Ukraine: Le groupe Wagner revendique la prise d'une partie de Bakhmout

Cette photographie prise le 27 février 2023 montre un bâtiment résidentiel détruit et brûlé alors que les bombardements à distance se poursuivent à Bakhmout, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP).
Cette photographie prise le 27 février 2023 montre un bâtiment résidentiel détruit et brûlé alors que les bombardements à distance se poursuivent à Bakhmout, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP).
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Publié le Jeudi 09 mars 2023

Ukraine: Le groupe Wagner revendique la prise d'une partie de Bakhmout

  • Alors que les forces ukrainiennes défendant la ville sont menacées d'encerclement, le patron de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a dit ne pas «exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours»
  • Les ministres de la Défense de l'Union européenne sont eux réunis à Stockholm pour peaufiner un plan de livraisons à l'Ukraine d'obus et de munitions, avec un premier volet d'aide d'urgence à un milliard d'euros

CHASIV YAR: Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué mercredi la prise de la partie est de Bakhmout, ville qui est au coeur de combats depuis des mois dans l'est de l'Ukraine, et qui pourrait tomber "dans les prochains jours", selon le secrétaire général de l'Otan.

Pour autant, à Tchassiv Iar, un peu plus à l'ouest, les obusiers ukrainiens tirent sans relâche sur les positions russes et des blindés emmènent de nouvelles troupes vers le front. Selon la directrice du renseignement américain Avril Haines, la grande offensive russe qui était crainte il y a quelques semaines a fait long feu, et le Kremlin - sauf à engager une nouvelle mobilisation massive et obtenir d'une tierce partie des livraisons d'armes massives - semble devoir se contenter d'objectifs révisés à la baisse.

Mais pour l'heure, "les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka" traversant la petite ville du Donbass, a affirmé dans un message audio le patron de l'organisation paramilitaire, Evguéni Prigojine.

Alors que les forces ukrainiennes défendant la ville sont menacées d'encerclement, le patron de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a dit ne pas "exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours".

"Cela ne reflète pas nécessairement un quelconque tournant de la guerre", a-t-il affirmé devant la presse: "Mais cela souligne que nous ne devons pas sous-estimer la Russie. Nous devons continuer à soutenir l'Ukraine".

Pour l'heure à Tchassiv Iar, une bourgade située à l'ouest de Bakhmout, les tirs de l’artillerie ukrainienne postée aux alentours claquent sans cesse et résonnent sur les immeubles vides.

Des blindés traversent régulièrement la localité, venant du front où y allant, leurs chenilles laissant des traces de boue noire sur la route.

Fusils et lance-roquettes RPG

Tendus, même s’ils plaisantent entre eux, une dizaine de soldats attendent un blindé qui va les emmener sur le front. Outre leur armement -fusils et lance-roquettes RPG- les militaires emportent de grandes pelles pour aménager les tranchées. Nourriture, sac de couchage et tapis de sol complètent l’équipement.

Avant de monter sur le blindé, les soldats entourent leur casque et leur bras droit d’une bande de scotch vert, signe distinctif pour se reconnaître sur le front.

Les combats sont acharnés, mais à Washington la directrice du renseignement américain, Avril Haines, a estimé que les capacités de l'armée russe étaient désormais limitées.

"Si la Russie ne lance pas une mobilisation obligatoire, et n'identifie pas d'importants approvisionnements en munitions venant d'une tierce partie, il sera même de plus en plus difficile pour elle de maintenir le niveau actuel des opérations offensives au cours des prochains mois", a-t-elle dit devant une commission sénatoriale.

Par conséquent, les forces russes "pourraient se tourner complètement" vers la défense des territoires qu'elles occupent actuellement, d'après elle.

Plan munitions de l'UE

Réunis à Stockholm avec leur homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, les 27 ministres de la Défense de l'UE peaufinent pour leur part un plan d'urgence pour livrer d'ici quelques semaines des cargaisons obus à Kiev, alors que les stocks européens sont eux-mêmes sous pression.

"Notre priorité numéro un ce sont des systèmes de défense aérienne, ainsi que des munitions, des munitions, et encore des munitions", a insisté le ministre ukrainien.

Malgré la défense efficace des Ukrainiens depuis le début de la bataille pour Bakhmout en août, la Russie s'est acharnée à tenter de conquérir la ville, au prix de pertes très importantes, de l'aveu même du chef du groupe Wagner.

La bataille est la plus longue et la plus meurtrière depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022. Si la valeur stratégique de cette ville est contestée, elle a gagné une importance symbolique, au vu des lourdes pertes subies par les deux camps.

Moscou est à la recherche d'une victoire depuis ses revers cinglants de l'automne, et espère que la chute de la ville pourra lui ouvrir le contrôle de la partie du Donbass, région industrielle de l'est de l'Ukraine, qui lui échappe encore.

Retrait contrôlé

Les Russes semblent contrôler les accès à la ville au nord, au sud et à l'est, ne laissant qu'une route de sortie par l'ouest aux Ukrainiens.

Les spéculations vont dès lors bon train depuis des semaines sur un retrait tactique des troupes ukrainiennes de Bakhmout.

Dans son dernier compte-rendu, l'Institut d'étude de la guerre (ISW) a d'ailleurs estimé que les forces ukrainiennes avaient opéré un "retrait contrôlé" de l'est de Bakhmout, laissant avancer les Russes.

La vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar a répété à ce titre mercredi que la bataille de Bakhmout constituait dans tous les cas une "victoire" en ce qu'elle avait permis de neutraliser un grand nombre de soldats et d'armements russes qui y étaient engagés.

Commentant la diffusion de la vidéo, devenue virale, d'un soldat ukrainien prisonnier apparemment exécuté d'une rafale après avoir lancé "Gloire à l'Ukraine!", le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a souligné combien elle était "choquante" au regard des "lois de la guerre".

M. Guterres a rencontré Volodymyr Zelensky pour évoquer la prolongation de l'accord avec la Russie sur les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, dont il a souligné devant la presse "l'importance capitale" pour l'alimentation des pays pauvres.

M. Zelensky a indiqué avoir également évoqué "les nombreux cas d'enlèvement de nos enfants par la Russie" et la manière "dont nous pouvons les ramener à la maison".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.