En Autriche, l'extrême droite prospère sur une ligne dure

Le président du Parti autrichien de la liberté (PFÖ), Herbert Kickl (au centre), est applaudi à son arrivée à un rassemblement de campagne de la formation à Carinthia à Klagenfurt, en Carinthie, le 24 février 2023, avant les élections locales. (Photo par Alex Halada / AFP)
Le président du Parti autrichien de la liberté (PFÖ), Herbert Kickl (au centre), est applaudi à son arrivée à un rassemblement de campagne de la formation à Carinthia à Klagenfurt, en Carinthie, le 24 février 2023, avant les élections locales. (Photo par Alex Halada / AFP)
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Publié le Samedi 04 mars 2023

En Autriche, l'extrême droite prospère sur une ligne dure

  • A terre en 2019 après la diffusion d'une vidéo cachée montrant son ancien chef et vice-chancelier Heinz-Christian Strache prêt à des compromissions contre des financements occultes, le PFÖ a fait du ménage dans ses rangs
  • L'ancien ministre de l'Intérieur Herbert Kickl, un enfant du pays, égrène les thèmes anxiogènes devant une assistance conquise, et promet d'empêcher le «grand programme de déracinement des gens ordinaires» par «l'élite politique»

KLAGENFURT, Autriche : «Personne ne pourra nous arrêter»: emporté il y a quatre ans par un scandale de corruption, le parti autrichien d'extrême droite FPÖ rêve de revenir au pouvoir, sous la houlette d'un chef radical.

Galvanisé par des sondages flatteurs, Herbert Kickl tonne devant 300 partisans réunis en meeting à Klagenfurt (sud), où se tiennent dimanche des élections régionales.

Inflation, guerre, pandémie, migration... l'ancien ministre de l'Intérieur de 54 ans, un enfant du pays, égrène les thèmes anxiogènes devant une assistance conquise. Et promet d'empêcher le «grand programme de déracinement des gens ordinaires» par «l'élite politique».

Son succès, ce partisan d'une ligne dure le doit notamment à sa défense de la «neutralité» du pays alpin, fustigeant le soutien accordé à l'Ukraine par le président écologiste Alexander Van der Bellen et les sanctions de l'UE contre Moscou.

Le chef de l'Etat «oublie qu'il n'est pas à la tête d'un pays de l'Otan», dénonce sous les applaudissements mêlés à des sifflets M. Kickl, lunettes rondes et barbe de trois jours.

- «Du côté des gens» -

Insubmersible, le Parti autrichien de la Liberté (FPÖ). A terre en 2019 après la diffusion d'une vidéo cachée montrant son ancien chef et vice-chancelier Heinz-Christian Strache prêt à des compromissions contre des financements occultes, la formation a fait du ménage dans ses rangs.

Arrivé à la présidence du parti en 2021 après un houleux passage au gouvernement de 2017 à 2019, Herbert Kickl a su faire oublier ce retentissant scandale de l'Ibizagate et reconquérir les électeurs.

Le mouvement est désormais donné en tête des intentions de vote pour les législatives de 2024. Crédité de 29% des voix, il devance largement les conservateurs - actuellement au pouvoir avec les Verts - comme les sociaux-démocrates (24% chacun).

En tant qu'ancienne plume de l'ex-dirigeant Jörg Haider, M. Kickl, fort d'études de philosophie, d'histoire, de communication et de sciences politiques, a longtemps été considéré comme le «cerveau» du parti.

Quand il en a pris les rênes, il lui a fait prendre un tournant «anti-vaccins», dans un pays déchiré par les strictes mesures sanitaires qui sont allées jusqu'au confinement des non-vaccinés.

«On nous a enfermés et imposé une vaccination obligatoire», rappelle le militant Fabian Nicolasch, aux sons d'un groupe folklorique jouant en toile de fond sous les néons bleu électrique, la couleur du parti.

«Pendant le Covid, le FPÖ a été le seul à se ranger du côté des gens», expliquait vendredi dernier à l'AFP cet encarté de 24 ans qui a rejoint la formation pour cette raison et apprécie comme d'autres dans la foule son franc-parler.

- «Aucune limite» -

Autres préoccupations récurrentes: le renchérissement des prix de l'énergie et le bond des demandes d'asile en 2022, souligne Wilfried Haselmayer, 48 ans.

Sur les affiches électorales parsemant cette région montagneuse de Carinthie, Herbert Kickl pose en tenue paramilitaire. Le slogan: «Autriche forteresse - frontières fermées, sécurité garantie».

Au vu des sondages, il réclame désormais un scrutin anticipé. Mais le président de 79 ans a laissé entendre fin janvier qu'il ne l'inviterait peut-être pas à former un gouvernement, même s'il gagnait le vote.

En retour, Alexander Van der Bellen s'est fait traiter de «momie» par le marathonien du dimanche.

Sous la direction de Herbert Kickl, le FPÖ «n'a aucune limite pour essayer de capter et de renforcer» l'opinion populaire, analyse le politologue Johannes Huber.

Selon lui, il profite aussi d'une faiblesse chronique de la social-démocratie: tiraillée entre la classe ouvrière et les intellectuels des centres-villes, elle «ne sait plus quelle est sa cible électorale».

Quant aux conservateurs, ils ont perdu leur champion Sebastian Kurz, poussé à la démission en 2021 par l'ouverture d'une enquête pour corruption.

Ils pourraient être tentés de rester dans un gouvernement dirigé cette fois par le FPÖ, qu'ils avaient déjà choisi comme leur allié minoritaire à deux reprises.

«Herbert Kickl demeure le partenaire le plus attractif pour servir les intérêts de leurs électeurs et ne plus les irriter en travaillant» avec les écologistes, improbables partenaires depuis 2020, relève l'expert.

«A cet égard, je n'exclurais absolument pas qu'après les prochaines élections, le FPÖ puisse grâce à Herbert Kickl décrocher la chancellerie», ce qui serait une première dans le pays de 9,1 millions d'habitants.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.