Les eurodéputés condamnent l'interdiction de facto de l'avortement en Pologne

 La photojournaliste Agata Grzybowska (C) est arrêtée par la police lors d'une manifestation pro-choix à la porte du ministère polonais de l'Éducation, à Varsovie, le 23 novembre 2020, dans le cadre d'une vague de manifestations dans tout le pays depuis le 22 octobre contre le quasi-total de la Pologne l'interdiction de l'avortement. (Wojtek RADWANSKI / AFP)
La photojournaliste Agata Grzybowska (C) est arrêtée par la police lors d'une manifestation pro-choix à la porte du ministère polonais de l'Éducation, à Varsovie, le 23 novembre 2020, dans le cadre d'une vague de manifestations dans tout le pays depuis le 22 octobre contre le quasi-total de la Pologne l'interdiction de l'avortement. (Wojtek RADWANSKI / AFP)
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Publié le Vendredi 27 novembre 2020

Les eurodéputés condamnent l'interdiction de facto de l'avortement en Pologne

  • Les eurodéputés ont "vivement condamné" jeudi un arrêt du Tribunal constitutionnel en Pologne imposant une interdiction quasi totale de l'avortement
  • L'arrêt aboutit à l'interdiction de tous les avortements sauf en cas de viol et d'inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger

Les eurodéputés ont "vivement condamné" jeudi un arrêt du Tribunal constitutionnel en Pologne imposant une interdiction quasi totale de l'avortement, dénonçant une décision qui "met en péril la santé et la vie des femmes" et viole les droits humains fondamentaux.

La résolution a été adoptée par 455 voix pour, 145 contre et 71 abstentions.

Le Tribunal constitutionnel, réformé par le parti ultra-catholique Droit et Justice (PiS) au pouvoir, et se conformant à ses souhaits, a proscrit en octobre l'interruption volontaire de grossesse en cas de malformation grave du foetus, statuant qu'elle est "incompatible" avec la Constitution. Ce verdict a entraîné des manifestations de protestation massives sans précédent dans le pays.

L'arrêt aboutit à l'interdiction de tous les avortements sauf en cas de viol et d'inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.

Le Parlement européen "condamne vivement l'arrêt du Tribunal constitutionnel et le recul de la santé et des droits des femmes en matière de sexualité et de procréation en Pologne" et "affirme que l'arrêt met en péril la santé et la vie des femmes".

Les eurodéputés soulignent que les réformes judiciaires menées en Pologne depuis 2015 ont "gravement porté atteinte à l'indépendance et à la légitimité du Tribunal constitutionnel" et que "le caractère constitutionnel des lois polonaises ne peut plus être efficacement garanti".

Lors d'un débat mercredi devant cette assemblée, la commissaire européenne à l'Egalité, Helena Dalli, a indiqué que l'UE n'avait pas de compétence en matière de droit à l'avortement. Mais elle a rappelé que la Commission avait déclenché en 2017 une procédure à l'encontre de la Pologne en raison de ses réformes judiciaires, et émis des inquiétudes à propos de l'indépendance et de la légitimité de ce Tribunal constitutionnel.

Cette procédure de l'article 7, lancée pour risque de "violation grave" des valeurs de l'UE, peut en théorie déboucher sur des sanctions comprenant la suspension des droits de vote du pays au sein du Conseil mais s'avère inopérante. Elle a également été lancée, cette fois à l'initiative du Parlement européen, en 2018 à l'encontre de la Hongrie.

"La Pologne de 2020 est un enfer pour les femmes", a dénoncé lors du débat l'eurodéputé Robert Biedron (Socialistes et démocrates), ancien candidat à la présidentielle polonaise.

Il y a moins de 2.000 avortements légaux par an dans le pays, selon les données officielles. Les organisations féministes estiment que 200.000 IGV sont réalisées illégalement, ou effectuées à l'étranger, chaque année.

"La restriction ou l'interdiction du droit à l'avortement" va "entraîner une augmentation des avortements illégaux, dangereux et présentant un risque mortel", dénoncent les eurodéputés.

Ils ont aussi condamné "fermement la décision récente du ministre polonais de la Justice d'entamer le retrait de la Pologne de la convention d'Istanbul", premier outil supranational à fixer des normes juridiquement contraignantes en vue de prévenir la violence sexiste que la Pologne avait ratifié en 2015.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.