembre (...), cela nous laisse un peu de recul".
"La conformité de la loi aux engagements internationaux a été questionnée (...) et il y aura des recours", a-t-on également souligné, ajoutant qu'à Paris, "à ce stade on ne voit pas d'impact très important pour ce qui concerne les côtes françaises", à supposer que cette loi entre en vigueur.
Les deux pays avaient signé mi-novembre un nouvel accord pour lutter ensemble contre les traversées de migrants de la Manche.
Celui-ci prévoyait en particulier que les Britanniques versent 72,2 millions d'euros en 2022-2023 à la France. En contrepartie, Paris devait faire passer de 800 à 900 ses effectifs de sécurité sur les plages du pays, d'où partent les migrants à destination du Royaume-Uni.