Indonésie: scènes de désolation après l'incendie meurtrier d'un dépôt de carburant

Les habitants tentent de retrouver les victimes de leurs maisons incendiées dans un quartier résidentiel situé près du site de l'incendie du dépôt de carburant appartenant à la société pétrolière et gazière publique Pertamina, à Plumpang, Jakarta, le 3 mars 2023. (Photo, AFP)
Les habitants tentent de retrouver les victimes de leurs maisons incendiées dans un quartier résidentiel situé près du site de l'incendie du dépôt de carburant appartenant à la société pétrolière et gazière publique Pertamina, à Plumpang, Jakarta, le 3 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 mars 2023

Indonésie: scènes de désolation après l'incendie meurtrier d'un dépôt de carburant

  • La compagnie d'Etat Pertamina, qui contrôle la majorité de la distribution de carburant et d'énergie dans le pays, et propriétaire du dépôt, a présenté ses «profondes excuses» pour cet «accident inattendu»
  • Au moins trois personnes sont toujours portées disparues, a indiqué samedi le chef de la police nationale Listyo Sigit

JAKARTA: Des habitants fouillaient samedi les décombres calcinés de leurs maisons après l'incendie meurtrier d'un dépôt de carburant à Jakarta qui a fait au moins dix-huit morts, dont deux enfants, et qui a conduit le gouvernement indonésien à demander une enquête.

La compagnie d'Etat Pertamina, qui contrôle la majorité de la distribution de carburant et d'énergie dans le pays, et propriétaire du dépôt, a présenté ses "profondes excuses" pour cet "accident inattendu", par la voix de son directeur Nicke Widyawati, lors d'une conférence de presse télévisée.

Au moins trois personnes sont toujours portées disparues, a indiqué samedi le chef de la police nationale Listyo Sigit, qui s'est rendu sur place au lendemain du drame survenu au dépôt de Plumpang, dans le nord de la capitale Jakarta.

Une soixantaine de personnes ont également été blessées, selon le vice-président Ma'ruf Amin, qui a également fait le déplacement. Trente-cinq d'entre elles sont grièvement brûlées.

Il a suggéré devant la presse d'éloigner le dépôt des quartiers résidentiels: "J'espère que ce dépôt pourra être déplacé... afin qu'il soit plus sûr et que cette zone sera réorganisée de manière à répondre aux exigences d'un quartier correct de la capitale".

Selon le chef de la police nationale, Listyo Sigit Prabowo, l'incendie s'est produit alors que du combustible qui venait d'arriver d'une raffinerie était en train d'être déchargé.

"Il y a eu un problème technique qui a causé un excès de pression, et c'est après ça que l'incendie a débuté. On enquête sur la source exacte de l'incendie", a-t-il expliqué.

"Cela a commencé avec une odeur très forte. Tellement forte qu'on pouvait difficilement respirer", a raconté Swastono Aji, un témoin. "On était en train de partir quand nous avons soudainement entendu une explosion très bruyante".

Des membres du gouvernement ont demandé une enquête pour déterminer la cause de l'accident ainsi qu'un audit des infrastructures énergétiques du pays après plusieurs incendies ces dernières années.

"J'ai ordonné à Pertamina d'enquêter immédiatement sur cette affaire et nous nous concentrons maintenant sur l'aide à la population. Il doit y avoir à l'avenir un contrôle opérationnel", a écrit sur Instagram tard vendredi Erick Thohir, ministre chargé des entreprises publiques.

"Après plusieurs incendies (...), il est clair que nous devons contrôler toutes les installations pétrolières et les infrastructures, en particulier les réservoirs et les raffineries", a abondé samedi Sugeng Suparwoto, président de la commission de l'énergie du Parlement, sur la chaîne Metro TV.

En 2021, un immense incendie avait notamment embrasé la raffinerie Pertamina à Balongan (ouest de l'île de Java), l'une des plus grandes du pays.

Boule de feu 

A Plumpang samedi, les maisons proches du lieu de l'incendie étaient éventrées et noircies. Plus loin, des rangées entières de voitures étaient calcinées.

"C'était comme une bombe, comme une mini apocalypse. C'était inimaginable", a témoigné Jamilul Asror, 45 ans, estimant que le dépôt était "beaucoup trop près" des habitations.

Des images télévisées ont montré vendredi soir des personnes en train de fuir en criant par des rues étroites et, derrière elles, de gigantesques flammes s'élevant vers le ciel.

Une boule de feu était alors visible dans le ciel du nord de Jakarta, avec en fond sonore les sirènes des ambulances et des camions de pompiers tentant de se frayer un chemin jusqu'au dépôt.

L'armée et Pertamina ont affirmé enquêter, pour déterminer la cause de la tragédie.

Le chef des pompiers de Jakarta Satriadi Gunawan a indiqué avoir reçu des informations préliminaires selon lesquelles un tuyau de l'installation avait éclaté.

L'approvisionnement en carburant n'a pas été interrompu, d'autres terminaux ayant pris le relais, a indiqué Nicke Widyawati, directrice générale de Pertamina.

Le gouverneur de Jakarta par intérim Heru Budi Hartono a assuré que le gouvernement paierait les soins des blessés, dont beaucoup étaient encore hospitalisés samedi.

La Croix-Rouge du nord de Jakarta a rapporté que 342 personnes avaient été évacuées et qu'elle avait dressé quatre tentes pour accueillir les déplacés.

"Je ne peux pas retourner chez moi parce que ma maison est complètement détruite", a raconté Linda, qui n'a pu emporter que quelques habits avant de fuir avec son enfant et le reste de sa famille.

"Je ne sais pas où aller maintenant", a-t-elle confié à Metro TV.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.